Pierre Krahenbuhl Commissaire général de l’UNRWA
Le chef de l’UNRWA démissionne suite à une enquête sur la corruption

 

 

 

Le rapport dresse un tableau d’un petit nombre de hauts dirigeants, pour la plupart étrangers, centralisant pouvoir et influence, sans tenir compte des mécanismes de contrôle de l’ONU.

Krahenbuhl lui-même aurait été impliqué dans une relation amoureuse avec un collègue qui a été nommé en 2015 au poste nouvellement créé de conseiller principal auprès du commissaire général après un « processus accéléré extrême », indique le rapport.

Cela lui a permis de le rejoindre sur des vols en classe affaires à travers le monde, selon le rapport.

En 2018, les États-Unis ont suspendu, puis supprimé, tout financement de l’UNRWA, provoquant une crise financière qui menaçait de voir ses écoles et ses hôpitaux fermés.

Les Palestiniens protestent contre les coupes de l'UNRWA

Les Palestiniens protestent contre les coupes de l’UNRWA

Un rapport d’éthique interne a allégué une mauvaise gestion et des abus d’autorité aux plus hauts niveaux de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, alors même que cette organisation était confrontée à une crise sans précédent après la réduction du financement américain.

Les allégations incluses dans le rapport confidentiel par le département de l’éthique de l’agence sont maintenant examinées par les enquêteurs de l’ONU.

L’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) a déclaré qu’il coopérait pleinement à l’enquête et qu’il ne pouvait pas commenter en détail car l’enquête était en cours.

L’AFP a obtenu une copie du rapport qui décrit des allégations « crédibles et corroborées » de graves violations de l’éthique, notamment de la part du plus haut responsable de l’UNRWA, le Commissaire général Pierre Krahenbuhl.

Les accusations impliquent notamment des membres de la haute direction qui se livrent à « inconduite sexuelle, népotisme, représailles, discrimination et autres abus d’autorité, pour leur profit personnel, afin de réprimer leur dissidence légitime et d’atteindre par ailleurs leurs objectifs personnels ».

Un haut responsable nommé dans le rapport a quitté l’organisation en raison de « comportements inappropriés » liés à l’enquête, a précisé l’UNRWA, tandis qu’un autre a démissionné pour des raisons « personnelles », selon l’agence.

L’UNRWA a déclaré en réponse aux questions de l’AFP qu’il « fait probablement partie des agences les plus examinées compte tenu de la nature du conflit et de la complexité et de la politisation de son environnement. »

« Au cours des 18 derniers mois, l’UNRWA a dû faire face à d’énormes pressions financières et politiques, mais l’ensemble de son personnel l’a guidé, desservant 5,4 millions de réfugiés palestiniens pendant la crise financière la plus sans précédent de ses 70 ans d’histoire », a-t-il déclaré.

Enfants palestiniens dans un camp de réfugiés dans la bande de Gaza

Enfants palestiniens dans un camp de réfugiés dans la bande de Gaza

Le rapport a été envoyé au secrétaire général des Nations unies en décembre et des enquêteurs des Nations unies ont depuis visité les bureaux de l’UNRWA à Jérusalem et à Amman afin de recueillir des informations sur ces allégations, selon des sources proches du dossier.

Krahenbuhl a déclaré dans un communiqué à l’AFP que « si l’enquête en cours … devait présenter des conclusions qui nécessitent des mesures correctives ou d’autres mesures de gestion, nous n’hésiterons pas à les prendre ».

L’UNRWA a été créé dans les années qui ont suivi l’expulsion ou la fuite de plus de 700 000 Palestiniens de leurs terres au cours de la guerre de 1948 autour de la création d’Israël.

Il fournit des services scolaires et médicaux essentiels à des millions de réfugiés démunis au Liban, en Jordanie, en Syrie et dans les territoires palestiniens.

Il emploie environ 30 000 personnes, principalement des Palestiniens, et son mandat aux Nations Unies devrait être débattu plus tard cette année.

École de l'UNRWA à Beit Hanoun dans la bande de Gaza

École de l’UNRWA à Beit Hanoun dans la bande de Gaza

L’administration du président américain Donald Trump, avec Israël, accuse l’UNRWA de perpétuer le conflit israélo-palestinien.

L’agence conteste cela et affirme que les services fournis ne seraient autrement pas disponibles pour les Palestiniens.

Après le début de la crise, Krahenbuhl a mis en place une unité de collecte de fonds en dehors des mécanismes traditionnels, mais celle-ci « n’aurait rapporté que des sommes modestes », indique le rapport.

Dans le même temps, cela lui a permis de continuer à voyager avec son partenaire, dit-il.

Dans une autre affaire mentionnée dans le rapport, une députée de Krahenbuhl est accusée d’avoir manipulé le système pour trouver un emploi bien rémunéré à son mari pendant la crise financière de 2018.

Son style de gestion aurait inclus l’intimidation, coupant les personnes qu’elle n’aimait pas du processus décisionnel et évitant les freins et contrepoids, indique le rapport.

Le député a quitté l’UNRWA jeudi dernier pour des raisons « personnelles ». Elle n’a pas pu être atteinte pour commenter.

Un autre haut responsable est décrit dans le rapport comme un membre du personnel intimidant et agissant comme un « gangster » et un « voyou ».

L’UNRWA a déclaré que le responsable avait récemment été « séparé de l’agence en raison d’un comportement inapproprié » lié à l’enquête.

Il n’a pas pu être joint pour commenter.

Une employée de haut rang de l’UNRWA a été licenciée début juillet après plusieurs années de tentatives de soulever des préoccupations éthiques, selon elle.

L’UNRWA a déclaré qu’elle avait été « séparée » à la suite d’une enquête différente, sans rapport avec le rapport interne, qu’il s’agissait d’un « cas isolé de faute professionnelle ».

Elle a affirmé que son licenciement était une mesure de représailles et qu’elle interjetait appel.

Les documents vus par l’AFP montrent à plusieurs reprises qu’elle a exprimé des inquiétudes quant à une mauvaise gestion, y compris des employés prétendument promus au-delà de leurs qualifications et d’un népotisme supposé.

Elle a déclaré à l’AFP qu’elle avait rencontré directement Krahenbuhl, mais rien n’avait été fait.

« La plupart du temps, j’avais l’impression de travailler pour une société privée, et non aux Nations Unies, où nous sommes supposés nous conformer à des règles et réglementations strictes », a-t-elle déclaré.

Ynetnews

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