Une affaire Al Dura 2?

Dès que l’information de la mort de la journaliste d’Al Jazeera a été annoncée, l’affaire Al Dura a resurgi dans les esprits.
Comme en septembre 2000 à Gaza, la mort de Shireen Abu Akleh à Djénine intervient sur un champ de bataille où il est très difficile de savoir d’où viennent les tirs.

Comme pour Al Dura, l’armée israélienne est immédiatement montrée du doigt et accusée d’avoir failli.

Comme en 2000, les images de la victime font le tour du monde, leur diffusion étant cette fois amplifiée par les réseaux sociaux.

On se souvient comment dès les premières heures, Israël avait perdu la bataille des images et était devenu inaudible alors que commençait la deuxième Intifada.

Al Dura était devenu un symbole de la lutte palestinienne. Shireen Abu Akleh est en passe de le devenir: son corps était couvert d’un drapeau palestinien et elle a reçu les honneurs d’une héroïne. Le parti Ra’am l’a même qualifiée de »Shahid ».

Avi Bnayahou, ancien porte-parole de Tsahal, explique sur la chaine israélienne 13, l’importance de l’implication des plus hauts niveaux de l’Etat dans ce qu’il qualifie de véritable crise. »On ne peut pas bien s’en sortir quand un journaliste a été tué ». Il plaide pour une enquête transparente et très approfondie avec preuves à l’appui.

A l’ère des réseaux sociaux, la hasbara israélienne doit réagir vite, très vite: vidéo contre vidéo, photos contre photos, tweet contre tweet. Dans les médias français, par exemple, on a déjà des titres tels que »une tête d’affiche de la chaine Al Jazeera tuée par un tir de l’armée israélienne », alors que l’enquête en est à ses balbutiements.

Photo: Capture d’écran page FaceBook LCI

Le monde est toujours enclin à prendre pour argent comptant la version de celui qu’il considère comme le faible, encore une leçon de l’affaire Al Dura.

En Israël, on est bien décidé à ne pas laisser le champ libre aux Palestiniens sur la communication. Ainsi, le Premier ministre Bennett a tout de suite communiqué sur la confiance qu’il avait dans les soldats de Tsahal et a immédiatement émis l’hypothèse qu’il a qualifiée de très probable que les tirs meurtriers ont été tirés par des Palestiniens. Il a dénoncé le refus des Palestiniens de se joindre à une commission d’enquête commune avec Israël en l’interprétant comme un refus de leur part de reconnaître la vérité.

Le Chef d’Etat-major, Aviv Kohavi, a quant à lui affirmé: »Contrairement aux Palestiniens qui tirent dans tous les sens, les soldats de Tsahal procèdent à des tirs professionnels et bien ciblés pour défendre les citoyens israéliens », appuyant la thèse d’un tir palestinien sauvage à l’origine de la mort de la journaliste. Il a ajouté: »La journaliste qui a été tuée se trouvait sur un champ de bataille. Pour le moment, il est impossible d’établir avec certitude par quels tirs elle a été touchée et nous déplorons sa mort ». Il précise qu’une enquête a été diligentée afin de faire la lumière sur ce qui s’est passé et apporte tout son soutien et ses félicitations aux combattants de Tsahal qui agissent jour et nuit.

Aujourd’hui à la Knesset, le ministre de la Défense, Benny Gantz a expressément demandé à prendre la parole pour évoquer cet incident. »Les premiers éléments de l’enquête de Tsahal montrent qu’aucun tir de nos forces n’a été fait en direction de la journaliste, mais nous continuons à enquêter. En revanche, nous avons vu un film qui montre des tirs massifs et sans discernement de la part de terroristes palestiniens, qui pourraient très bien avoir touché la journaliste. Les éléments que nous avons en notre possession seront transmis de façon transparente à nos amis américains et à l’Autorité palestinienne ». Rappelons, en effet, que la journaliste avait la nationalité américaine. Les Etats-Unis ont appelé à une enquête approfondie et ont dénoncé »l’atteinte grave à la liberté d’informer ».

Gantz a conclu en rappelant la mémoire des 19 victimes israéliennes du terrorisme palestinien qu’affronte quotidiennement Israël. »Nous continuerons à combattre le terrorisme par tous les moyens afin de garantir la sécurité des citoyens israéliens. C’est notre mission suprême ».

Photo: The Guardian reportage YouTube Wikipédia

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Yossef

Curieux, nous n’avons encore de réactions fortes du CRIF. Il y a prochainement des élections au CRIF, adhérez massivement pour chasser les juifs de cour.

andre

Rappelons l’affaire Tuvia Grossman d’octobre 2000 (oui, tres proche de l’affaire al Durah). Une image, fournie par Associated Press, avait fait en France l’integralite de la page un de Liberation. On y voyait un jeune homme ensanglante, et a l’arriere un soldat israelien, la matraque levee. AP et Liberation publient « un palestinien frappe jusqu’au sang par un soldat israelien sur l’esplanade des mosquees ». Peu importait au journal que le Mont du Temple (oops ! l’esplanade des mosquees) ne soit pas connu comme repositaire de stations d’essence. Un juif americain, M.Grossman, reconnaissant sur l’image la photo de son fils, porte plainte. La verite est qu’un groupe de juifs americains avait ete sorti d’un taxi par des Arabes, qui avaient essaye de les mettre a mort. Le soldat a l’arriere les empechait avec courage de le faire. Devant l’evidence, M.Grossman gagne son proces: l’inscrition legale du jugement est faite en petits caracteres en page 13 du quotidien. No comment …

Adam

Je ne comprends pas la mollesse avec laquelle Israël et l’armée israélienne se défendent dans cette affaire qui donne à croire qu’Israël serait coupable.

Il faut faire comme les palestiniens, et comme d’ailleurs font les russes en Ukraine avec les massacres qui ont été révélés par des journalistes : on commence tout de suite par accuser la partie adverse d’en être le responsable, y compris par l’accuser de manipulation. Dans le cas présent, le fait d’avoir inhumé la journaliste est pain béni pour appuyer la thèse d’un assassinat par les palestiniens eux-mêmes.

Au lieu de cela, les israéliens sont là à demander la balle, à réclamer une commission d’enquête conjointe … L’AFP et les médias internationaux ne retiennent que la parole des palestiniens, alors il faut faire preuve de la même mauvaise foi. Aux palestiniens de prouver la culpabilité d’Israel, et non pas à Israël de prouver son innocence.

makha

Tout d’abord c’est un accident de travail ,c’est malheureux mais cette dame a plus de chance de prendre une balle perdue sur un site en guerre que si elle jardinait. Maintenant les palestiniens sont des professionnels du mensonges et des fakes news .Menteurs un jour menteurs toujours…