« Je suis un pro-israélien de toujours » (Rocard)

L’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, théoricien de la deuxième gauche, est décédé samedi à l’âge de 85 ans, a annoncé son fils, l’astrophysicien Francis Rocard.

Né à Courbevoie, près de Paris, le 23 août 1930 dans une famille de la bourgeoisie, catholique par son père – un des scientifiques à l’origine de la bombe atomique française -, protestant par sa mère.

Socialiste réformiste, Michel Rocard a été Premier ministre de 1988 à 1991 de François Mitterrand, avec lequel il a toujours eu des relations conflictuelles, avant de diriger le PS en 1993 et 1994.

Père de la « deuxième gauche », il entendait incarner une vision rénovée de la gauche, prenant en compte « les contraintes de l’économie mondialisée » sans « renoncer aux ambitions sociales ».

Le président François Hollande a d’ailleurs aussitôt salué une « grande figure de la République et de la gauche », qui incarnait « un socialisme conciliant utopie et modernité ». De son côté, le Premier ministre Manuel Valls, issu lui-même du rocardisme et qui avait travaillé à Matignon auprès de M. Rocard, a jugé qu’il incarnait « la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité ».

En 2007, il a été victime d’une grave hémorragie cérébrale lors d’un voyage en Inde. Plus récemment, en mars 2012, en visite à Stockholm, il avait dû être hospitalisé cinq jours, après un malaise qui conduisirent les médecins suédois à résorber un caillot sur la partie droite du cerveau.

En début de semaine, M. Rocard, qui travaillait à la rédaction d’un livre-testament, avait reporté sa participation à l’émission « Questions d’info » LCP-Le Monde-France Info-AFP, programmée mercredi prochain. Il devait participer à celle du 13 juillet.

Dans un entretien la semaine dernière au Point, il fustigeait la gauche française, « la plus rétrograde d’Europe » à ses yeux, et jugeait que « les droits des citoyens ne se résument pas aux +acquis sociaux+ » et que « le véritable socialisme, c’est l’accès pour tous aux activités de l’esprit ».

De son passage chez les scouts, il reçoit un surnom qui le suivra toute sa vie: « Hamster érudit ». Licencié ès lettres, diplômé de Sciences-Po et du Centre d’études des programmes économiques (CEPE), il sort en 1958 de l’Ecole nationale d’administration (ENA), où il côtoie Jacques Chirac, et rejoint l’Inspection des finances.

Des relations difficiles avec Mitterrand

Hostile à la guerre d’Algérie, il devient patron du PSU (Parti socialiste unifié) en 1967 qu’il dirige jusqu’en 1973 et qui sera un « laboratoire d’idées » pour la gauche. En mai 68, il s’oppose à la tendance « dure » du PSU et parvient à faire condamner le recours à la violence.

En 1980, il annonce sa candidature à la primaire du PS pour la présidentielle de 1981 mais doit s’effacer devant François Mitterrand. Une fois la gauche au pouvoir, il est nommé ministre d’Etat, ministre du Plan et de l’Aménagement du Territoire (1981-83), de l’Agriculture (1983) dont il démissionne en avril 1985, en pleine nuit, pour marquer son hostilité à la proportionnelle pour les législatives de 1986.

A Matignon en 1988, il pratique l’ouverture, ramène la paix en Nouvelle-Calédonie et instaure le RMI. En mai 1991, M. Mitterrand lui demande de démissionner. En 1993, il devient premier secrétaire du PS (jusqu’en 94). Mais, à nouveau, il ne parvient pas à se mettre en position favorable pour représenter le parti à la présidentielle de 1995.

Il a été ensuite parlementaire européen (1994-2009), sénateur socialiste des Yvelines (1995-97), ambassadeur chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique (depuis 2009), co-président (avec Alain Juppé) de la Commission sur le grand emprunt, sur décision du président Nicolas Sarkozy.

Michel Rocard avait eu quatre enfants de trois mariages.

Rocard et le conflit israélo-palestinien

En 2004, lors d’une visite en Egypte, Rocard avait affirmé que « la promesse Balfour accordant le droit aux Juifs de créer leur État en Palestine était une erreur historique ».

Le site Proche Orient Info avait reçu un démenti formel de la part de l’ancien Premier ministre niant catégoriquement avoir mis en cause la création de l’’Etat d’Israël.

« Ce que j’ai dit …c’est que l’erreur historique des Britanniques, après la Déclaration Balfour, a été de ne pas comprendre toutes les conséquences qu’elle aurait et donc, d’avoir mal géré ces conséquences avec les autorités musulmanes. Ceci explique qu’Israël soit né dans des conditions conflictuelles, et les raisons fondamentales pour lesquelles le conflit perdure ».

Lors d’une interview accordée au magazine israélien francophone Israël Magazine le 17 mai dernier, Rocard s’était déclaré « pro-israélien de toujours ».

« Je suis un pro-israélien de toujours –j’ai vécu dix ans avec une femme israélienne », avait-il déclaré.

« Vous (les Israéliens) vivez dans la peur, on le comprend: vous êtes pardonnables mais ça ne devrait pas vous empêcher d’être intelligents… », avait-il ajouté.

 

i24news.tv

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Ratfucker

Protestant = donneur de leçons détenteur de la morale

JMR

Vous (les Israéliens) vivez dans la peur, on le comprend: vous êtes pardonnables mais ça ne devrait pas vous empêcher d’être intelligents… », avait-il ajouté.

La France, éternelle donneuse de leçons. On a vu ‘l’intelligence’ française faire son œuvre partout ou la France a foutu sa merde dans le monde. On attend de voir son ‘intelligence’ s’exercer avec les combattants de daesh autrement qu’a coups de missiles.

Tant que la France sera convaincue de sa supériorité morale sur l’ensemble des autres pays et prétendra l’imposer au monde, elle continuera a semer la pagaille partout.

Anisette

Tous chiens a vouloir ronger un os

Habibi

Le propos qu’on lui prête (en 1994, lors d’un colloque en Egypte) :

« La promesse Balfour accordant le droit aux Juifs de créer leur État en Palestine est une erreur historique… » . Et de préciser : « Israël est un cas exceptionnel, né d’une erreur historique, il s’est transformé en un État racial qui a rassemblé des millions de Juifs venus du monde entier. Pire, il constitue une menace pour ses voisins ».

SANS PAROLE…

germon

On ne peut nier que l’Angleterre, envoutée par le crétinissime Lawrence d’Arabie n’a pas tenu ses promesses et à lire Joseph Kessel, on sait que toutes les munitions et les infos furent données aux Arabes, laissant ainsi les Juifs démunis; c’est d’autant plus révoltant que les Juifs Palestiniens crèerent deux brigades juives dont l’une formée par le SOE de Churchill pour se battre aux côtés de l’Angleterre, et l’unique survivant d’origine juive allemande reçut en remerciement le PASSEPORT N°1 PALESTINIEN, eh oui.

Paul

Certains sites décrivent Rocard comme un ami d’israel. Quelques rappels historiques sont certainement nécessaires pour vos lecteurs. Il me semblait qu’il avait souvent tenu des propos défavorables à l’état Juif