Suède : l’antisémitisme « clean » des Sociaux-Démocrates ©

Suède : l’antisémitisme propre sur lui des Sociaux-Démocrates

 

Chaque année, le Centre Simon Wiesenthal publie la liste des pires incidents antisémites et/ou anti-israéliens. En 2016, la Ministre se des Affaires étrangères Margot Wallstrom pointe à la #8ème place. Au regard des attaques terrs palestiniennes récurrentes, on aurait pu s’attendre à ce qu’elle demande une enquête pour savoir qui se trouve derrière ce long palmarès d’incitation palestinienne, qui débouche sur les meurtres de civils israéliens. Au lieu de quoi, elle a réclamé une enquête sur ce qu’elle ose appeler « les assassinats extra-judiciaires » commis par la police israélienne contre ceux qui réussissent ou projettent de commettre des attentats contre des Juifs.

Le Ministre israélien des infrastructures, Yuval Steinitz, a fait remarquer que Wallstrom isole Israël pour de telles enquêtes, mais évite d’en faire autant à propos d’autres pays, – dont les U.S.A, la Russie et la France – qui tous, tuent aussi des terroristes. L’application de telles normes à deux vitesses contre Israël est un acte antisémite, selon la définition de l’Alliance Internationale pour la Mémoire de la Shoah (IHRA). Son adoption a requis l’approbation de 31 pays démocratiques où, étrangement, on retrouve également la Suède!

Le Ministre Steinitz a aussi souligné que la Suède a fabriqué plus de volontaires de l’Etat Islamique que n’importe quel autre pays d’Europe. Les relations entre Israël et la Suède se sont grandement dégradées en 2015, après que Wallstrom ait cité le conflit palestino-israélien comme un motif central de l’augmentation du radicalisme islamique. Un an auparavant, peu après être devenue Ministre des Affaires étrangères, Wallstrom a reconnu la ‘Palestine’ comme un « Etat ». Elle l’a fait malgré le fait que le plus grand parti palestinien et de loin, le Hamas, fait la promotion du génocide des Juifs dans sa Charte.

Un porte-parole du Ministère suédois des affaires étrangères a réagi en disant que : « Superficiellement et au passage, comme le fait cette liste, accuser des dirigeants politiques d’antisémitisme risque de saper la lutte importante contre l’antisémitisme. Le gouvernement de Suède est actif dans le combat contre l’antisémitisme et il est pour une paix durable et la solution à deux Etats ».

Nous considérons cette réaction comme une invitation à livrer des données supplémentaires sur le palmarès incomparable de haine anti-israélienne et d’antisémitisme propagé par les Sociaux-Démocrates suédois. Cependant, il est important de prendre note d’une action historique positive de la Suède. En 2000, le Premier Ministre Social-Démocrate d’alors, Göran Persson a appelé à la convocation d’une conférence internationale majeure sur le thème de l’enseignement de la Shoah. C’est de cet appel qu’est née l’Alliance Internationale pour le Souvenir de la Shoah (IHRA), ce même organisme qui a développé la définition selon laquelle la Ministre Wallstrom commet des actes antisémites, par sa façon exclusive de traiter de l’existence d’Israël.

Quoi qu’il en soit, avant et après Persson, les Sociaux-Démocrates suédois sont et ont été des incitateurs de premier plan contre les Juifs et Israël. Le Premier Ministre suédois le plus connu de la période d’après-guerre, le social-démocrate Olof Palme, a accusé Israël de pratiques nazies. C’était encore un nouvel exemple d’insulte antisémite extrémiste, selon la définition de l’IHRA. En 1984, Le Premier-Ministre adjoint social-démocrate suédois Pierre Schori est venu en visite en Israël. Il y a fait l’éloge d’Arafat et de sa « politique flexible ». Dans un article, il a prétendu que « les actes terroristes de l’OLP sont »insignifiants », alors que les représailles d’Israël sont des « actes méprisables de terrorisme ». Ces remarques sont, jusqu’à un certain point, des signes précurseurs des déclarations récentes de la Ministre Wallstrom.

On cite l’ancien ambassadeur d’Israël en Suède, Zvi Mazel, qui a dit que l’ancienne Ministre des Affaires étrangères sociale-démocrate Anna Lindh, « commettait, régulièrement, les attaques les plus vicieuses contre Israël. Sa haine d’Israël ne pouvait être décrite que comme pathologique. Sous sa férule, la Suède a publié le plus grand nombre de condamnations unilatérales d’Israël que n’importe quel autre pays ».

Il y a eu d’énormes manifestations anti-israéliennes en Suède au cours de l’Opération Plomb Durci d’Israël en 2009.

Des membres prédominants du Parti social-démocrate – à l’époque dans l’opposition – ont pris par à des manifestations de haine contre Israël. Mona Sahlin, alors dirigeante du parti, a participé à un rassemblement à Stockholm, où les drapeaux du Hezbollah et du Hamas flottaient et où le drapeau d’Israël a été brûlé. Jan Eliasson, ancien Ministre des Affaires étrangères et Wanda Lundby Wedin, présidente de la Confédération des Syndicats suédois, ont aussi pris part à cet événement.

A Norrköping, un autre personnage central chez les Sociaux-Démocrates, Lars Stjernkvist, s’est exprimé lors d’une manifestation avec un drapeau du Hezbollah et des swastikas pour tout décor d’arrière-fond. Un blogueur a pris ces images en photo. Quand on l’a su, le journal local des Sociaux-Démocrates, Folkbladet a vertement critiqué ce bloguer pour avoir osé en faire un sujet à polémique. A Malmö, un autre parlementaire social-démocrate, Luciano Astudillo, s’est entretenu avec quelqu’un, près de lui, qui tend une affiche du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Malmö, la troisième ville de Suède par sa population, est souvent mentionnée comme la capitale de l’antisémitisme européen. Une enquête sur le terrain menée par des dirigeants du Centre Simon Wiesenthal, a conduit cet organisme à émettre un conseil d’abstention de séjour en 2010! Hanna Rosenthal, Envoyée Spéciale du gouvernement américain pour la lutte contre l’antisémitisme, a visité la ville en 2012, en s’exprimant contre les déclarations antisémites faites par le maire social-démocrate de l’époque, Ilmar Reepalu. Rosenthal a aussi remarqué que sous l’égide de ce maire, Malmö est devenu un « exemple fondamental » de « nouvel antisémitisme », à tel point le sentiment anti-israélien sert de masque à la haine des Juifs. Un nombre sans précédent de plaintes  pour crimes de haine dans la ville entre 2010 et 2011 n’a débouché sur aucune condamnation. Les autorités suédoises ne faisant pratiquement rien, l’avis incitant à ne pas séjourner en Suède demeure effectif en 2017!

Au vu de tout ce qui précède, il n’est guère surprenant qu’une étude de 2013 réalisée par l’Agence Européenne des Droits Fondamentaux démontre que 51% des Juide Suède considéraient l’hostilité envers les Juifs dans les rues et les espaces publics était un problème « relativement important » ou « énorme ». En 2004, quatre anciens président de la communauté juive de Suède ont écrit dans le journal israélien Haaretz : « Au cours des dernières décennies, la Suède est devenue un centre de festivals de musique raciste et suprématiste blanc antisémite et plusieurs groupes antisémites ont établi des sites internet antisémites pour y diffuser de la propagande antisémite ».

 

Notre espoir est que ce bref exposé suscitera une évaluation honnête parmi les Suédois, quant aux distorsions anti-israéliennes qui continuent de se manifester dans plus hautes sphères de leur société.

Par le Rabbin Abraham Cooper et Manfred Gerstenfeld

Rabbin Abraham Cooper et Manfred Gerstenfeld

Le Rabbin Cooper est doyen associé du Centre Simon Wiesenthal et l’un de ses fondateurs, avec le Rabbin Marvin Hier. 

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.