Dans une récente interview accordée à des journalistes israéliens, le président de l’Autorité palestinienne a condamné le terrorisme et s’est engagé à le combattre dans les zones sous son contrôle. De plus, il a ordonné à ses services de sécurité d’arrêter et de neutraliser des cellules terroristes dirigées par le Hamas en Judée-Samarie.

Est-il en train de prendre conscience que la dernière vague d’attentats, qui secoue Israël depuis quatre mois, risque de se retourner contre lui ?

On peut le croire, mais aussi en douter, car au lendemain de chaque agression les responsables de l’Autorité palestinienne se rendent dans les familles des terroristes et font l’apologie de ceux qu’ils désignent comme des « martyrs ». Peut-on tirer une gloire quelconque en poignardant une femme sans défense par derrière ? Cela échappe à tout entendement. Comment interpréter ce double langage dans lequel, d’un côté la coopération sécuritaire avec Israël se poursuit, et d’un autre les organes de communication incitent à la violence ?

L’un des jeunes terroristes arrêté a clairement affirmé avoir été influencé par les images et les reportages diffusés par la télévision palestinienne. On peut évidemment avoir des points de vue différents sur les causes directes ou anciennes de ces actes de violence, mais en aucun cas il ne sera possible d’améliorer la situation des Israéliens et des Palestiniens dans un tel climat, n’en déplaise au secrétaire général de l’ONU Ban-Ki-Moon.

Le chef d’état-major de Tsahal a exposé les limites d’une solution militaire, face à des attaques pour la plupart fomentées par des adolescents sans antécédent, inconnus des services de sécurité, et qui échappent à tous les radars, y compris parfois  ceux leurs propres familles. Certains jeunes se réclament du djihad, d’autres évoquent des conflits avec leurs parents, ou avec leur environnement, et l’unique solution à toutes ces interrogations est de tuer des Juifs… Cela en dit long sur la transmission de la détestation d’Israël au sein de la société palestinienne.

La société israélienne n’est pas exempte d’une montée de la haine, seulement lorsque des Juifs enfreignent la loi, ils ne sont pas encensés par les autorités, mais poursuivis, arrêtés, jugés et condamnés si nécessaire. C’est toute la différence, même si l’on n’est pas d’accord avec la politique de tel ou tel gouvernement. Aucun Israélien ne risque d’être torturé ou condamné à mort s’il vend sa maison à un Arabe, aucun Israélien ne recevra une indemnité si un membre de sa famille portait atteinte à une personne ou à un site palestinien. On pourrait multiplier les exemples à l’infini. Cela dit, il est évident que malgré la diminution significative des agressions depuis quelques semaines, le gouvernement israélien doit présenter à Abou Mazen des mesures un peu plus courageuses. Il ne s’agit pas de proposer seulement des allégements économiques ou sécuritaires, mais d’ouvrir la voie à un accord temporaire, dans la mesure, où comme l’a reconnu le chef de l’opposition Yitzhak Herzog dans son entretien avec François Hollande, la solution de deux Etats est aujourd’hui impossible.

La déclaration d’Herzog, malgré le tollé qu’elle provoque chez certains idéologues de son propre camp, montre qu’avec un peu de réalisme et de pragmatisme, un consensus peut exister en Israël et éclairer un peu l’horizon politique.

Ces deux personnages sont condamnés au réalisme. Reste à convaincre les doux rêveurs de par le monde qui clament à tort et à travers que seule la solution à deux états – impossible d’ailleurs à en définir le tracer – est la résolution d’un problème qui ne repose que sur l’insupportable idée de l’existence d’un État d’Israël.

Michaël Bar-Zvi  – Chronique du 28 janvier 2016 -Yod Het Be Chevat 5776

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