Marc Bloch, grand historien français, héros de la Résistance, est fusillé par la Gestapo à Saint-Didier-de-Formans, près de Lyon.

Fils de Gustave Bloch, professeur d’histoire romaine à la Sorbonne, Marc Bloch, né en 1886, est reconnu dès son plus jeune âge comme ayant « de l’originalité et de la finesse » et  « toute l’aptitude morale nécessaire pour remplir dignement les fonctions de l’Enseignement ».

Il est reçu à l’École normale supérieure en 1904, à l’agrégation d’histoire en 1908, et publie ses premiers articles d’histoire médiévale en 1909.

L’école dite des Annales : une nouvelle vision des sociétés humaines

Décoré de la Légion d’honneur pour faits militaires et de la Croix de guerre, à l’issue de la Grande Guerre, il est nommé professeur d’histoire médiévale à la faculté de Strasbourg. C’est là qu’il accomplit, de 1919 à 1936, l’essentiel de son œuvre d’enseignant et de chercheur.

En 1929, il fonde  avec l’historien Lucien Febvre la prestigieuse revue des Annales d’histoire économique et sociale.

Cette nouvelle revue  rompt avec l’histoire « événementielle » officielle. L’école dite des Annales permet en effet à la discipline historique, en France et dans le monde, de se renouveler en profondeur en s’ouvrant à l’étude conjointe de l’évolution économique, anthropologique, juridique et mentale des sociétés humaines.

L’étrange défaite : « procès-verbal de l’an 40 »

En 1936, Marc Bloch est nommé maître de conférences d’histoire économique à la Sorbonne. Titulaire de la chaire un an plus tard, quand la Deuxième Guerre mondiale éclate, en 1939, ce père de six enfants, âgé de cinquante-trois ans, est mobilisé à sa demande comme capitaine d’état-major.

Mais il n’en tire « nulle vanité : j’ai, pour cela, vu trop de braves et humbles gens accomplir leur devoir, sans emphase, beaucoup mieux que moi dans des conditions beaucoup plus difficiles », écrit-il dans ce qu’il appelle modestement le « procès-verbal de l’an 40 » – un ouvrage où il tente d’analyser les causes de la défaite française, publié en 1946 sous le titre L’étrange défaite.

Exclu de la fonction publique conformément à l’article 2 du décret du 3 octobre 1940 portant statut des juifs, Marc Bloch est malgré tout « relevé de déchéance » pour « services scientifiques exceptionnels rendus à l’État français » (décret du 5 janvier 1941) et reprend son enseignement, détaché à l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand.

« Chevreuse », « Arpajon » et « Narbonne »

 Sans attendre, il entre alors en contact avec les premiers groupes locaux de Résistance. Muté l’année suivante à la faculté des lettres de Montpellier, il adhère au réseau « Combat ». Puis, en 1943, il entre totalement dans la clandestinité au sein du mouvement « Franc-Tireur » et rejoint Lyon.

Membre du directoire régional des Mouvements unis de la Résistance (MUR), il met en place les comités de la libération et le plan d’insurrection de la région de Lyon sous les pseudonymes de « Chevreuse », « Arpajon » et « Narbonne ».

Le 8 mars 1944, il est arrêté et torturé par la Gestapo avant d’être interné à la prison de Montluc. Dix jours après le débarquement allié, le 16 juin 1944, on le fait monter dans un camion avec 28 autres résistants. À Saint-Didier-de-Formans, près de Lyon, le camion s’arrête au bord d’un champ : Marc Bloch est fusillé le premier. En tombant, il crie « Vive la France ».

Son œuvre (Les Rois thaumaturges, 1924 ; Les Caractères originaux de l’histoire rurale française, 1931 ; La Société féodale, 1939-1940) a renouvelé l’historiographie du Moyen Âge. Son livre posthume Apologie pour l’histoire a été publié pour la première fois en 1949.

Source: www.gouvernement.fr

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Gaulois furieux

Un Grand, le Pasteur de l’Histoire, inoubliable dans le milieu des historiens. Admirable symbiose entre la culture juive et la civilisation française. La société française est elle encore capable de produire des hommes comme celui là ?