Obama tête baissée vers un accord nucléaire avec l’Iran, sans une critique sur le programme balistique. Israéliens et Saoudiens plus défiants que jamais. Les Russes sabotent les sanctions pour un accord monumental de 50 milliards de $ d’achat de pétrole iranien.

L’Iran et les six puissances mondiales se sont lancés, mardi 8 avril, pour un session de deux jours de négociations à Vienne, en vue d’un accord final, alors que les Etats-Unis et l’Iran se sont résolus à commencer d’ébaucher le document censé résoudre la controverse d’ici la mi-mai. Debkafile révèle que dans sa hâte d’obtenir des progrès, l’Administration Obama a laissé de côté toute considération sur les dimensions purement militaires du programme nucléaire iranien. Comme le déclare un responsable important de la sécurité israélienne : « Les Américains sont prêts à prendre les assurances de Téhéran que son programme est vraiment pacifique pour argent comptant ».

Le Ministre de la Défense israélien Moshe Ya’alon a déclaré lundi 7 avril, lors d’un rapide commentaire que ce qui inquiète Israël, c’est que ces négociations n’ont, jusqu’à présent, à aucun moment, évoqué le programme d’armes nucléaires de l’Iran ni les systèmes de livraison de ces charges – faisant référence aux missiles balistiques à capacité nucléaire.

Les sources de Debkafile remarquent que le terme “inquiétudes” ne fait que souligner le point de vue général de Ya’alon à la suite de la brouille avec Washington, à cause de ses remarques explicites sur les politiques américaines, à la fois, concernant l’Iran et le processus de paix au Moyen-Orient.

Son commentaire est, également, assez pâle, en comparaison des échanges acerbes, entre les chefs de la défense israélienne et le Général Martin Dempsey, responsable des Etats-Majors américains, au cours de sa visite de trois jours, la semaine dernière. Ces discussions ont ramené à la surface les divergences profondes américano-israéliennes sur la situation du programme iranien et l’ampleur de cette menace.

Parallèlement, lorsqu’il s’est rendu en visite à Riyad, le 28 mars, le Président Barack Obama a tenté de rassurer le Roi saoudien Abdallah, sur le point que « Les Etats-Unis n’accepteront jamais un mauvais accord nucléaire avec l’Iran ».

Le Général Dempsey, de son côté, a cherché à apaiser les craintes d’Israël au sujet de l’accord nucléaire final, en discussion entre les six puissances et l’Iran.

Pas plus Riyad que Jérusalem ne sont convaincus. Ils se sont mis d’accord avec Washington pour combler le fossé sur le plan diplomatique, en le traitant sur le mode de « différences purement tactiques ». Mais les Saoudiens et Israéliens se sont aussi accordés à continuer de travailler ensemble sur la question nucléaire.

A peine Obama avait-il quitté Riyad et Dempsey Jérusalem, qu’un porte-parole de la Maison Blanche a rendu public un communiqué optimiste, disant qu’un deuxième accord intérimaire ne serait pas nécessaire, après celui signé en novembre dernier, et qu’il n’y avait pas d’obstacle pour se mettre au travail et ébaucher le document d’accord final, qui serait prêt à être signé autour du 20 juillet.

Cet optimisme ne semble reposer sur aucun argument valable, mais toujours est-il que les Iraniens perçoivent là l’occasion d’obtenir un accord brouillon leur permettant de bénéficier d’un allègement majeur des sanctions.

Le Ministre des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif a approuvé ce calendrier court, dès qu’il est arrivé à Vienne, mardi. « Nous allons arriver au terme des discussions et résoudre tous les problèmes cette fois-ci », a-t-il déclaré, « afin de préparer le terrain de la rédaction finale en Ordibehesht (le mois iranien qui débute dans deux semaines).

Washington a aussi écarté d’un revers de main la mise en garde formulée par le négociateur principal russe, Sergeï Ryabkov, disant que Moscou pourrait « choisir la voie de contre-mesures » à propos de l’Iran, si cela va trop loin, au sujet de l’Ukraine. En arrivant à Vienne, il a déclaré sèchement que la Russie n’est pas impliquée dans les négociations avec l’Iran ‘ »pour faire plaisir aux Etats-Unis ou à l’Iran », mais parce que « cela concerne ses intérêts nationaux » que de trouver une solution. Mais, a-t-il ajouté, la Russie n’a pas d’attentes particulières, quant à ce cycles de pourparlers.

Le bras de fer entre la Russie et l’Occident, à propos de l’Ukraine jette un nuage lourd de menaces sur la réunion de Vienne. Mais Washington a refusé de mettre à mal son coup diplomatique à cause d’une telle impasse ou même, de l’accord de troc des 50 milliards de $ que Moscou et l’Iran sont tout près de signer par la vente de l’Iran de 550 000 barils de pétrole par jour, en échange de divers produits russes, dont de l’alimentation et des produits pharmaceutiques.

Les porte-parole américains ont d’abord prétendu n’avoir pas connaissance de cette transaction, qui, dès qu’elle sera actée, sapera complètement les sanctions et l’embargo pétrolier mis en place par les Etats-Unis et l’Europe, comme levier pour entraver sa course à l’arme nucléaire. Ensuite, mardi, des sources occidentales à la session de Vienne, ont dit que cet accord n’était pas réalisable, parce que la Russie et l’Iran ne disposait pas de connexions directes entre leurs pipeline, à travers la Mer Caspienne. Cependant, des sources de Debkafile évoquent une autre option : Moscou pourrait laisser disponible le pétrole qu’il fournit à l’Iran, à titre de réserve stratégique russe, pour la revendre via un pays-tiers.

La session s’ouvre à Vienne sur le constat de positions américaines et iraniennes très éloignées sur les sujets essentiels de la quantité d’uranium enrichi à taux faible que l’Iran sera autorisé à produire. Les Américains souhaitent réduire cette quantité pour empêcher l’Iran de stocker suffisamment de matériau et n’être seulement qu’à un saut de puce de la réalisation d’une bombe. L’Iran maintient son droit à l’enrichissement, comme cela est approuvé dans l’accord intérimaire conclu avec les six puissances, en novembre dernier.

Nos sources militaires affirment que cet argument n’est pas pertinent, parce que cela ne prend pas en compte l’uranium enrichi à haute et basse intensité que les Iraniens gardent dissimulé, comme l’un des éléments de leur programme militaire.

DEBKAfile Reportage Spécial 8 avril , 2014, 6:51 PM (IDT)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires