Visite de solidarité de l’Université de Californie à l’Université de Tel-Aviv
L’Ecole Internationale de l’Université de Tel-Aviv a récemment accueilli une délégation de 27 professeurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) de différentes disciplines, en voyage de solidarité en Israël. Les membres ont été reçus entre autres par le Prof. Ariel Porat, Président de l’Université, le Prof. Neta Ziv, Vice-Présidente pour l’équité, et le Prof. Itamar Rabinovitch, ancien Président de l’UTA et professeur d’histoire émérite du Moyen-Orient. Les participants ont mené des échanges approfondis sur les événements du 7 octobre, la conjoncture géopolitique actuelle et la situation des universités israéliennes en temps de guerre. La délégation de l’UCLA a exprimé son engagement à poursuivre une collaboration fructueuse entre les deux établissements.
Le Prof. Porat a détaillé le large éventail d’initiatives lancées par l’Université de Tel-Aviv pour soutenir ses étudiants réservistes, les communautés agricoles du sud d’Israël et les personnes évacuées des zones frontières du sud et du nord du pays. « Nous avons ouvert l’année universitaire avec trois mois de retard en raison de nos 6 500 étudiants et étudiantes mobilisés dans la réserve, et avec le cœur lourd pour nos 2 000 étudiants qui servent encore. Pour les soutenir, nous avons lancé un programme spécial qui comprend des bourses et des séances de tutorat de groupe et individuelles pour aider les étudiants qui manquent les cours ».
Les défis du 7 octobre
Le Prof. Neta Ziv, Vice-Présidente de l’UTA pour l’équité, la diversité et la communauté, a souligné que les universités sont des lieux où de nombreux membres de la société israélienne ayant grandi dans leurs milieux distincts se rencontrent pour la première fois, d’où l’importance de faire du campus un espace de partage. « Toute tension dans le pays se reflète immédiatement sur le campus. D’une part, nous voulons que nos étudiants soient des citoyens actifs et expriment leurs opinions et considérons le campus comme une sphère démocratique, mais nous devons mettre des limites ».
Comme elle l’explique, beaucoup de temps et de ressources ont été consacrés à la préparation de l’année universitaire. Avant l’ouverture du semestre, les membres du corps professoral ont reçu une formation sur la manière de parler aux étudiants de ce qui s’était passé, quoi dire et ne pas dire, et comment contenir le discours et les controverses en classe. « Le public étudiant de l’UTA est très diversifié, comprenant 16 % d’étudiants arabes, ainsi qu’un nombre important d’étudiants druzes, d’origine éthiopienne et de membres de la communauté LGBTQ+. L’Université s’engage à garantir que le campus reste un espace sûr et accueillant pour tous. Après le 7 octobre, de nouveaux défis sont apparus, mais depuis la rentrée du 31 décembre 2023, la situation sur le campus est calme malgré quelques incidents isolés, car les étudiants veulent véritablement que l’Université soit un havre où ils peuvent étudier en toute sérénité ».
Dimensions de genre et dimensions politiques de la guerre
Au cours d’un panel d’experts, animé par le Prof. Itzhak Fried de la Faculté de médecine, le Prof. Itamar Rabinovitch du Centre Moshe Dayan pour les études sur le Moyen-Orient de l’Université de Tel-Aviv, ancien ambassadeur d’Israël aux États-Unis, et ancien Président de l’UTA, a abordé les ramifications politiques du conflit en cours. Le Prof. Daphna Hacker, de la Faculté de droit, spécialiste des questions de genre et experte indépendante auprès du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a fourni une analyse convaincante des dimensions de genre dans les hostilités en cours.
Pour leur part, les membres de la délégation de l’UCLA ont débattu des défis actuels auxquels se trouvent confrontés les Juifs au sein des institutions universitaires américaines, et des efforts entrepris pour contrecarrer les cas d’antisémitisme. Commentant la visite, le Prof. Mark Klingman de l’Ecole de musique de l’UCLA a insisté sur l’importance d’entendre directement les expériences des Israéliens et de visiter les institutions universitaires israéliennes pour comprendre les réactions et l’état d’esprit des gens. « C’est très différent que de l’entendre aux informations. Les expériences personnelles du 7 octobre, ce que chacun a vécu et l’impact sur les familles m’ont rappelé le 11 septembre », a-t-il déclaré. Le Prof. Klingman a également souligné la détermination et l’unité qu’il a observées parmi la population israélienne lors de la visite.
Cultiver la collaboration
Un autre membre de la délégation, le Dr. Tabia Lee, directrice de la Coalition pour une éducation responsabilisée et membre de Pensée noire libre (Free Black Thought) a exprimé sa joie d’apprendre la riche histoire de diversité et d’inclusion israélienne. « Je suis très heureuse d’entendre les différents points de vue des professeurs et de constater leur engagement actif. Voir des gens capables de se mettre au défi les uns les autres, d’ajuster leurs positions et leurs perspectives est très inspirant, et je pense que je vais ramener cela chez nous comme modèle », a-t-elle déclaré.
Elle a en outre déclaré que l’un des principaux objectifs de la visite était de rencontrer les communautés sur le terrain, de parler aux familles, de visites les lieux et d’exprimer sa solidarité avec le peuple d’Israël pendant cette période. « La résilience des Israéliens, leur capacité à être toujours ouvert au dialogue, leur compassion et leur sagesse sont des choses que j’admire énormément. Si nous pouvions l’adopter et l’imiter là où nous sommes, notre société s’améliorerait ».
Au cours de la discussion finale, la délégation de l’UCLA a exprimé son engagement à établir des relations avec les enseignants de l’UTA, et de poursuivre une collaboration fructueuse entre les deux institutions.