Tout comme le Hezbollah libanais, à la demande de l’Iran, a déployé, en catimini, des milliers de combattants en Syrie pour lutter pour la survie du régime Assad, durant l’hiver 2012, il les retire, maintenant, de la même façon furtive, par petits groupes discrets. Les sources moyen-orientales de Debkafile signalent que 1.500 combattants du Hezbollah sont de retour à la maison, depuis le mois dernier, alors que 3.500 attendent encore d’être rapatriés. Aux alentours du début novembre, on peut s’attendre à ce qu’ils soient tous sortis de Syrie.

Les dirigeants et partisans du Hezbollah évaluent que l’opération représente un succès fondamental : elle a offert au Président Bachar al Assad un coup de pouce appréciable pour la survie de son régime contre un soulèvement de première importance. L’implication militaire du Hezbollah dans la guerre civile syrienne s’est déroulée sans que les Etats-Unis, ni aucune autre puissance régionale, telle que la Turquie, Israël, l’Arabie Saoudite ou le Qatar, n’ose s’y opposer . Et, finalement, pour la première fois, Téhéran a déployé sur le terrain une force supplétive, pour jouer un rôle de tout premier plan et déterminer les conséquences du conflit en sa faveur, sur un de ses théâtres de guerre les plus importants sur le plan stratégique.

La sortie rapide du Hezbollah hors de Syrie résulte de cinq evolutions, dans laégion et au-delà :

1. Elle signifie l’étroite interdépendance, entre l’accord américano-russe, en matière de désarmement chimique de la Syrie et l’arrangement qui prend son essor, entre les Etats-Unis, la Russie et l’Iran, concernant le programme nucléaire de Téhéran. Les progrès dans la négociation avec l’Iran sont clairement imbriqués avec les avancées en Syrie.

2. Assad et son régime ont, à présent, suffisamment le pied fermement à l’étrier pour se passer de l’assistance militaire du Hezbollah.

3. Le Hezbollah a besoin de faire disparaître rapidement toute trace de ses miliciens de Syrie, avant que les inspecteurs de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPIAC), dont les premiers sont arrivés à Damas, jeudi 1er octobre, ne se déploient à travers tout le pays et commencent sérieusement à travailler. Le groupe chi’ite libanais s’inquiète de faire en sorte que sa force expéditionnaire en Syrie demeure invisible, pour préserver les secrets bien gardés sur sa composition et ses modes opératoires.

4. La milice du Hezbollah sort de la guerre syrienne aguerrie et renforcée par l’expérience du combat et une meilleure préparation selon le mode de fonctionnement des unités régulières dans des conditions de combat, sous le commandement conjugué des Iraniens et des Syriens.

Comparativement, les forces armées d’Israël, Tsahal, n’ont pas été confrontées à de véritables conditions de combat sur le terrain, depuis la Seconde Guerre du Liban, en 2006, alors que le Hezbollah, dont la mission est de détruire Israël, en dépit de ses lourdes pertes, a bien survécu au baptême du feu sur le champ de bataille syrien.

5. Au nom de Téhéran, le Secrétaire Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tourne toute son attention sur ce qui se passe à l’intérieur des arcanes du pouvoir à Beyrouth. Sa mission présente est de promouvoir un règlement politique qui soutiendra les accords à venir sur la Syrie, entre les Etats-Unis, la Russie et l’Iran. Il est, par conséquent, en train d’abandonner sa posture d’opposition résolue à un gouvernement d’union nationale, à Beyrouth et de contribuer à ce qu’une gouvernance se mette en place.

Dans son dernier discours, dimanche 6 octobre, au Centre Begin-Sadate de l’Université Bar-Ilan, le Premier Ministre Binyamin Netanyahou a déclaré : “Le but de l’Iran, aujourd’hui, est de contrôler le Moyen-Orient et, au-delà de cela, de détruire l’Etat d’Israël. Il ne s’agit pas là de spéculations, mais de son but véritable ».

Mais il n’a rien, concrètement, à proposer ni à dire de particulier sur ce que va faire Israël pour empêcher Téhéran d’atteindre son but, ni sur la façon de démanteler le bras armé opérationnel et fidèle de l’Iran et mettre un terme à la poursuite de ses principaux objectifs au Moyen-Orient, menés de main de maître.

Selon Yossi Klein Halévy Article original, de l’Institut Shalom Hartman de Jerusalem,

« Alors même que les dirigeants israéliens soupèsent, avec la plus grande gravité comment s’adapter à la tentative de dialogue, entre Washington et Téhéran, qu’ils considèrent comme une ruse iranienne, la présence invisible qui hantera la table du Cabinet gouvernemental à Jérusalem, sera, indubitablement, celle de l’acienne Premier Ministre Golda Méir.

Dans des témoignages récemment déclassifiés, G. Meïr a expliqué pourquoi elle n’avait pas ordonné de frappe aérienne préventive contre les forces arabes, en octobre 1973, bien qu’elle savait pertinemment , le 6 octobre, qu’une invasion était sur le point de survenir, dans moins de quelques heures. Elle craignait de perdre le soutien américain. « J’ai peur », se rappela t-elle avoir confié à son Cabinet.  » Nous ne recevrons pas l’assistance nécessaire quand nous en aurons besoin ».

La retenue de Méir s’est ultérieurement justifiée par le pont aérien d’aide militaire américaine, au cours de cette guerre existentielle. Pourtant, sa décision de ne pas ordonner de frappe, s’ajoutant à l’échec de l’armée à pouvoir répondre aux alertes précoces des renseignements, lors du rappel des réservistes, a failli se solder par la première défaite militaire d’Israël. La conclusion inévitable serait qu’Israël doit d’abord avoir la volonté de se défendre par lui-même, même au risque d’un isolement international accru.

Alors que Téhéran se rapproche dangereusement de l’obtention de la bombe nucléaire, la leçon la plus instructive de la guerre de Yom Kippour, en 1973, pour Israël, pourrait bien être celle qu’on puisse tirer de l’expérience-limite périlleuse de Golda Méïr – online.wsj.com Article original « >Article original

DEBKAfile Reportage Exclusif 7 octobre 2013, 10:20 AM (IDT)

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Adaptation : Marc Brzustowski.

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