Renault a minimisé ce lundi l’impact de la faillite de l’israélo-américain Better Place, pionnier du changement rapide de batteries de voitures électriques, qui a perdu quelque 850 millions de dollars depuis sa création en 2007.La compagnie israélo-américaine Better Place, spécialisée dans le rechargement des véhicules électriques et partenaire de Renault-Nissan, a annoncé samedi 25 mai qu’elle allait demander sa liquidation judiciaire, faute de pouvoir lever des fonds supplémentaires.

Better Place, qui a mis au point un système de changement rapide des batteries des voitures électriques, s’était alliée à Renault en 2008 pour installer les infrastructures permettant une plus grande autonomie à ces véhicules, dont c’est le traditionnel point faible.

Dans un communiqué, Better Place a expliqué avoir saisi la cour du district de Lod, près de Tel-Aviv, « pour demander sa dissolution et la nomination d’un liquidateur temporaire ».

Cette décision a été prise « face à son échec à lever des fonds supplémentaires et à l’absence des ressources nécessaires pour poursuivre ses activités », a ajouté Better Place.

Elle survient après que son principal partenaire financier Israel Corp a annoncé à la Bourse de Tel-Aviv qu’il ne participerait pas à l’actuel tour d’investissement, « étant donné qu’aucun investisseur n’était intéressé ».

850 millions de dollars de pertes depuis 2007

Fondée en 2007 par l’entrepreneur israélo-américain Shai Agassi, Better Place a depuis 2012 créé un réseau de sites « de rechargement et de changement de batteries » pour les usagers de véhicules électriques en Israël et au Danemark.

Alors que Renault et Better Place tablaient en 2009 sur la commercialisation de 100.000 voitures au moins dans ces deux pays d’ici 2016, seulement 900 voitures équipées de telles batteries circulent en Israël, et bien moins au Danemark, selon la presse israélienne.

Better Place a perdu quelque 850 millions de dollars (657 millions d’euros) depuis sa création, selon cette source.

« Malheureusement, après un an d’opérations commerciales, il a été clair pour nous que malgré de nombreux clients satisfaits, l’adhésion d’un public plus large ne serait pas suffisante et que le soutien des fabricants automobile manquait », a affirmé l’actuel PDG Dan Cohen. Shai Agassi avait démissionné de ce poste en octobre.

Une porte-parole de Renault a indiqué à l’AFP que le constructeur prenait « acte de la décision du conseil d’administration de Better Place ».

« Le véhicule électrique est une révolution et Renault explore toutes les pistes technologiques, celles des Quick Drop (stations d’échange rapide de batteries ndlr), comme celles d’autres modes de charge », a-t-elle précisé.

« Cette décision ne remet nullement en cause la stratégie de l’alliance Renault-Nissan en matière de véhicules électriques », a-t-elle souligné.

Renault minimise l’impact de la faillite de son partenaire

Renault a minimisé ce lundi l’impact de la faillite de l’israélo-américain Better Place.

Le millier de Renault Fluence électriques vendu par la marque au losange à Better Place, essentiellement en Israël, ainsi qu’au Danemark et aux Pays-Bas, « c’est à peine un peu plus de 1% du volume total » des ventes de véhicules électriques de Renault-Nissan à ce jour, a fait valoir Gilles Normand, directeur des opérations du groupe pour la région Asie-Pacifique.

« Il ne s’agit pas du tout d’une remise en cause de notre stratégie liée au véhicule électrique », a-t-il déclaré.

« C’est une des pistes qui ne marche pas, mais le futur du véhicule électrique n’est absolument pas remis en cause ».

Renault, qui était partenaire mais pas actionnaire de Better Place, n’a pas souhaité donner le montant de ses investissements dans ce partenariat, pour lequel il a notamment développé une technologie (« Quick Drop ») permettant le changement rapide de la batterie du moteur.

L’investissement représente « une part extrêmement limitée » des 4 milliards d’euros consacrés jusqu’en 2015 par Renault-Nissan à l’électrique, domaine où le groupe est leader mondial, a simplement indiqué M. Normand.

« Il faut prendre des risques »

En 2009, Better Place et Renault espéraient pas moins de 100.000 véhicules électriques vendus en Israël et au Danemark d’ici 2016, pour des ventes au final 100 fois moindres.

« Quand vous voulez être leader sur un segment, il faut prendre des risques.

Lorsque vous ouvrez le chemin d’une innovation aussi importante que le véhicule électrique, il faut surtout pas fermer les portes, au contraire », a plaidé M. Normand.

Renault va désormais « regarder » selon M. Normand s’il abandonne ou non la technologie Quick Drop, dont Better Place était le seul client.

« En coordination avec eux, on est en train de travailler pour continuer à assurer le service après-vente, notamment en Israël », a-t-il précisé.

Better Place, qui selon la presse israélienne a englouti 850 millions de dollars depuis sa création par l’entrepreneur Shai Agassi en 2007, disposait d’une cinquantaine de stations (38 en Israël, 17 au Danemark).

Sa technologie, consistant à « faire le plein » en substituant à l’aide d’un robot la batterie vide par une batterie chargée, visait à annuler une des failles de la voiture électrique: devoir la brancher pendant souvent plusieurs heures.

L’Expansion.com Article original avec AFP

TAGS : Better Place Renault Shai Agassi Voiture Electrique

Technologie Quick Drop

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