Chassez le naturel, il revient au galop.

Entérinant la chute d’un Empire ottoman vieux de presque six cents ans, Atatürk, « le Père des Turcs », permet à la Turquie d’entrer dans l’ère moderne en lui imposant des réformes fondamentales reposant sur le principe de la laïcité.

Mohammad Reza Chah Pahlavi ou Muhammad Rizā Shāh Pahlevi dit Aryamehr (« Lumière des Aryens ») ou Shahanshah (« Roi des rois »), né le 26 octobre 1919  à  Téhéran et mort le 27 juillet 1980 au Caire, était le second et dernier monarque de la dynastie Pahlavi de la monarchie iranienne. Dernier chah d’Iran, il règne du 16 septembre 1941 au 11 février 1979. Il met l’Iran à l’abri des mollahs, et tente d’ancrer son pays dans la modernité.

Habib Bourguiba, de son nom complet Habib Ben Ali Bourguiba, né probablement le 3 août 1903 à Monastir et mort le 6 avril 2000 dans la même ville, président de la République entre 1957 et 1987. Il s’emploie à mettre sur pied un État moderne. Parmi les priorités de son action politique figurent le développement de l’éducation, la réduction des inégalités entre hommes et femmes, le développement économique et une politique étrangère équilibrée, ce qui en fait une exception parmi les dirigeants arabes.

Ils ont tous été contredits par un islamisme, qui leur a succédé, et qui a cherché à gommer toutes les avancées faites, malgré l’opposition religieuse. Les Occidentaux ont toujours cru possible une démocratie occidentale au Moyen-Orient et leur plus grand échec fut l’Irak, c’est à ce titre que la Turquie est un clou dans leur chaussure. Cela oblige la Suède à ramper devant la Turquie d’Erdogan

Il faut toujours avoir en tête les résolutions de la commission Crémieux qui avait refusé la nationalité française aux musulmans d’Algérie considérant dangereuse une telle concession.

Otan : la candidature de la Suède, toujours bloquée par la Turquie, a du plomb dans l’aile.

La Turquie avait mis des conditions – l’extradition de 73 « terroristes » kurdes – à une éventuelle acceptation de l’adhésion de la Suède à l’Otan. Les protestations anti-Erdogan ne facilitent pas la tâche du nouveau gouvernement suédois.

Les débuts en Turquie du nouveau gouvernement suédois semblaient pourtant prometteurs. Une vraie lune de miel. Le nouveau chef du gouvernement a réservé à Ankara l’une de ses toutes premières visites à l’étranger, et a fait voter par son Parlement en un temps record une loi antiterroriste saluée par la Turquie. Cette dernière n’a eu de cesse de louer la volonté de la nouvelle équipe au pouvoir de satisfaire à ses demandes. Pour rappel, la Turquie demande à la Suède de combattre sur son sol les activités des « terroristes » du PKK, la guérilla kurde, et a soumis une liste de personnes, qu’elle accuse de terrorisme et souhaite voir extradées. 

Et c’est là que le bât blesse, notamment parce que la justice en Suède est indépendante et que des critères doivent être respectés pour toute extradition. Or, bien sûr, si aucun lien avec des activités terroristes n’est avéré, elle ne peut extrader des ressortissants turcs qui risqueraient d’être poursuivis en Turquie pour leurs affinités politiques ou leurs opinions. 

Des manifestations anti-Erdogan

De plus, tout s’est compliqué ces derniers jours avec une manifestation devant l’hôtel de ville de Stockholm d’un groupe de militants pro kurdes, le « comité Rojava » qui a pendu par les pieds un mannequin à l’effigie d’Erdogan, rappelant le sort fait à Mussolini, pour illustrer ce que l’avenir réserve aux dictateurs.

La Turquie, bien sûr, s’est insurgée, a convoqué l’ambassadeur. Le Premier ministre suédois a, lui, déploré le sabotage de la candidature de son pays à l’Otan. Et au grand dam du président Erdogan, la justice suédoise, saisie d’une plainte en diffamation, a classé l’affaire sans suite. Le groupe prévoit maintenant d’organiser une manifestation anti-Erdogan à Stockholm. 

Et comme si cela ne suffisait pas le chef de l’extrême droite suédoise, les Démocrates de Suède, soutien du Premier ministre Kristersson, n’a rien trouvé de mieux que de qualifier le président Erdogan de « dictateur islamiste ».  Autant dire qu’avec des élections prévues en Turquie dans moins de quatre mois, il semble désormais quasi impossible que le Parlement turc ratifie cette adhésion. Il y en a un qui doit se frotter les mains devant cette candidature contrariée à l’Otan, c’est bien sûr Vladimir Poutine.

La Turquie annule la visite du ministre de la Défense suédois.

La Turquie a annoncé, samedi 21 janvier, avoir annulé une visite prévue du ministre de la défense suédois, après que Stockholm a autorisé une manifestation antiturque dans la capitale du pays, qui doit se tenir dans la journée. « La visite [de] Pal Jonson en Turquie le 27 janvier a perdu sa signification et son sens, nous avons donc annulé la visite », a déclaré le ministre de la défense turc, Hulusi Akar. Cette visite avait pour objectif de tenter de lever les objections d’Ankara à l’entrée de la Suède dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Le ministre suédois a affirmé que la décision de repousser sa visite avait été prise avec son homologue turc vendredi lors d’une réunion consacrée à l’Ukraine à Ramstein, en Allemagne. « Les relations avec la Turquie sont très importantes pour la Suède, et nous nous réjouissons de poursuivre le dialogue », a affirmé M. Jonson sur Twitter.

L’autorisation donnée à un extrémiste de droite suédo-danois, Rasmus Paludan, de manifester samedi devant l’ambassade de Turquie dans la capitale suédoise a suscité la colère d’Ankara. Sous importante protection policière et à l’abri de barrières métalliques, ce militant anti-islam et anti-immigration a brûlé un exemplaire du Coran, comme il l’avait annoncé. « Si l’on ne pense pas qu’il doit y avoir de liberté d’expression, il faut vivre ailleurs », a affirmé Rasmus Paludan dans une diatribe de près d’une heure.

Samedi, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a condamné la manifestation, dénonçant un « crime de haine manifeste ». « Autoriser cette action malgré toutes nos mises en garde, c’est encourager les crimes de haine et l’islamophobie », a-t-il tweeté. « L’attaque de valeurs sacrées n’est pas la liberté, mais la barbarie moderne », a-t-il ajouté.

Mannequin pendu

Vendredi, la Turquie avait convoqué l’ambassadeur de Suède à Ankara à ce sujet, selon une source diplomatique. C’était la deuxième fois en quelques jours que le représentant suédois à Ankara était convoqué par le ministère des affaires étrangères, après la diffusion au cours de la semaine dernière d’une vidéo montrant un mannequin pendu désigné comme le président Recep Tayyip Erdogan. Cette mise en scène avait été réalisée par un groupe proche du comité Rojava, organisation qui soutient les Kurdes de Syrie. Une manifestation prokurde est également prévue en Suède samedi.

La Turquie bloque depuis mai 2022 l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN en leur reprochant d’héberger des militants et sympathisants kurdes qu’elle traite de « terroristes », notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés dans le nord de la Syrie et en Irak. Pour Ankara, tout progrès éventuel dépend des initiatives suédoises pour extrader des personnes accusées de terrorisme par la Turquie ou ayant pris part à la tentative de coup d’État de 2016 contre M. Erdogan.

JForum.fr & Le Monde

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Elie Zeitouni

La turquie est un pays Anti Occidental et Anti Démocratique.La question que je me pose fréquemment:qu’est ce qu’elle fait au sein de l’Otan?
1.Elle a du sang arménien sur les mains depuis le génocide de 1915,un crime qu’elle nie
catégoriquement.
2.Elle occupe le Nord de Chypre depuis des décennies bien que les Nations Unies s’y
opposent.
3.Elle fait des recherches dans les eaux internationales notamment celles de Grèce et de
Chypre.
4.La liberte d’expression est nulle ou presque dans le pays.Beaucoup de journalistes sont
emprisonnès.
5.Les qurds sont massacrés au quotidien a l’interieur du pays mais aussi dans les pays
avoisinants.
6.La Turqie soutient les groupes terroristes tels le Hamas et le Jihad Islamique.
7.Elle flirte avec la Russie en bloquant la candidature a L’Otan de la Finlande et de la Suède.
Quel avantage a l’OTAN à la garder comme membre?

Nicole

La Suède est un véritable État antisemite
Retour des choses ?

Yéochoua Sultan

Erdogan est en effet un extrémiste. Cet article prend le parti de la Turquie contre la Suède. En tant que lecteur neutre, n’étant ni pour l’un ni pour l’autre, ça saute aux yeux.
La seule chose retenue pour le lecteur neutre, donc, c’est le refus d’extradition de personnes réfugiées en Suède. Le lecteur ne connaît ni les identités ni ce qui est reproché aux personnes poursuivies, mais il n’a aucune raison de faire confiance à Erdogan. Quant à l’occupation du sol kurde par la Turquie, pas un mot.
Là où le lecteur que je suis est moins neutre, c’est quand il n’oublie pas l’affaire du Mavi Marmara, cette embarcation de terroristes turcs qui s’étaient fait passés pour des militants humanitaires. Les soldats de Tsahal, qui était tombés dans une véritable embuscade sur ce bateau, s’en sont heureusement tirés vivants.
Néanmoins, les dirigeants israéliens ont préféré passer outre les injures et accusations d’Erdogan pour ne pas isoler Israël, ce que cherchait probablement cette crapule notoire.