Le chef du Hezbollah assure qu’en un an, le nombre de missiles de précision que détient sa formation a doublé.

Dans un entretien accordé à la chaîne pro-iranienne al-Mayadine, retransmis sur al-Manar, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a écarté l’éventualité d’une opération israélienne dans la région, estimant que les menaces proférées depuis quelque temps par l’État hébreu ne doivent pas être prises à la lettre. Le leader chiite a également affirmé que l’Arabie saoudite incitait à son assassinat, et avait proposé cette idée-là à Washington.

« Nous devons prendre garde et essayer de prévoir à l’avance ce que les Israéliens pourraient éventuellement faire. Nous devons aussi faire en sorte de ne pas se laisser prendre au jeu de la provocation », a dit le secrétaire général du parti chiite en minimisant le risque d’un acte d’agression de la part de l’État hébreu.

« Chien qui aboie ne mord pas », a-t-il dit en réponse à une question sur les menaces proférées ces dernières semaines par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le numéro un du Hezbollah a estimé qu’il n’existe aucune information indiquant qu’Israël souhaite véritablement s’engager dans un acte de belligérance, mais de simples analyses et des pronostics qui bien « qu’ils soient pertinents, ne se fondent pas cependant sur des données précises ». Il a également écarté le scénario catastrophe selon lequel le président Donald Trump, « un fou furieux » comme il dit, puisse lancer une attaque dans la région aux derniers jours de son mandat.

 

« Payer les frais d’une guerre »

Le secrétaire général a par ailleurs accusé les États-Unis et Israël d’avoir assassiné conjointement le chef de la force al-Qods, l’unité d’élite des gardiens de la révolution, le général Kassem Soleimani. À cet égard, il a indiqué avoir reçu, à la veille de la présidentielle américaine, des alertes le mettant en garde contre des tentatives d’assassinat fomentées contre lui par les Américains et les Israéliens.

Le dignitaire chiite a également accusé l’Arabie saoudite d’avoir incité à son élimination depuis le début de la guerre au Yémen. Il a souligné avoir reçu des informations à ce sujet et appris que Riyad « avait proposé aux États-Unis de financer son assassinat », qui devait être exécuté aux mains des Américains. « L’Arabie incite à mon assassinat depuis longtemps, au moins depuis le début de la guerre au Yémen. Selon nos informations, le prince héritier Mohammad Ben Salmane a évoqué la question de mon assassinat lors de son voyage à Washington. Les Américains ont approuvé la demande saoudienne, à condition que ce soit Israël qui commet l’assassinat », a affirmé Hassan Nasrallah. « L’Arabie s’est engagée à payer les frais d’une guerre si elle venait à éclater », a ajouté le leader chiite.

Deux fois plus de missiles de précision

Le secrétaire général a également affirmé que le nombre de missiles de haute précision que possède sa formation avait « doublé depuis l’année dernière ». « Nous sommes capables de viser avec précision tout objectif sur l’étendue de la superficie de la Palestine occupée », a-t-il menacé , assurant que « c’est l’Israélien qui a peur et non la résistance, surtout avec le départ de Trump et la possibilité d’un retour de Washington à l’accord sur le nucléaire ».

L’entretien fleuve, qui a duré quatre heures, a surtout consisté en un hommage au général Soleimani, dont l’anniversaire de la mort intervient le 3 janvier. Le chef du Hezbollah, qui vit dans la clandestinité depuis la guerre avec Israël en 2006, a tenu à souligner, pendant l’entretien, qu’il se trouvait « ici, dans la banlieue-sud » de Beyrouth, fief de sa formation.

Hassan Nasrallah s’est longuement étendu sur le rôle central que jouait le général iranien dans la région, que ce soit en Syrie ou en Irak, et ses fréquents séjours à Beyrouth, notamment sa dernière visite à la veille de son assassinat à Bagdad. Il a également raconté qu’il s’entretenait régulièrement avec le président syrien Bachar el-Assad et qu’il l’avait même rencontré un jour au début de la guerre en Syrie alors que les bombes tombaient près du palais présidentiel.

Le chef du Hezbollah a révélé par la suite que c’est le général Soleimani qui était derrière l’acheminement des missiles antichar Kornet aux formations palestiniennes dans la bande de Gaza. Selon lui, le président syrien Bachar el-Assad a « accepté », à la demande de Soleimani, « de faire parvenir les Kornet qu’il avait achetés des Russes au Hamas et au Jihad islamique ».

Le problème du gouvernement, c’est le « manque de confiance »

Dans la dernière partie de l’entretien, le chef du Hezbollah a brièvement abordé le dossier libanais. Interrogé sur le problème de la formation du gouvernement qui s’éternise, il a assuré que c’était un problème purement « interne », rejetant que des interventions extérieures bloquent la formation du cabinet de Saad Hariri.

« La dernière déclaration du Premier ministre désigné est exacte : le problème, c’est la perte de confiance », a affirmé Hassan Nasrallah, alors que le camp du président Michel Aoun et celui de Saad Hariri se rejettent mutuellement la responsabilité du blocage. « En l’absence de confiance, la formation du gouvernement échoue », a-t-il ajouté. « Le débat se fait en interne sur le nombre et la nature des ministres, mais en réalité, la vraie question est celle de la perte de confiance ». Et Hassan Nasrallah de conclure : « Il est des ententes qui apparaîtront plus tard, pour l’instant elles se font sous la table, cette question nécessite encore du temps ».

Concernant les négociations autour de la délimitation de la frontière maritime avec Israël, le leader de la formation pro-iranienne a estimé qu' »aucune avancée n’aura lieu avec l’administration américaine actuelle ». Les négociations ont été suspendues sine die après la dernière session au cours de laquelle le Liban avait élargi la superficie de la zone qu’il réclame. « Nous avons le droit de défendre les eaux et les terres considérées par l’État libanais comme lui appartenant », a affirmé le secrétaire général du Hezbollah. « De plus, si Israël décide d’opérer dans cette zone, le Liban adoptera une position, et la résistance également ».

Interrogé enfin sur la double explosion au port de Beyrouth, dans laquelle sa formation rejette toute responsabilité, Hassan Nasrallah a affirmé que le Hezbollah avait « tenté d’aider » à la reconstruction, « mais on nous en a empêchés et certains ont joué sur la fibre communautaire » chrétienne, sans plus de détail.

LOLJ

 

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Marco po

il va etre oblige de partir en iran et de ne plus mettre les pieds au liban ou alors elimine par un traite meilleur cas , le pire scénario , s’ilbouge le petit doigt lui et le hezbolah seront anéanti par les bombes israéliennes

Itsik

A quoi lui servent tous ses missiles s’il doit vivre depuis 2006 comme un rat sous terre ? Dans le même temps Netanyahou se ballade où il veut quand il veut.
Logique orientale que seuls les orientaux comprennent.