Vu d’Israël. Avec le rapprochement irano-saoudien, “le rêve d’Israël vient de se briser”

Le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite est un message de Riyad à destination des États-Unis et de l’État hébreu, selon la presse israélienne, qui se pose la question : se dirige-t-on vers une redistribution des cartes au Moyen-Orient ?

Ce 10 mars, la diplomatie chinoise a frappé un grand coup en officialisant un accord conclu à Pékin sur le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite, après sept ans de rupture. Cet accord constitue-t-il un tournant géopolitique majeur pour Israël ?

L’analyste Moyen-Orient du quotidien israélien Ha’Aretz, Zvi Bar’el, en est persuadé : cet accord “est susceptible de redessiner la carte du Moyen-Orient et aura des répercussions mondiales”.

“Le rêve d’Israël de former une alliance arabe sunnite face à l’Iran et son ‘croissant chiite’ vient de se briser. Cet accord […] confère à l’Iran la légitimité dont il a tant besoin dans le monde arabe et pourrait conduire à d’autres accords avec des États arabes comme l’Égypte […] voire, qui sait, déboucher sur une reprise des négociations pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien.”

Même s’il ne croit pas, pour le moment, en la durabilité du rapprochement irano-saoudien, le chroniqueur Ron Ben Yishaï estime, dans le Yediot Aharonot, qu’il ne faut voir, à court terme, dans cet accord qu’un signal lancé par les Saoudiens aux Américains et, indirectement, aux Israéliens.

L’annonce de cet accord intervient, en effet, après que la presse américaine a révélé que Riyad a demandé à Washington des garanties de sécurité et une aide pour développer un programme nucléaire civil, en échange d’une percée dans la normalisation avec Israël. “L’établissement de relations officielles entre l’Arabie saoudite et Israël reste dépendant de la capacité de Jérusalem à aider Riyad à restaurer la confiance avec Washington”, écrit Ben Yishaï.

Mer Rouge
Or, comme le souligne le Yediot Aharonot, l’administration Biden est “à couteaux tirés” avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, notamment depuis que ce dernier a refusé, en octobre dernier, d’augmenter sa production de pétrole, comme l’avait demandé Washington. De plus, écrit Ron Ben Yishaï, “Israël n’est en ce moment pas en position de ‘vendre’ quoi que soit aux Saoudiens, vu la qualité exécrable” des relations entre l’administration Biden et le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le plus à droite de l’histoire de l’État hébreu.

Ce qui comporte une part de risque non négligeable, poursuit-il.

“En l’absence de réchauffement diplomatique entre Jérusalem, Riyad et Washington, l’accord [irano-saoudien] pourrait à terme déboucher sur un désengagement saoudien hors de l’ancien Yémen du Nord, tandis que l’Iran, par l’intermédiaire de ses protégés houthistes et de leurs drones kamikazes, serait en mesure de prendre sa place et de menacer la liberté de navigation israélienne en mer Rouge, un casus belli mais aussi et surtout un cauchemar existentiel depuis la création de notre État.”
Par ailleurs, le rapprochement irano-saoudien vient mettre du plomb dans l’aile des accords d’Abraham conclus en 2020 sous l’égide de l’administration Trump entre Israël, d’une part, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan, d’autre part.

Le nouveau rôle pivot de la Chine
Dans un article publié dans le quotidien Maariv, l’experte Anat Hochberg-Marom qualifie l’accord parrainé par la Chine de “tournant dans l’équation géopolitique et sécuritaire du Moyen-Orient”. Mais l’implication de Pékin au Moyen-Orient n’est pas si surprenante. “Cela fait des années que l’engagement de la Chine dans la région augmente, comme le montrent les accords économiques conclus avec tous les États arabes du Golfe et l’Iran, portant sur plusieurs centaines de millions de dollars chacun.”

Néanmoins, explique-t-elle, “malgré les tensions sino-américaines, la Chine ne prétend pas remplacer les États-Unis d’un point de vue militaire au Moyen-Orient”. Au contraire, “Pékin tente plutôt de faire pression sur Washington pour qu’il coopère dans l’endiguement des escalades militaires dans la région, seule façon de protéger les flux économiques et financiers chinois au Moyen-Orient”.

Et de conclure : “Israël serait peut-être bien inspiré en tentant de resserrer ses liens stratégiques avec la Chine et de ne plus se contenter de sa ‘relation privilégiée’ avec les États-Unis.”

Source : courrierinternational.com – Par Pascal Fenaux

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CeQueJePense

Obama-Biden ont poussé l’Arabie Saoudite dans le camp Iranien tout ceci pour faire pression sur Israël pour l affaiblir en vu de créer un État terroriste Palestinien au coeur du territoire Israélien qui menacerait l’existence de l’état juif réalisant ainsi le grand rêve de Hussein Obama .

Elias

Même si les usa sont devenus de mauvais alliés depuis l’arrivée des démocrates surtout Obama ce musulman lié aux confréries des musulmans noires avec Farahkan et Frères musulmans dont il doit faire partie Quand à Biden cette marionnette qui commet
erreur sur erreur ou simplement le fait sous le commandement d’Obama entre votre conte Israël et empêcher un accord Ryad Jérusalem, il faut s’il dégage lui et sa clique de démocrates qui ne sont plus les vrais démocrates mais des gauchistes par leur comportement politique
Par contre surtout ne pas se rapprocher de la Chine car israel serai en position de dominé mais que la Chine soit demandeur et donc israel en position de dominateur , peut être mais pas au détriment de l’alliance USA Israel surtout pas

makha

Tout accord avec ces pays n’est qu’un chiffon de papier .Est-ce qu’on est obligé de s’allier à la chine Non et encore moins à l’Arabie Saoudite ,souhaitons leur une bonne lune de fiel à ces dictatures, l’histoire se répète le pacte des dictateurs se reforme ….On connait la suite!
cordialement M…