Trump démarre les négociations indirectes sur l’Iran avant son sommet avec Kim

Le Président français Macron, la Chancelière allemande Merkel et le Ministre iranien des Affaires étrangères sont présents aux Etats-Unis cette semaine, tous penchés sur la préservation de l’accord nucléaire de 2015. Le Président Emmanuel Macron commence sa visite d’Etat à Washington, lundi 23 avril ; la Chancelière allemande Angela Merkel doit arriver vendredi, alors que le Ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Mohammed Zarif, passe la semaine à New York.

Les deux dirigeants israéliens essaieront de persuader le Président américain de ne pas quitter le cadre de l’accord, alors que le ministre iranien des affaires étrangères joue déjà le grand jeu à travers les médias américains.

En un mot, les négociations indirectes ont été lancées ce week-end sur l’avenir de l’accord nucléaire nucléaire avec l’Iran. Les sources de Debkafile révèlent que ces négociations sous la table ne se restreignent pas à la seule question nucléaire, mais abordent aussi les intérêts iraniens en Syrie. Un mois ou un peu plus avant son sommet en tête-à-tête avec Ki Jong-Un de Corée, le Président américain Donald Trump a, par conséquent, posé le pied sur la piste des négociations avec le Guide Suprême Ali Khamenei, en le faisant cheminer par l’entremise de ces deux dirigeants européens et du ministre iranien des affaires étrangères.

Nos sources révèlent que des documents de travail sont prêts pour le sommet américano-européen à Washington, mis au point par une équipe de diplomates américains, français, allemands et britanniques. Elles vont être les lignes directrices acceptées pour construire une nouvelle ligne politique occidentale commune sur l’Iran, à propos de laquelle les quatre alliés étaient, jusqu’à présent, en désaccord. Ces documents comportent quatre parties :

  • Intention Générale
  • l’Iran a interdiction de développer des armes nucléaires après l’expiration de l’accord nucléaire de 2025.
  • Les inspections de l’AIEA, l’Observatoire International, s’intensifieront sur site, y compris dans les places fortes militaires où on soupçonne une activité militaire nucléaire et que Téhéran a fermés aux inspecteurs.
  • La poursuite du développement des missiles balistiques sera passible de nouvelles sanctions.

Dans ses interviews menées par les médias américains, le ministre iranien des affaires étrangères Zarif a joué l’ouverture des enchères pour ce grand marchandage. Son style diplomatique est typiquement tourné vers une posture offensive plutôt que défense. Téhéran ne se positionnera pas en vue de l’insertion du moindre amendement dans le texte original de l’accord, a t-il tenu à préciser d’emblée, et il a averti que son pays reprendrait son programme nucléaire  » à un rythme encore bien plus soutenu », si Trump suspend les dérogations, lors du prochain cycle de sanctions envers l’Iran, qui doivent être renouvelées le 12 mai, ce qui mettrait effectivement l’Amérique hors du cadre de l’accord.

Zarif a aussi insisté sur le fait que demeurer dans le cadre de l’accord n’est pas suffisant. Les Etats-Unis doivent assouplir et lever les sanctions qui étranglent l’économie iranienne. Il a aussi rejeté comme « mal orientées » les tentatives françaises et allemandes de faire pression sur Téhéran pour qu’il réduise l’étendue de ses politiques régionales et son programme de missiles en l’échange du maintien des Etats-Unis dans leq conditions de l’accord.

Sur la Syrie, Zarif a jeté six points sur la table virtuelle des négociations :

  1. Un affrontement militaire imminent entre l’Iran et Israël n’est pas envisageable en ce moment.
  2. Tous les acteurs de la crise syrienne [les Etats-Unis en particulier] doivent cesser de chercher des solutions militaires et emprunter la voie de la diplomatie.
  3. Ils doivent tous reconnaître la continuation du gouvernement de Bachar el Assad à Damas.
  4. Les forces iraniennes doivent demeurer en Syrie pour combattre « les éléments terroristes ».
  5. L’Iran n’a pas de revendications territoriales ou autres en Syrie. La preuve? Les forces iraniennes n’ont jamais implanté leur drapeau national nulle part lors de leurs déploiements dans le pays.
  6. Les contingents du Hezbollah sont déployés en Syrie pour sauvegarder la sécurité nationale du Liban. Dès leur mission accomplie, ils se retireront.

On doit comprendre de ces points que Téhéran n’objecterait pas à ce que les forces du Hezbollah sortent de Syrie -mais l’Iran est là pour rester.

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et le Ministre de la Défense Avigdor Lieberman ont fait référence aux dernières menaces de l’Iran contre Israël, lors d’un toast por le 70 ème anniversaire d’Israël, dimanche 22 avril, au haut-commandement de l’Etat-Major de Tsahal. Netanyahu a parlé de Zarif comme étant « le Ministre des affaires étrangères d’un pays qui envoie des drones armés d’explosifs contre Israël et des missiles balistiques contre l’Arabie Saoudite ».

Il a déclaré : « J’ai prêté attention à son langage diplomatique et j’ai bien pris note de l’énorme fossé entre ses paroles et les actes des Gardiens de la Révolution, qui déploient une armée dans le but explicite de détruire Israël ».

Cependant, le résultat de ces événements c’est que l’Iran, dont les motivations sont nuisibles, est un participant actif dans les pourparlers qui affectent l’avenir de la Syrie, alors qu’Israël ne joue aucun rôle dans le processus.

Le Président Macron est proche de la position israélienne sur la Syrie : il réitère son opposition à la détermination du Président Trump de retirer les troupes américaines de Syrie, parce que, dit-il, « ce serait abandonner le terrain » à ‘Iran, autant qu’à Daesh et Bachar el Assad. Israël ne participe pas à cette controverse,bien que le retrait des troupes américaines laisserait ses frontières dangereusement exposées à son archi-ennemi : l’Iran.

Trump, pour sa part, maintient indirectement la balle en jeu avec Téhéran, tout en l’indexant à la proximité de son face-à-face avec Kim Jong-Un en mai ou juin. Il donne le sentiment de calculer que si Kim accepte que les troupes américaines demeurent en Corée du Sud dans le cadre de l’accord de dé-nucléarisation, alors l’Iran devrait comprendre que le retrait des troupes américaines de Syrie représente, effectivement, une très grosse concession, pour laquelle Téhéran devrait acquitter un prix très élevé.

Les sources de Debkafile prédisent que Trump se résoudra à accepter les conditions posées par Macron et Merkel sur les deux sujets en jeu entre eux. Ils trouveront un compromis pour préserver l’accord nucléaire avec l’Iran et une formule sur la question des troupes américaines en Syrie. Cette formule semble consister à transférer les forces armées américaines hors de Syrie, tout en demeurant « au-delà de l’horizon » (prêtes à bondir? )

Netanyahu et Lieberman doivent, par conséquent, d’abord se contenter des conséquences de la sortie des troupes américaines de Syrie, avant de se confronter à la présence sur le long terme juste de l’autre côté de sa frontière nord.

Adaptation : Marc Brzustowski

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Masca38

Si nous ne voulons pas que cette poudrière nous saute au visage, cessons de nous disperser.

stevenl

A long lists of Iranian lies.
Trump has given Macron his conditions to stay in the nuke-deal.
Take it or live it.

Richard MALKA

Macron négocie avec Merkel pour déporter les déboirs de l’Europe au moyen Orient.