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Les frappes de la coalition internationale à Kobané ont freiné l’avancée du groupe Etat islamique (EI). Soutenues par cet appui aérien, les forces kurdes ont repris le gros de cette ville frontalière de la Turquie, quatre mois après le début de l’offensive des islamistes. L’EI ne contrôlerait plus qu’un cinquième de la ville, notamment dans l’est et le sud, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les islamistes ont perdu plus de 1.000 jihadistes dans cette bataille qui a fait jusqu’à présent 1.600 morts.

«Tout le monde sait désormais que Kobané est le lieu où les Kurdes ont stoppé l’avancée de l’EI, affirme Mutlu Civiroglu, spécialiste des affaires kurdes basé à Washington. Les jihadistes y ont perdu des centaines de combattants, des millions de dollars en armes et leur image d’invincibilité». Les frappes quotidiennes de la coalition sur les positions jihadistes dans et autour Kobané ont joué un rôle déterminant, souligne Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie. «75% de toutes les frappes américaines en Syrie ont été sur Kobané. Vous donnez à n’importe quelle force au sol un tel appui aérien et elle prendra le dessus», explique-t-il.

Une avancée kurde vers le sud, rue par rue

Pour un militant kurde à Kobané, Mustefa Ebdi, «l’EI ne s’attendait pas à une campagne aérienne aussi intense», comme en témoigne la découverte de «dizaines de corps de jihadistes dans les quartiers libérés». Sans ces frappes, l’EI, qui tenait plus de la moitié de Kobané en novembre, «aurait pris complètement la ville car il avait les moyens de concentrer plus de forces que les Kurdes», explique Thomas Pierret. Les combattants des YPG, milice kurde syrienne qui défend Kobané, «n’avaient pas l’armement sophistiqué de l’EI», précise MutluCiviroglu, selon qui «les frappes les ont aidés en limitant la mobilité de l’EI et sa capacité d’attaque».

A Kobané (nom kurde d’Aïn al-Arab), les jihadistes ne se trouvaient pas non plus dans un «milieu familier», comme dans d’autres villes où ils avaient des informateurs de l’intérieur, selon cet expert. Les Kurdes, eux, étaient préparés mentalement à l’assaut et ont bénéficié du soutien des peshmergas irakiens. Désormais en position de force, «les Kurdes avancent selon un plan de ‘grignotage’ bien clair, rue par rue, vers l’est et le sud» où se concentre l’EI, indique Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH.

«Un coup dur à leur rêve d’expansion»

Malgré leur recul, les jihadistes semblent garder un esprit combatif. «Les jihadistes vétérans ont remplacé les plus jeunes. Ils ne veulent pas lâcher prise», signale Mutlu Civiroglu. Car, comme l’a tweeté vendredi un sympathisant de l’EI, Abou Abdallah al-Chami, Kobané, baptisée Aïn al-Islam par les jihadistes, est «l’une des plus importantes batailles» du groupe depuis son apparition en 2013. Un autre sympathisant affirmait samedi que «malgré tous les mensonges des médias, la vérité est que Aïn al-Islam est en majorité aux mains de l’EI en dépit de l’aide aérienne» aux YPG. «Ils ne reconnaissent pas qu’ils reculent et continuent à mettre en scène leur contrôle», remarque Thomas Pierret.

Au-delà de Kobané, les frappes ont mis un frein, du moins pour le moment, aux ambitions de l’EI d’étendre son influence en Syrie en menant de nouvelles offensives, notamment dans la province septentrionale d’Alep. «Une partie de leurs forces sont immobilisées près de Kobané», explique Thomas Pierret., soulignant la capacité de résistance du groupe extrémiste à la puissance de feu de la coalition dans les régions qu’il contrôle. La bataille de Kobané «a été un coup dur à leur rêve d’expansion», souligne Mutlu Civiroglu. «Au lieu d’en être le grand prix, elle s’est retournée contre eux comme un boomerang».

En France, le terroriste Amédy Coulibaly, auteur présumé du meurtre de la policière et de la prise d’otages sanglante à l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes, a revendiqué ses attaques au nom du groupe Etat islamique. Sa compagne Hayat Boumedienne, en fuite, s’est réfugiée en Syrie.

Actualité 18/01/2015 à 03:06 |

Source :  leparisien.fr

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