Analyse : la plupart des tentatives de l’organisation terroriste libanaise pour venger l’élimination de son commandant Imad Mughniyeh a échoué, grâce à l’amélioration des capacités de recueil de renseignements d’Israël.
Le 17 mars 1992, un terroriste-suicide faisait exploser une voiture-piégée près de l’Ambassade israélienne à Buenos-Aires. Quatre membres de l’équipe de l’ambassade israélienne et cinq Juifs locaux faisaient partie des 29 personnes tuées au cours de cet attentat.
Deux jours plus tard, des responsables des renseignements américains ont intercepté un appel téléphonique reçu par le Commandant en chef des unités spéciales du Hezbollah, Imad Mughniyeh, de la part de son commandant en Argentine, Talal Hamiyah, qui lui faisait le point sur la réussite de cet l’attentat.
Deux ans plus tard, en mars 1994, Hamiyah, qui avait, depuis été nommé chef des opérations extérieures du Hezbollah, envoyait un terroriste-suicide contre l’Ambassade israélienne à Bangkok. L’attaque a été déjouée, à la suite d’un changement d’avis du terroriste à la dernière minute.
Cette semaine, exactement 20 ans plus tard, le même Hamiyah, selon une information publiée en Thailande, a tenté de boucler la boucle et de corriger son erreur. Mais, cette fois, le téléphone à Beyrouth n’a pas sonné. Et pour cause, puisqu’il n’avait rien à rapporter. L’attentat a été déjoué.
Il y a trois principales raisons à ce qui est arrivé : avant tout, Imad Mughniyeh a été liquidé, et il n’y a personne, doté de compétences militaires et terroristes équivalentes pour venger sa mort. Deuxièmement, les autorités thaïlandaises répondent rapidement à toute alerte reçue d’Israël, selon les rapports étrangers. Et, de manière plus déterminante, il y a eu une amélioration significative dans les capacités de collecte de renseignements par Israël.
Les efforts du Hezbollah pour continuer à prendre pour cibles les Israéliens font partie du schéma directeur des actions prioritaires qui se sont poursuivies depuis l’élimination de Mughniyeh en 2008. Depuis lors, ceux qui en détiennent l’autorité se sont divisés en au moins personnalités, dont Hamiyah est l’une d’entre elles, et sa fonction principale consiste à accomplir cette vengeance.
Ces mêmes capacités de recueil de renseignements qui, selon la presse étrangère, ont rendu possible de localiser et d’éliminer Mughniyeh, ont, de même, aidé à déjouer les tentatives du Hezbollah pour venger sa mort.
Malgré une série d’opérations audacieuses et meurtrières que les Gardiens de la Révolution ont cherché a exécuter, aux côtés des successeurs de Mughniyeh – qui comprenaient des tentatives pour kidnapper des Israéliens, mettre des bombes dans des bureaux et institutions israéliennes et juives à l’étranger, prendre des émissaires du Habad et des touristes israéliens comme cibles – dont presque toutes ont été déjouées.
Il n’y a eu qu’une fois où les hommes d’Hassan Nasrallah ont eu le dessus : dans l’attentat terroriste de Burgas, en juillet 2012, un terroriste-suicide envoyé par le Hezbollah a réussi à se faire exploser contre un bus transportant des touristes israéliens dans l’aéroport de la ville balnéaire bulgare.
Le nombre de tués a été élevé : six morts et 30 blessés. C’est un prix terrible, mais les hommes du Hezbollah, qui n’ont pas renoncé, une seule minute, à leurs desseins meurtriers, toutes ces dernières années, ont subi un nombre de morts encore plus élevé.
Les cerveaux de l’attentat de Burgas sont, désormais en procès en Bulgarie, l’affaire, qui refuse d’être oubliée, provoque encore un énorme embarras à l’organisation terroriste.
Quoi qu’il en soit, les récentes arrestations en Thaïlande prouvent que la liste des priorités de Nasrallah n’a pas changé. Son désir d’accomplir sa vengeance et de prendre des Israéliens pour cibles est encore plus grand que sa sensibilité envers l’opinion publique et la loi internationale.
Ronen Bergman
Publié le : 22. 04.14, 23:55 / Israel Opinion
ynetnews.com Article original
Adaptation : Marc Brzustowski
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