Le président américain Donald Trump a accusé ce samedi ses adversaires démocrates d’avoir provoqué la fermeture partielle de l’administration fédérale par calcul politique, au moment où les discussions reprenaient au Congrès pour tenter de sortir de l’impasse.

« C’est le premier anniversaire de ma présidence et les démocrates voulaient me faire un joli cadeau », a ironisé le locataire de la Maison Blanche dans une série de tweets matinaux.

 

À Washington, New York et dans de nombreuses grandes villes américaines, des dizaines de milliers de manifestants célébraient eux l’anniversaire de la « Marche des femmes », rassemblement immense qui avait défié Donald Trump au lendemain de son investiture.

« Cela a été l’année la plus longue de ma vie »« Si vous élisez un clown, attendez-vous à un cirque », pouvait-on lire sur les pancartes brandies dans l’imposante foule rassemblée à Los Angeles, en Californie.

Comme en 2017, le bonnet rose à oreille de chats était le signe de ralliement de ces foules venues dénoncer le harcèlement sexuel, l’inégalité hommes-femmes et marquer leur opposition au président républicain.

Une paralysie ubuesque

Derrière les postures indignées des élus, les tractations sur le budget ont repris samedi dès l’aube, tant démocrates que républicains sont conscients qu’aucun d’entre eux ne tirera de bénéfice politique de cette paralysie ubuesque.

Au moment où les élus se retrouvaient au Congrès à la mi-journée, le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan a estimé que les démocrates étaient les seuls responsables de de l’impasse politique. « Nous faisons de drôles de choses à Washington, mais là, c’est de la pure folie », a-t-il lancé.

Pour Donald Trump, qui se targuait en campagne d’être passé maître dans l’art de la négociation, la pilule est amère.

Trump coincé à Washington

Le 45e président des États-Unis, qui avait prévu de passer le week-end dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride, où il devait célébrer son « anniversaire » lors d’une soirée de levée de fonds, est pour l’heure coincé à Washington. La Maison Blanche était muette ce samedi matin sur son programme de la journée.

Source de frustration supplémentaire : en dépit du vote de sa grande réforme fiscale promise en campagne, de bons chiffres de croissance et de l’euphorie de Wall Street qui bat records sur records, sa cote popularité reste plombée, un an après sa prestation de serment, le 20 janvier 2017.

Selon le dernier sondage NBC/WSJ, elle est de 39 %, loin derrière celle de ses prédécesseurs à la même époque (Barack Obama 50 %, G. W. Bush 82%, Bill Clinton 60 %).

Des milliers d’employés fédéraux au chômage technique

Les premiers effets du « shutdown », psychodrame récurrent de la vie politique américaine, devraient être peu visibles durant le week-end, mais nettement plus marqués à partir de lundi, si aucune solution n’a été trouvée d’ici là.

Il se traduira par la mise au chômage technique de centaines de milliers d’employés fédéraux considérés comme « non essentiels ». Les activités de nombreuses agences, comme les services fiscaux, seront réduites mais les services de sécurité seront globalement épargnés.

« Nous n’avons qu’une seule chose à faire : attendre et voir ce qui va se passer. C’est un peu effrayant », expliquait samedi à l’AFP Noelle Joll, employée fédérale de 50 ans contrainte au chômage technique à Washington.

Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés. « Il y a des soldats américains qui s’apprêtent à passer six mois au Koweït et qui s’inquiètent de ne pas être payés tout de suite. C’est inconcevable », a déclaré le vice-président Mike Pence durant une escale à Shannon (Irlande), où il a croisé des militaires américains en transit vers des missions à l’étranger.

À New York, la Statue de la Liberté était fermée au public pour le week-end.

Premier « shutdown » depuis octobre 2013

Autre effet collatéral possible de cette paralysie budgétaire: la Maison Blanche a indiqué que l’incertitude pesait désormais sur la participation de Donald Trump au Forum économique de Davos (Suisse), en milieu de semaine prochaine.

Les télévisions américaines, très friandes de comptes à rebours, ont inversé le calcul : après le temps qu’il restait jusqu’au « shutdown », elles comptent désormais les heures et les minutes écoulées depuis le début de ce dernier, vendredi à minuit.

« Nous sommes en négociations constantes », a déclaré sur Fox News Hogan Gidley, porte-parole de Donald Trump, refusant de dévoiler ses cartes.

Les républicains, majoritaires avec 51 sièges au Sénat, n’ont obtenu que 50 voix, loin des 60 voix (sur 100) nécessaires à une extension pour quatre semaines, jusqu’au 16 février, du budget fédéral.

Il s’agit du premier « shutdown » depuis octobre 2013, sous l’administration Obama, qui avait duré 16 jours.
Donald Trump accuse l’opposition de négliger les intérêts fondamentaux du pays.

Democrats are holding our Military hostage over their desire to have unchecked illegal immigration. Can’t let that happen!

 

« Les démocrates sont bien plus préoccupés par les immigrants illégaux que par notre grande Armée ou la Sécurité à notre dangereuse frontière Sud », a-t-il tweeté. « Ils auraient pu facilement conclure un accord mais ils ont préféré jouer la carte du ‘shutdown’ à la place. »

Au-delà d’un budget temporaire, le quatrième depuis septembre, la majorité républicaine souhaite adopter un budget 2018 définitif de plusieurs centaines de milliards de dollars qui dope notamment les dépenses militaires, une promesse de campagne de M. Trump.

Les démocrates veulent la régularisation de 690 000 « Dreamers », arrivés clandestinement aux Etats-Unis quand ils étaient enfants et expulsables depuis l’abrogation par Donald Trump du programme Daca, datant de l’administration Obama, qui leur offrait un statut de résident temporaire.

www.ouest-france.fr

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