Il existe en Israël plusieurs types d’opposition à Yom Hashoa, d’ordre politique, intellectuel, historique ou religieux.Une approche intellectuelle Article original en critique par exemple la date choisie par les législateurs Article original.

Bien que le choix de la date hébraïque du soulèvement du ghetto de Varsovie ait été envisagé pendant les discussions parlementaires de 1951, cette dernière tombait pendant la fête de Pessah et ne pouvait donc être choisie.

La date retenue est proche du soulèvement, mais l’a été aussi en fonction de Yom Hazikaron (lundi prochain), le jour en souvenir des combattants de Tsahal Article original.

Yom Hashoa a lieu chaque année une semaine avant Yom Hazikaron, puis vient Yom Atsma’out, le jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël Article original.

Certains en Israël critiquent par conséquent le lien qui est fait entre la Shoa et la création d’Israël, faisant croire que l’Etat d’Israël dépendrait de la prise de conscience occidentale des crimes commis contre les Juifs, sans prendre en compte que le mouvement hébreu-sioniste est bien antérieur à la seconde guerre mondiale et que la prise du pouvoir par les nazis et la guerre a ralenti l’indépendance de l’Etat d’Israël.

Mais ces contestations historico-intellectuelles Article original ne provoquent pas d’oppositions visibles le jour de Yom Hashoa.

Il n’en est pas de même en ce qui concerne une partie des Haredim qui refusent de commémorer le Jour de la Shoa en Israël Article original.


En effet, dans certains quartiers de Jérusalem et de Bne Brak en particulier, certains Haredim continuent leur activité pendant la sonnerie qui a lieu le jour de Yom Hashoa, à 10 heures du matin.

Certains, même, manifestent.

Ces oppositions ont plusieurs niveaux.

Certains Haredim radicaux refusent de commémorer toute date ou institution créée par l’Etat d’Israël.

Antisionistes radicaux, ils accusent l’Etat d’Israël d’offenser dieu par son existence et sa volonté d’être un Etat représentant les Juifs.

Pour d’autres, ce n’est pas tant la date qui est contestée, ou l’Etat, mais la façon de commémorer.

Le fait de se lever et de s’immobiliser constitue selon eux, une tradition importée de pays, mouvements, traditions non juifs.

Dans la tradition juive, plaident-ils, on ne se lève pas pour commémorer ses morts, on se recroqueville sur soi.

Souhaitant affirmer leur authenticité juive, ils refusent d’imiter les traditions non juives.

Mais les contestations de Yom Hashoa Article original dans le monde haredi ne se limitent pas aux plus radicaux des Haredim.

La contestation de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat laïque, impie, est persistante. Aryeh Deri Article original, leader de Shass, a partagé cette semaine son point de vue sur cette question, réaffirmant la perspective ultra-orthodoxe  » a-sioniste Article original » ( néologisme de mon cru, voir ici Article original) de Shass Article original.

Ce n’est plus tant l’Etat en soi qui est critiqué, tant il est devenu un fait, mais le fait qu’il ne se fonde pas sur la loi juive orthodoxe, la halacha.

Deri a en effet déclaré cette semaine que « le jour de la Shoa n’obligeait en rien les juifs haredim ».

Dans une interview avec une station de radio ultra-orthodoxe, Deri a déclaré Article original :

« Personnellement, je ne vois pas de sainteté dans Yom Hashoa.

Le Grand Rabbinat d’Israël a décidé que le 10 Tevet serait le grand jour de Kadish, le jour où le judaïsme se joindrait aux victimes de la Shoa.

Mais l’Etat, une autorité séculière, a décidé que ce serait en Nissan. »

Deri a par ailleurs critiqué la volonté de lier Yom Hashoa à la révolte du ghetto de Varsovie (même si nous avons vu que la date ne correspond pas précisément), affirmant d’une part que la rébellion avait provoqué de nombreux morts alors qu’il y avait plus de survivants dans d’autres ghettos, d’autre part que les survivants ne valaient pas moins que ceux qui sont morts dans la rébellion.

Deri souhaite-t-il également par là faire allusion à ceux qui, aujourd’hui, ne se battent pas pour l’Etat d’Israël, les Haredim?

Un vaste débat …

En savoir plus Article original

Misha Uzan Article original – JForum / Correspondant spécial en Israël

Tags : Israël, Shoa, Ghetto, Varsovie, jour, Aryeh Deri, haredim, ultra-orthodoxes

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Ruth

Voila enfin quelqu’un qui ne gerbe pas et qui tient des propos senses, bravo barmoha andr!

barmoha andr

Il me semble que tous les arguments sont discutables, mais :

Comment c’est haredim recevrait ce même comportement lors d’une cérémonie qui leur est sacré ??…

Si des haredim et autres religieux veulent que les autres Juifs respectent leur dates, les fêtent dont le jour de Shabbat en évitant leurs rues et quartiers; ils doivent penser « au droit de réciprocité minimum » et « au droit à la différence », sinon qu’ils ne s’étonnent pas à une certaine intolérance sur leur propre exigence.

Ce n’est pas parce que l’on recherche « la vérité » et que l’on pense la détenir qu’il ne faut pas respecté l’autre que l’on croit dans l’erreur, sinon comment ouvrir le dialogue. André-Beseder.

meller1

ces hahidims sont degoutant les netourey karta et les satmars sont une infecte secte DEHORS DEHORS DEHORS

tabachnik

Tout à fait d’accord avec Joël, moi aussi ils me donnent envie de gerber, ces hommes déguisés qui n’aiment pas les femmes ni le pays qui les fait vivre sans leur demander en échange ce qu’il demande à tous ceux qui y sont : la possibilité de donner leur vie pour lui.
Je les méprise davantage que les antisémites parce que ceux là je sais où ils sont et s’ils ne veulent pas nous aimer quelque part j’en ai rien affaire. Ce genre d’ennemis nous élève.
Quand je vois ces hommes en caftan et leurs femmes perruquées, leurs enfants pâles et habillés comme des adultes, qui profitent des avantages sociaux de leur pays, je n’ai envie de leur dire qu’un seul mot : foutez le camp !!!

mochecd

il y a plusieurs raisons qui portent les religieux a ne pas commémorer le Yom Ashoa.

1) le fait d’établir une minute de silence à la base est une pratique mis en place par les différents pays après la 1ere guerre mondiale pour remplacer la prière traditionnelle et permettre à des non religieux d’exprimer leur tristesse par cette minute de silence (wikipédia)

2) la date aurait du correspondre avec la fête de pessah et symboliser la révolte du ghetto qui avait choisi cette date car elle est propice à la délivrance dans notre tradition or la date a été repoussée au 27 Nissan par les dirigeants de l’état alors que dans ce mois ci qui est un mois de joie et non de tristesse, on ne célèbre pas des événements tragiques et on ne rappelle pas les défunts dans les prières selon la Halacha.

devant la décision unilatérale des dirigeants qui choisissent des dates et des modes de célébrations qui sont contraires à notre tradition, il est évident que les harédims ne peuvent se conformer aux exigences et au respect de de celles ci.

n’oublions pas que les haredims qui ne célèbrent pas le yom ashoa ont été touchés par la shoa en considérant que les allemands ont liquidés la plupart des rabbanim et leurs communauté et que les communautés sont repartis à partir de rien après la guerre.
il faudrait que vous fassiez la distinction entre état d israel et yom ashoa car l’état d’Israel ne peut s ‘accorder le privilège de choisir le mode de célébration de manière arbitraire vis à vis de ses victimes

JOEL

Quand on pense que ces Harédim profitent sans vergogne de tous les bienfaits et avantages que leur octroie la société israélienne, et qu’ils dansent Yom Hashoa, ils me donnent envie de gerber !! Je déteste leur attidue et honte sur eux !!!

Ratfucker

Pour couper l’herbe sous les pieds de la propagande arabe qui lie la création d’Israël à la Shoa, il serait opportun de réfléchir à une commémoration du drame des Juifs orientaux martyrisés, spoliés et chassés des pays musulmans, qui ont donné à Israël son assise démographique et son caractère de foyer des Juifs du monde entier. Pour mémoire, je suis un pur ashkenaze.
Quant aux Haredim qui trouvent une occasion de plus de cracher leur mépris envers les Juifs israéliens qu’ils exploitent, il serait urgent de prévoir des mesures restreignant leur présence sur le territoire national: l’Iran leur ouvre les bras.