La Gauche israélienne est focalisée sur ses réflexions existentielles, sur la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ou une fédération israélo-palestinienne. (Attention, ils ne parlent pas d’une fédération judéo-palestinienne mais bien israélo-palestinienne – même quand il s’agit du héraut de ce projet délirant, Avraham Burg (ancien président de la Knesset et membre du parti travailliste; ndlr), un Juif qui porte la kippa). Alors que l’extrême-gauche hurle dès qu’il s’agit de modifier une terrasse de Jérusalem craignant que cela empêche Israel de rendre la totalité de la Judée-Samarie (Cisjordanie, ndlr) aux arabes, la réalité change sous leur nez arrogant, et ils n’y prêtent même plus attention.

Chère Gauche, le Printemps arabe bat son plein. Vous avez surement senti l’odeur du sang. Il s’écoule au sud, de l’Egypte où l’islam radical a pris le pouvoir. Il coule aussi de Syrie où Assad massacre son peuple tandis que sa femme utilise à tour de bras sa carte de crédit…

Même en Jordanie, pays avec qui nous partageons notre plus longue frontière, la monarchie vacille. Des foules de manifestants encerclent le palais royal, mais en toute discrétion sans attirer l’attention des médias, contrairement aux pays dans lesquels se sont produites des révolutions.

Mais la situation est claire pour ceux qui veulent bien voir : les jours du Roi sont comptés et la révolution est au coin de la rue.

D’après les documents révélés par le site WikiLeaks, une majorité écrasante des Jordaniens, 88%, sont en fait Palestiniens. Ils vivent sous le joug d’une minorité hachemite ou bédouine, qui les exclut du pouvoir, les abuse et prélève leurs impôts. Ils veulent la démocratie : ils veulent s’autogérer. Ils méritent l’autonomie.

D’un autre côté, ici en Israël – soumis à des pressions américaines ou internes – nous essayons encore et toujours de trouver une solution territoriale au conflit. Tous les essais échouent, et chaque échec est suivi d’une vague d’attentats. La raison de ces échecs répétitif est que notre hypothèse de base est fausse : il ne s’agit pas d’un conflit territorial mais bien d’une guerre idéologique. C’est une guerre de religion.

Pour l’Islam, la terre d’Israël est un « waqf » – une terre sainte musulmane. Il faut donc la libérer par le Jihad quand de notre côté, selon les mots de Ben Gourion, « la Bible est notre mandat ». Il s’agit de la terre de nos ancêtres, c’est notre droit de la libérer et d’y résider. Les guerres de religion n’ont jamais été résolues par le tracé d’une nouvelle frontière. Elles perdurent en général des centaines d’années.

Est-ce ma vision pessimiste de la réalité? Certes oui. Mais c’est une vision réaliste. Je préfère chercher une solution à ce conflit qui se base sur une réalité que sur un idéal qui nous mène régulièrement au bord du précipice.

Il suffit de regarder autour de nous pour constater que les dictatures arabes voisines s’écroulent comme des dominos. Quand la révolution se fera en Jordanie, y naîtra un Etat palestinien.

Le statut du peuple palestinien, « un peuple sans Etat », changera aux yeux de la communauté internationale. La pression exercée sur Israël pour trouver une solution au problème des réfugiés palestiniens disparaitra rapidement. Le conflit ne sera pas résolu, mais son intensité diminuera. Voilà une projection sur laquelle nous pourrions nous baser.

D’un point de vue humanitaire – le peuple palestinien gagnera un Etat, avec une citoyenneté et un passeport, un drapeau, un hymne, un territoire souverain et des droits civiques, comme n’importe quel autre de par le monde. Israël annexera les Territoires de Judée Samarie. Les Palestiniens qui y résident deviendront résidents israéliens (un statut similaire à celui des quelques 250 000 Palestiniens de Jérusalem-Est) et citoyens de Palestine, en Jordanie actuelle. Ils pourront rester sur place tant qu’ils n’essayeront pas de tuer des Juifs, et pourront voter et être élus au parlement d’Amman.

Je suis pour deux Etats pour deux peuples, de part et d’autre du Jourdain.

Cette solution est si évidente, si simple, si proche en terme de temps et d’espace, elle serait presque sans douleur. Et si l’Etat de Palestine veut la paix, nous vivrons en bons voisins. Nous lui vendrons notre énergie, de l’eau désalinisée. Si il veut la guerre, la frontière jordanienne est parfaite : elle est claire, plus susceptible d’être défendue que les zigzags dessinée par la gauche.

Ma seule appréhension ne concerne pas les arabes mais bien les Juifs. Notre gauche a cette propension à l’auto-destruction qui pourrait bien torpiller ce processus naturel de l’histoire. Notre gauche pourrait insister pour évacuer les colonies et les Juifs, pour donner des pans entiers de notre patrie, et renoncer à une terre qui nous appartient depuis toujours. Là dessus, je ne souhaite que me tromper.

Karni Eldad/ I 24 NEWS Article original

Karni Eldad est musicienne, mariée, mère de deux enfants et habiteen Judée-Samarie, à Tekoa

TAGS: Judée-Samarie Jordanie Palestine mandataire San Remo 1920

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DANIELLE

Mais qui a foutu la pagaille chez nous, ce sont les Anglais ?

Quand je pense qu’il y a une rue King Georges en Israël ?

Rendons aux palestiniens la terre de Jordanie et fichez-nous la paix !

Ratfucker

La Propalestine aime tellement la Palestine qu’elle sera ravie d’en avoir 4: La Judée Samarie, Gaza, la Jordanie et Israël