Les forces russes piétinent devant Kiev, deux assauts ont été repoussés dans les derniers jours et la colonne russe la plus avancée aurait été prise dans un piège et est totalement détruite. Les lignes de défense ukrainiennes tiennent toujours, et la population se prépare à des combats urbains intenses.

Deux journées moins intenses pour Kiev

Après l’échec des assauts d’infanterie et de blindés des derniers jours, un nombre inférieur d’échanges de tir a été partagé par les habitants de la capitale sur les réseaux sociaux. Plus aucun combat d’importance ne semble avoir eu lieu dans la ville elle-même. Les forces russes cherchent probablement à encercler la ville et à réaliser un assaut plus massif comprenant des blindés. Peu d’escarmouches ont été observées, bien que des bombardements sur des zones résidentielles continuent.
C’est donc en périphérie de la ville que les choses évoluent, avec des mouvements importants de troupes à l’est, en provenance de l’aérodrome de Hostomel (pris il y a deux jours après un assaut aéroporté raté, voir notre article dédié à cette bataille) par les forces en provenance de Biélorussie.

Le piège ukrainien de Irpin

D’après la chronologie des événements que nous avons pu reconstituer, la ville de Boutcha (ou Boucha) serait finalement tombée après plus de 48 heures de combats. Un convoi blindé important, apparemment composé de tchétchènes, a pu avancer de 10 km pour atteindre Irpin, avant que le pont de Butcha reliant Hostomel à Irpin ne soit détruit par les forces ukrainiennes.
Les troupes, prises au piège dans Irpin, sont attaquées, leur imposant l’immobilité dans la rue principale de la ville. Des tirs d’artillerie ont alors totalement détruits la colonne de blindés et de chars, comme en atteste la vidéo ci-contre [la vidéo peut ne pas fonctionner depuis certains téléphones portables]. On reconnaît notamment des BTR-82A et BTR-D, des BMD-2, R-419MA1, des véhicules logistiques et des camions. D’après le dires du commentateurs, ces forces étaient d’origine tchétchènes. La colonne de Butcha a subi le même sort, des vidéos publiées après les combats montrant les troupes russes décimées.
Cette avancée serait donc toujours contenue à 10 kilomètres du périphérique de Kiev, soit seulement 5 kilomètres de progression au prix de lourdes pertes.

Assauts repoussés au nord

L’avancée russe au nord de la ville est pour sa part stabilisée depuis près de 2 jours, les éclaireurs n’ayant pas réussi à gagner la ville de Lyutizh et reste donc à 15 kilomètres de la limite de Kiev. Des combats ont toujours lieu dans la soirée du 27/2.
C’est donc vers l’ouest que des véhicules semblent avancer, quelques véhicules blindés, transports de troupes et pièces d’artillerie ayant été observées à une trentaine de kilomètre, à Borodyanka (vidéo ci-contre). L’objectif sera peut-être de réaliser un large contournement de la capitale, à la fois pour prendre pieds au sud, mais aussi pour empêcher l’approvisionnement de la ville en armements depuis l’ouest du pays et la Pologne, ou des armements défensifs fournis par de nombreux pays européens commencent à arriver.
La ville de Borodyanka serait tombée le 28 février en milieu de matinée.

Pas de front au sud

Au sud de la capitale, l’échec de l’opération aéroportée sur l’aérodrome de Vassylkiv du 26/2, où deux Il-76 chargés de parachutistes auraient été abattus (sans confirmation visuelle des débris), n’a pas permis d’ouvrir un nouveau front.
Les forces russes déposées sur place (combinant probablement un raid aéroporté et des parachutistes) ont été détruites. L’aéroport militaire semble intact, mais est désormais encombré de débris devant empêcher à tout appareil de se poser pour alimenter le front en blindés. Après deux échecs de prendre pieds grâce à ses troupes aéroportées dépourvues de blindés, il est peu probable que la Russie tente de nouveaux opérations similaires dans les environs de Kiev.

Troupes en provenance de Russie

De l’autre côté du Dniepr, les troupes russes provenant de Russie et devant probablement ouvrir un front sur la partie Est de Kiev sont arrêtées depuis le 25 février à Tchernihiv, soit une progression de moins de 70 km depuis la frontière. Le ministère russe de la défense a annoncé avoir abattu 4 drones Bayraktar TB2 sur la zone, ce qui pourrait partiellement expliquer les difficultés de progression de ce front.
D’après l’état-major ukrainien, les forces russes de la zone, principalement composées d’appelés, sont très démoralisées et se seraient rendues en nombre faute de vivres, abandonnant leurs matériels en panne d’essence (élément confirmé par de nombreux messages sur les médias sociaux, voir ci-dessous).
Dans tous les cas et même en cas de rupture des lignes de défense ukrainiennes, les abords de Kiev se trouvent encore à plus de 120 km de ce front, nécessitant au mieux plusieurs jours avant qu’un encerclement de la capitale ukrainienne ne soit possible.

Préparation de la bataille de Kiev

Malgré le déséquilibre des forces en présence et le caractère primordial de la ville de Kiev dans ce conflit pour Moscou, la ville pourrait encore tenir plusieurs jours, les Russes n’ayant réussi à se rapprocher des abords de la capitale que par le nord et l’ouest. La destruction des ponts et l’absence de nouvelles troupes pouvant être aéroportées rendra cependant toute avancée en zone urbaine très périlleuse, les chars lourds ne semblant pas pouvoir utiliser les ponts flottants.
De nombreux témoignages de civils préparant des combats sont partagés, avec la mise en place de barricades, l’équipement en armes et missiles anti-chars sur des points de distribution, ou préparant des cocktails molotov.
En combat urbain, le ratio nécessaire au succès d’un assaut est estimé à cinq assaillants par défenseur, comme le détaille la série de tweets ci-contre rédigés (en anglais) par le Colonel John Spenser, directeur de la chaire d’étude sur la guerre urbaine du Modern War Institute (USA).
Ce ratio est intenable pour les Russes et risque de dégénérer en bombardement massif des  zones résidentielles, comme la ville de Karkhiv, reprise par l’armée ukrainienne dans une contre-offensive victorieuse, est en train de le subir en cette soirée du 28/2. Vous pouvez également suivre cette carte de situation actualisée en temps réel à partir des données disponibles sur les médias sociaux.

 

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6 Commentaires
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Eli LAIK

@Éric,
Les Américains ont précisé dès le début du conflit qu’ils n’enverraient pas d’hommes.
L’Europe trop aveuglée par son idéologie d’un autre âge n’a pas écouté Donald Trump lors de son arrivée aux affaires, il disait l’Amérique n’a pas a être le gendarme du Monde, vous devez vous armer.
Les Européens ont attendu 6 ans pour réunir le sommet d’hier à Versailles qui a décidé qu’il faudrait s’armer, dans le meilleur des cas,
l’Europe devrait avoir une armée opérationnelle dans 10 ans!!!

Hervé

Je suis d’accord, mais pour cela il faudrait un président du conseil et un gouvernement ayant des C. mais je n’en vois aucun dans ce pays voué à la dhimmitude. Un Zemmour ou un Zélensky feraient parfaitement l’affaire. Tiens Il y a encore des Juifs qui en ont.

Schlemihl

Un régiment tchétchène ? Je suis sceptique.

Ce qui est sur, c’est que l’ armée le peuple le gouvernement ukrainien font preuve de courage et résistent.

eric

je ne comprend pas pourquoi l OTAN ne rentre pas défendre l Ukraine , une fois que les russe auront réussi à prendre l Ukraine il sera trop trad. l’OTAN doit accepter l Ukraine dans son adhésion sans attendre, c est une question de vie ou de mort pour le pays et les habitants ukrainiens.

Yéochoua Sultan

pardon, ressaisir

Yéochoua Sultan

Vivement qu’en Israël, on se débarrasse de l’envahisseur qui attaque les Juifs paisibles et innocents à Lod, Ramlé, Akko, dans le quartier Simon le Juste à Jérusalem, ou encore à la porte de Sichem. Puisse l’Etat juif se ressaisire et en finir avec l’ennemi.