Un chef important de Daesh a été exécuté de sang-froid par ses propres hommes entrés en mutinerie, au milieu d’une escalade dans les heurts internes à Raqqa.
Militants of the Islamic State (ISIS). File photo
QAMISHLI –
Un haut-dirigeant djihadiste de Daesh a été tué dimanche à la suite d’affrontements internes entre djihadistes du groupe dans la ville de Raqqa au nord-est de la Syrie.
Abu Ali al-Tunisi [à ne pas confondre avec Abou Muqatil Al-Tunisi, l’assassin du député tunisien Mohammad Brahmi, tué en juillet 2013 etmembre de la cellule dite « du 19ème arrondissement » (ou filière irakienne), où il a connu les frères Kouachi, auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015], djihadiste tunisien et commandant des opérations militaires de Daesh dans le nord de Raqqa, a été tué des propres mains de ses hommes et camarades au sein de Daesh, selon une source bien informée de Raqqa.
« Al-Tunisi a été pris à partie par un groupe de djihadistes de Daesh qui avaient l’habitude de combattre sous son commandement dans l’arrière-pays du nord de Raqqa », a déclaré à Ara News, Ammar al-Hassan, un militant des médias locaux
Ces djihadistes ont ouvert le feu, selon des témoignages, sur la voiture de leur commandant [étranger : tunisien] dimanche soir, le tuant sur le coup ainsi que deux gardes du corps appartenant à son escorte.
« Les heurts ont explosé entre djihadistes dès la mort d’Al-Tunisi, jusqu’à l’intervention de la police islamiste commandée par Daesh, qui a arrêté au moins 3 des principaux responsables de la mort d’Al-Tunisi », rapporte Hassan.
Cet événement survient alors qu’on atteste d’une escalade des accrochages au sein même du mouvement, à propos de l’attribution du pouvoir et de l’argent.
On rapporte que des membres locaux de Daesh protestent contre les cercles dirigeants du groupe Daesh qui promeuvent un certain nombre de djihadistes étrangers aux principales positions. En outre, une vague de scandales s’est récemment propagée parmi les djihadistes, à cause de la baisse de 50% des salaires, qui a fait suite à la perte par le mouvement de ressources centrales pour son approvisionnement, à forces de frappes aériennes répétées,de la part de la coalition occidentale.
Au même moment, on annonce que des dizaines (au moins 200) combattants djihadistes ont déserté les rangs de Daesh à Alep, avec l’aide de factions rebelles syriennes. « Il y a eu des contacts confidentiels entre des factionds de l’opposition et des membres de Daesh, au cours de ces deux derniers mois. Ces efforts ont, entre autres permis la désertion de 40 transfuges de Daesh avec l’aide du Failaq al-Sham (le principal groupe rebelle syrien à Alep), selon le porte-parole des rebelles, Ali Jaafar qui s’est confié à ARA News dimanche.
Reportage de : Ahmed Shiwesh
Source: ARA News
Adaptation : Marc Brzustowski
Les chefs djihadistes de Mossoul méprisent les Syriens et la presque totalité des dirigeants autour d’al-Baghdadi sont Irakiens. En Syrie même, la plupart des dirigeants sont étrangers. Moralité : les risques de soulèvement sont loin d’être minorés.
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