Plusieurs médias gouvernementaux russes comparent depuis dimanche les violentes manifestations des gilets jaunes en France aux « révolutions de couleur » ayant secoué ces dernières années d’ex-républiques soviétiques, disant y voir la main des États-Unis voulant punir Emmanuel Macron.

« L’affaiblissement de Macron, et avec un peu de chance sa démission, va dans l’intérêt de Trump« , explique mardi le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta dans un long article revenant sur les violences ayant touché Paris et plusieurs villes de province.

« Il suffit de rappeler que le chef de la Ve République a récemment revendiqué sa position de leader de l‘Union européenne et défendu l’idée d’une armée européenne indépendante des États-Unis », poursuit le journal gouvernemental russe.

Face à cette déclaration, le président américain s’était d’ailleurs insurgé sur Twitter, alors qu’il s’agissait d’une simple erreur dans un article de presse retranscrivant une interview d’Emmanuel Macron.

Le président français, dans cette interview a effectivement dit vouloir se protéger des États-Unis, mais il parlait de menaces de cyberattaques et n’a jamais évoqué d’armée européenne.

Suffisant, malgré tout, aux yeux du journal pour voir dans le mouvement des gilets jaunes une réplique des « révolutions de couleur » qui ont fait sortir la Géorgie et l’Ukraine de l’orbite russe en étant soutenues, selon Moscou, par les États-Unis ou les Occidentaux.

Des similitudes frappantes

Selon Rossiïskaïa Gazeta, il existe beaucoup de similitudes entre les deux: « la création artificielle d’un mouvement de protestation organisé par les réseaux sociaux (…), des scènes théâtrales devant prouver à la société la prétendue volonté du peuple ».

Au final, prévient le journal, « une victoire des ‘gilets jaunes’ renforcerait considérablement la position américaine en Europe, en montrant clairement aux dirigeants européens que chipoter avec Trump, a fortiori être en conflit avec lui, est risqué ».

Dans une tribune publiée lundi, une éditorialiste de l’agence de presse publique Ria Novosti jugeait elle aussi « très convaincants » les arguments en faveur d’une « révolution de couleur » organisée par les États-Unis, soulevant toutefois d’autres arguments comme « la révolte de la bonne vieille (et blanche) France contre le gouvernement et son multiculturalisme radical ».

Présentateur vedette de la chaîne Rossiya-1, Dmitri Kisselev avait ouvert le bal dans son émission dominicale en jugeant impossible qu’une « croissance microscopique des prix de l’essence » provoque « des scènes de pillage, la mobilisation d’une armée de policiers, de la fumée, des tirs, du sang, des nuages de gaz lacrymogène ».

« Le prétexte est évidemment disproportionné », avait continué Dmitri Kisselev, réputé être la voix du Kremlin, ajoutant que « cela ressemble à l’exportation américaine d’une révolution de couleur » avant d’asséner: « Tout ça parce que le président Macron a parlé de la nécessité d’une armée européenne ».

Mardi, le Kremlin a toutefois été plus pondéré, disant « ne pas voir » d’influence des USA dans le mouvement des « gilets jaunes ». « C’est une affaire exclusivement interne à la France. Pour nous, il est important que ces troubles ne fassent pas de victimes humaines et de blessés, en particulier de citoyens russes », a commenté le porte-parole Dmitri Peskov.

 

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Jeremie

Et les gilets jaunes pensent que poutine que est derrière macron .
« Y a toujours quelqu’un derrière quelqu’un , rien de nouveau sous le soleil « , ainsi parlait l’ouclesiaste , je dis bien ouclesiaste .