Le quotidien américain The New York Times (très orienté NDLR)vient de publier une enquête qui s’intéresse de très près à la valeur politique du kebab dans notre pays. Il passe en revue les craintes qui entourent le plat, et laisse la parole à ceux qui voudraient bien qu’il disparaisse de nos assiettes.

“La politique française servie dans du pain pita”

C’est le titre choisi par le New York Times pour son enquête. Le sous titre “Le kebab comme affirmation politique” laisse encore plus songeur. Que peuvent bien vouloir nous dire les journalistes du prestigieux quotidien américain ?

Tout simplement qu’en France la politique se fait et se défait aussi dans nos assiettes. Et qu’en matière d’identité le kebab est bien plus que de la viande emmitouflée dans du pain pita. Certainement parce que le kebab n’est arrivé en France qu’en 1980, grâce à des immigrés turcs, avant d’être démocratisé par la population française d’origine nord africaine. Un plat relativement récent qui revendique pourtant un succès incontestable dans l’hexagone. De quoi peut-être un jour détrôner la choucroute dans le cœur des Français.

Le New York Times rappelle les prouesses du site Boulevard Voltaire. Le quotidien américain revient sur un article qui nous propose de découvrir à quoi pourrait ressembler la France en 2047. Le billet en question s’épanche avec lyrisme sur la fin d’un monde. Le kebab y a remplacé la baguette. Les femmes portent le voile. Le porc a disparu. Un scénario bien crédible pour tous les adhérents à la théorie du Grand Remplacement.(N’en voit-on pas déjà les prémices ?)

La kebabophobie : peur sur la broche

Le New York Times prend très au sérieux cette crainte de chaos qui entoure le plat. Il a donc logiquement laissé la parole à ceux qui ont vraiment peur du kebab. En première ligne Robert Ménard, maire de Béziers, qui s’est exprimé sur le sujet sans détours : “Les Français sont attachés à leur histoire, leur culture. Quand la présence d’étrangers est trop visible, les gens ses sentent menacés. Trop de vendeurs de kebabs c’est une menace pour l’image historique et l’identité de la ville.” L’ancien journaliste considère qu’il s’agit d’un argument pour la sélection de magasins qui peuvent ou non ouvrir leurs portes au centre ville de Béziers.

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Robert Ménard n’est d’ailleurs pas le seul à voir d’un mauvais œil l’installation de restaurants de kebabs dans sa ville. Le New York Times rappelle que la situation est similaire à Beaucaire, où le candidat du Front National Julien Sanchez a déploré l’ouverture de nouvelles enseignes. Même chose à Blois, dans la vallée de la Loire, avec les complaintes de Michel Chassier, conseiller régional.

“Ce que vous mangez, c’est ce que vous êtes”

Le journal américain laisse la parole au géographe de l’alimentation Pierre Raffard, spécialiste de cuisine turque, qui évoque frontalement le sujet de la discorde : “Pour la droite, le kebab est devenu le symbole de l’invasion des musulmans en France. C’est un outil d’attaque puissant. Ce que vous mangez, c’est ce que vous êtes. Il s’agit du marqueur d’identité le plus sensible.”

Le New York Times a même fabriqué un terme pour parler de la révulsion automatique de certains politiques dès lors qu’ils entendent parler du plat oriental : “la kebabophobie”. Google ne connaît pas encore cette référence.

(La menace sur le traditionnel « jambon beurre cornichon » va-t-elle sonner le réveil de la France ou le Gaulois va-t-il devenir 100% kebab ? NDLR)

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[Alex Kehr via Flickr Les InrocksArticle original

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Richard

Croyez-vous que Jose Bove prevoit une action anti-kebab?