Diplomates : les attaques « infantiles » d’Obama contre Israël provoquent des dégâts stratégiques significatifs’

 
 
 

 

Deux anciens ambassadeurs israéliens aux Etats-Unis, Michael Oren et Danny Ayalon, ont répliqué à la volée de bois vert dirigée par l’Administration Obama contre Israël et, secondairement, contre son Premier Ministre Binyaùmin Netanyahu, en désignant ces commentaires comme relevant d’une menace stratégique pour Israël, destinée délibérément à creuser le fossé avec l’Etat Juif. 

Immédiatement après l’annonce des résultats de l’élection israélienne, mardi, déclarant que Netanyahu avait remporté 30 sièges et s’apprêtait à former le prochain gouvernement, l’Administration Obama a commencé à critiquer avec dureté le Premier Ministre et l’Etat d’Israël. Les porte-parole de la Maison Blanche et du Département d’Etat ont accusé Netanyahu d’être revenu sur ses positions en faveur de la « Solution à deux-Etats » et dit que ses dires auraient pour conséquence une réévaluation des relations américano-israéliennes et de la défense d’Israël aux Nations-Unies. L’Administration a aussi durement critiqué les commentaires faits par Netanyahu, concernant les « bus venus chercher les Arabes pour les conduire aux bureaux de vote » et les faire voter pour ses opposants. 

Oren, qui est le dernier Ambassadeur israélien en date à Washington et l’actuel n°4 de la liste du parti Koolanu, a déclaré que les déclarations intempestives de la Maison Blanche contre Netanyahu représentent une menace stratégique pour la stature internationale de l’Etat d’Israël. 

Oren affirme que « les valeurs démocratiques partagées entre nous et les Etats-Unis sontles piliers de ces relations entre nos deux pays ; et à cause de cela, les paroles d’Obama provoquent des dommages stratégiques significatifs » à Israël, en faisant référence à l’accusation de l’Administration Obama disant que Netanyahu se serait engagé dans une « course de raccollage », à la veille des élections, afin de remporter plus de suffrages pour son parti, le Likoud. 

Ayalon, qui a occupé ce poste entre 2002 et 2006 s’est avéré plus sévère dans ses critiques, en disant que le Président américain « cherche à creuser radicalement le fossé avec Israël ».Ayalon a ajouté qu’alors que Netanyahu a délibérément tendu la main à Obama après les élections », et réitéré son soutien à la « solution à deux Etats », de façon à réparer les relations avec les Etats-Unis, Obama ne l’entend pas du tout de cette oreille, selon les citations d’NRG en Israël. 

Ayalon a fait remarquer : « Que fait Obama? Au lieu d’agir de façon mesurée, en comprenant que ce qui est en jeu est d’intérêt mutuel de maintenir de bonnes realtions, il gifle Netanyahu. C’est un comportement complètement inapproprié et sans précédent dans le cadre des relations internationales ». 

Ayalon a rajouté que les actions du Président américain vont conduire à une grave crise avec Israël et qu’Obama « agit de manière infantile, et non comme un leader d’une grande puissance devrait se comporter ». Il a suggéré que les actions de Netanyahu sont motivées « de répliquer à Netanyahu à cause de son discours devant le Congrès et des tensions qui n’ont cessé d’empirer entre lui-même et le Premier Ministre ». 

Oren, qui observe une approche plus atténuée, a aussi proposé une altezrnative à l’approche hostile du Président américain, en disant qu »au lieu « de faire des commentaires radicaux, les Etats-Unis et Israël doivent à nouveau se concentrer sur la reconstruction de ces relations ». Il a ajouté que « le nouveau gouvernement israélien à instaurer doit, sans délai, travailler activement à réparer cette relation avec les Etats-Unis, renforcer la coopération militaire, en matière de renseignements et de diplomatie, dans le but d’assurer la continuation de son amitié stratégique, qui est tellement vitale pour Israël ». 

Ayalon, cependant, s’est montré plus pessimiste, en disant que, « malheureusement, il n’y a guère plus que l’on puisse faire, parce qu’Israël n’a pas tant de levier pour agir sur Obama. Il est de plus en plus proche de la fin de son mandat, et il n’a plus grand chose à prouver à personne. Aussi agit-il de la façon qui lui plaît ». 

Oren a insisté sur le fait que la réparation des liens américano-israéliens est de bénéfice mutuel pour les deux pays, et pas seulement pour Israël. Il a dit que « tout comme les Etats-Unis sont un atout stratégique pour Israël, Israël est tout aussi vital pour les Etats-Unis, et qu’il n’a pas d’autre alternative  à son importante amitié au Moyen-Orient ». 

L’importance d’Israël pour l’Amérique est la conséquence de ce qu’il est, « La seule démocratie stable au Moyen-Orient, et un des très rares pays dans le monde qui n’ait jamais connu le moindre jour de loi non-démocratique », a ajouté Oren, en notant qu’Israël « est le seul Etat au Moyen-Orient dont les citoyens sont tous autorisés à voter sans contrainte, y compris vis-à-vis de partis qui ne reconnaissent pas le droit de cet Etat à exister », a t-il dit, en faisant allusion à la Liste Arabe Unifiée, qui condense des partis ouvertement antisionistes ». 

Oren a ajouté que son propre parti, Koolanu, « sera le médiateur qui continuera à combattre pour les valeurs démocratiques, et pas seulement à cause des déclarations du Président, mais parce que c’est exactement ce qui doit être fait ». 

22 mars 2015 10:47 PM

Auteur:

avatarDavid Daoud

Tags:

algemeiner.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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