L’Autorité palestinienne a rejeté samedi les attaques du président iranien Mahmoud Ahmadinejad contre son président Mahmoud Abbas, motivées par la relance des négociations de paix israélo-palestiniennes à Washington.
Le président iranien « qui ne représente pas le peuple iranien, qui a falsifié les élections et pris le pouvoir par la fraude, n’a pas le droit de parler de la Palestine, de son président ou de ses représentants », a déclaré le porte-parole de l’Autorité, Nabil Abou Rodeina, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.

« Le président Abbas a été (lui) élu lors d’élections libres, en présence de plus d’un millier d’observateurs internationaux et arabes », poursuit le communiqué. « Nous défendons nos droits nationaux et nos intérêts nationaux » et ne permettrons à quiconque de « nous menacer ou de remettre en question la légitimité de l’Organisation de libération de la Palestine » (OLP) dirigée par le président Abbas, souligne le texte.

M. Ahmadinejad a critiqué vendredi sans le nommer le président de l’Autorité palestinienne, qualifié d' »otage » d’Israël pour avoir entamé jeudi à Washington des discussions avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Qui représentent-ils? Que veulent-ils négocier? Qui leur a donné le droit de vendre le moindre pouce de territoire palestinien? », a-t-il demandé en évoquant les négociateurs palestiniens. « Le peuple de Palestine et les peuples de la région ne leur permettront pas de vendre aux ennemis le moindre pouce de terre palestinienne », a-t-il encore affirmé. Le régime iranien, ennemi juré d’Israël dont il prédit régulièrement la disparition, soutient le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza et s’oppose à tout compromis avec l’Etat hébreu.

NDLR – Mahmoud ABBAS au terme de la législation palestinienne, n’est plus le président puisque son mandat s’est achevé le 8 janvier 2009. De plus l’OLP a perdu les élections législatives à Gaza et en Cisjordanie. Les deux ont fait un coup d’état chacun de son côté, le Hamas à Gaza en devenant l’autorité locale, l’OLP en Cisjordanie en refusant le résultat des élections législatives.

Résultat ; Israël négocie avec M. Abbas qui est reconnu par les différentes chancelleries, en contradiction avec les règles du droit élémentaire alors qu’il n’est plus le représentant légitime du peuple Palestinien. Ce qui veut dire que le résultat des négociations de paix pourrait très bien être remis en cause devant n’importe quelle Coure Internationale à cause de l’incapacité légale d’un des contractants.

RETOUR SUR LES FAITS.

Dans quelles conditions Mahmoud Abbas arrive-t-il au pouvoir en 2005?

En 2003, les Occidentaux, à la demande des Israéliens, procèdent à un coup d’Etat chez les Palestiniens. Ils créent une fonction nouvelle de Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Mahmoud Abbas est désigné. Mais Yasser Arafat ne se laisse pas faire. Et comme Abbas n’obtient rien, il est contraint de démissionner au bout de quelques mois. Puis Yasser Arafat meurt.

Que se passe-t-il?

Mahmoud Abbas est élu président de l’Autorité palestinienne. Lors des élections, le Hamas ne présente pas de candidat. Il est toujours dans sa stratégie de ne pas intégrer les institutions nées des accords d’Oslo**. Mais le Hamas présente des candidats aux municipales et aux parlementaires et remporte la majorité des sièges. (palestine la démocratie bafouée)

La communauté internationale essaie alors d’organiser un second coup d’Etat.

Elle essaie de dépouiller les fonctions de Premier ministre de l’Autorité palestinienne de ses compétences pour les transférer au président Abbas. La communauté internationale met un maximum de pression, en boycottant l’Autorité palestinienne tant que le Hamas est au pouvoir. Cela conduit à une nouvelle crise. Face à un risque de tentative de coup d’Etat militaire organisé par le Fatah, le Hamas prend les devants et élimine le Fatah de la bande de Gaza (à l’été 2007, ndlr), créant la scission que l’on connaît aujourd’hui. Le Fatah est interdit à Gaza et le Hamas est interdit en Cisjordanie.

Cette division n’existait pas sous Yasser Arafat. Pourquoi?

Yasser Arafat a mené une politique compliquée d’équilibre (entre le Fatah et le Hamas, ndlr). Il s’en est toujours tenu à son principe cardinal: refuser toute guerre civile chez les Palestiniens, quitte à ruser, à mentir ou à se désavouer d’un jour sur l’autre.

Est-il encore populaire?

C’est un homme qui n’a aujourd’hui plus grand prestige côté palestinien. Tout simplement parce qu’il n’a rien apporté. Au mieux, on a constaté depuis deux ans une amélioration relative de la situation économique en Cisjordanie. Mais le pays reste occupé, la colonisation progresse, les libérations de prisonniers se font au compte goutte.

Les négociations ont à ce jour toujours échouées. La communauté internationale le soutient massivement mais dans son pays, il n’a plus de vraie base politique, à part un système de police et de milice.

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