Netta Barzilai, candidate d’Israël à l’Eurovision 2018, a chanté la chanson ‘Toy’, le 8 mai 2018, à Lisbonne (AFP PHOTO / FRANCISCO LEONG)

Mise à part sa voix puissante, la chanteuse israélienne Netta Barzilai n’a rien d’une diva télégénique. C’est pourtant cette déconcertante championne du mouvement #MeToo qui fait sensation depuis des semaines précédant la finale du concours de l’Eurovision, samedi à Lisbonne.

En se disant « belle et sexy » malgré son surpoids et en dansant comme une poule sur une musique emballante tout en plaidant la cause de l’émancipation des femmes, l’artiste de 25 ans a conquis une foule de fans.

« La chanson porte un message important : le réveil du pouvoir des femmes et la justice sociale, enrobés dans une ambiance festive », résume la chanteuse, citée par le site spécialisé dans l’Eurovision wiwibloggs.com.

Le refrain du morceau intitulé « Toy » (Jouet) fait écho au mouvement #MeToo contre le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel : « I’m not your toy, you stupid boy » (Je ne suis pas ton jouet, garçon stupide).

« Je pense qu’elle s’inscrit dans le mouvement #MeToo, mais c’est une chanson d’émancipation pour tout le monde », a-t-elle ajouté au micro de la télévision néerlandaise OUTtv. « Quand je la chante, je pense à toutes les formes de harcèlement ».

Netta Barzilai, candidate d’Israël à l’Eurovision 2018 (Autorisation Eurovision)

Wonder Woman

La chanson fait aussi référence à Wonder Woman, l’héroïne aux célèbres bracelets de force récemment incarnée à l’écran par l’actrice israélienne Gal Gadot.

« Je voulais écrire une chanson qui ferait danser tout le monde » mais, aussi, « utiliser l’idée de jouet pour dire quelque chose de différent sur le mouvement #MeToo », a expliqué son auteur, Doron Medalie, au Times of Israel.

« Avec le look et l’attitude de Netta, j’ai dit bingo », a-t-il ajouté.

Netta est la préférée des associations de fans du concours télévisé, selon un sondage réalisé par l’Organisation générale des amateurs de l’Eurovision (OGEA).

Vêtue sur scène d’un kimono bariolé ou défilant lors de la cérémonie d’ouverture dans une robe en mousseline blanche, Netta frappe aussi les esprits grâce à son apparence recherchée et excentrique, puisée dans l’univers des dessins animés japonais.

« C’est un mode d’expression très important pour moi. D’autant que les femmes de taille plus grande ne se mettent pas assez en valeur », a-t-elle expliqué en conférence de presse après une répétition la semaine dernière à Lisbonne.

« On ne vit qu’une fois et je crois vraiment que je suis belle, sexy et spéciale. C’est merveilleux d’avoir la chance de pouvoir apporter un peu de changement dans le monde. »

Netta est très populaire auprès des jeunes Israéliens, qui ont suivi son parcours dans le programme de téléréalité grâce auquel elle a décroché son billet pour le concours de l’Eurovision, où son pays a déjà été sacré à trois reprises.

Berceuses africaines

La jeune femme a grandi avec ses deux frères à Hod Hasharon, dans la région de Tel Aviv. Alors qu’elle était encore petite, ses parents ont déménagé au Nigeria, où elle a vécu pendant quatre ans et où elle s’est imprégnée des rythmes africains des berceuses que lui chantaient ses nounous.

De retour en Israël, Netta a étudié le jazz à la Rimon School of Music, une des plus prestigieuses écoles de musique de son pays.

« Je la trouve très douée, elle a une très belle voix et elle passe très bien sur scène », a témoigné Naomi Yeivin, chanteuse et compositeur israélienne de 24 ans, passée elle aussi par l’école de Rimon.

« Nombreux sont ceux qui soulignent son surpoids et disent que c’est bien qu’elle assume d’être grosse. Moi aussi je trouve ça bien, mais je ne pense pas que cela va complètement révolutionner les mentalités », a-t-elle ajouté à l’AFP.

Pendant deux mois, Netta a été la candidate la plus cotée par les sites de paris en ligne. Mais, après sa performance mardi en demi-finale, elle semble avoir perdu son statut de favorite au profit notamment de la représentante chypriote Eleni Foureira, qui pourrait lui voler la vedette en faisant valoir son physique de top model et un déhanché digne de Shakira ou Beyoncé.

AFP

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alexandra

Elle est plutôt rigolote et sympathique cette jeune fille, et il faut lui reconnaître beaucoup de courage, en plus de son réel talent, pour s’assumer pleinement comme elle est dans le monde du showbiz, sans peur de n’être pas conforme aux dictats de la minceur …
On verra donc si ce petit monde, plus conformiste qu’il ne le prétend, est mûr pour dépasser réellement la tyrannie des apparences …