Monsieur Macron, la France va de plus en plus mal…

par Maurice Ruben Hayoun

 

 

 

En effet, il faudrait remonter à la Révolution française, voire peut-être même plus haut pour trouver une France aussi divisée, segmentée voire archipelisé (pour rependre un néologisme à la mode) ; jamais auparavant, un homme à la tête de la République n’a été aussi rejeté par le pays.

Et je ne fais ici que relever les faits sans jamais substituer mes propres idées politiques à la réalité ambiante.

Le malaise est si profond que les commentateurs, sans jamais le dire vraiment ouvertement, ne se demandent plus si M. Macron va candidater en 2022, mais est-ce qu’il pourra achever son quinquennat… On en a froid dans le dos tant cette perspective est inouïe.

Il est trop tôt pour théoriser ce qui s’est passé l’année dernière, sans même en venir à ce qui se déroule désormais presque chaque semaine sous nos yeux. Mais les historiens à venir jugeront que le phénomène des gilets jaunes que personne ou presque n’avait anticipé aura été déterminant pour l’échec de cette gouvernance macronienne.

On a l’impression que l’actuel locataire de l’Elysée, avec tout le respect dû à sa personne et à sa fonction, est parfaitement hors sol : je n’aurai pas la cruauté de relever ici ses différentes petites phrases assassines qui ont mis la population hors d’elle.

L’intéressé n’y a pas coupé court, à se demander si personne parmi ses proches ou même dans son intimité familiale, n’a osé lui dire qu’il faisait fausse route, que la France obéit à d’autres réflexes et qu’il devait absolument se mettre à l’écoute des forces vives de la nation.

Songez qu’il a osé dire au sujet de ce grave sujet des gilets jaunes : … la démocratie ne se joue tous les samedis après-midis. Mais qui le conseille ?

Je ne dis pas qu’il se trompe sur tout et j’admets même en ma créance que le pays a vécu trop longtemps au-dessus de ses moyens et qu’un jour cela doit prendre fin.

Ce jour est hé »las arrivé et la France, sauf à faire faillite comme la Grèce ou l’Espagne ou l’Italie, doit se ressaisis. Toucher à nos retraites était donc une nécessité vitale, mais au nom du Ciel, pas de cette manière qui a mis tout le monde dans le pays vent debout contre ce gouvernement et ce président.

Les historiens diront que les gilets jaunes ont enrayé le quinquennat de Monsieur Macron par les actions décisives qu’ils ont menées… Je ne souhaite pas leur retour sur le devant de la scène mais hélas les forces sociales n’obéissent pas aux souhaits. Ce qui veut dire qu’ils vont revenir sous une forme ou sous une autre.

On le voit, au moment où je rédige : tous les secteurs de la société française font grève pour faire passer leurs revendications, lesquelles exigent toutes, sans exception aucune, des revalorisations financières. Ils se disent assommés par les taxes et les impôts.

Ce qui frappe l’observateur impartial, c’est que cela éclate comme une géante plaie béante, révèlent la profondeur du mal.

Le pouvoir d’achat est en cause et l’histoire si compliquée des retraites n’a pas arrangé les choses.

Même en mai 68 on n’a pas assisté à une telle levée de boucliers au point que l’exécutif devrait se poser quelques questions sur ce qu’il doit faire.

Une approche non partisane de la situation dans le pays montre que le gouvernement s’est de lui-même mis dans une mauvaise passe d’où il n’arrive à se sortir. Mais le lumière rouge la plus inquiétante est que les choses se passent dans nos rues et plus au parlement où la majorité ne sert plus à rien puisque même si le gouvernement amendait sa copie et la faisait avaliser par le parlement, elle n’aurait toujours pas force de loi car la rue, le peuple, les gens, n’en veulent pas.

Nous vivons une situation paradoxale ; plus de trois cents députés à l’Assemblée ne servent plus à rien. Quant au gouvernement, on ne peut pas dire qu’il fasse des étincelles car il ne sait plus vraiment où il va : songez que depuis plus de dix-huit mois la fameux Haut-commissaire aux retraitées consulte, écoute, et concerte, sans que cela n’illumine un tout petit peu le débat.

Nul ne sait où l’on va, le gouvernement a fait de cet attentisme une politique, d’où une véritable débandade. Que pourrait faire le chef de l’Etat pour se sortir de cette impasse, hormis le retrait pur et simple de la réforme ?

Il y aurait plusieurs solutions, plus ou moins graves suivant leur degré plus ou moins révolutionnaire : partir, démissionner. Il ne le fera pas.

Changer de Premier ministre, ce n’est pas à exclure puisque chacun sait que dans la Ve République, le Premier ministre est un fusible.
Dissoudre l’Assemblée nationale. Ce n’est pas à exclure non plus car la majorité actuelle n’a pas été élue pour avaliser la politique actuelle. Donc, elle ne reflète nullement l’état des forces politiques dans le pays.

Mais la pire des solutions serait de ne rien faire et de laisser pourrir la situation. Ce serait un mauvais calcul car le pays sombrerait dans l’anarchie, redonnerait du souffle aux gilets jaunes et renforcerait les syndicats dans leur action paralysante. Songez que le pays tout entier souffre d’une cessation presque complète des transports. Et que cela va se poursuivre. La CGT qui reprend des couleurs exige désormais le retrait pur et simple de la reforme de la retraite à points…

Parlons en de cette réforme ! Même un candidat médiocre à l’oral de l’ENA n’aurait jamais conduit ainsi les opérations. Comme je le notais plus haut cela fait dix-huit mois, au bas mot, que le chargé de la question reçoit tout le monde et en plus de la cacophonie, rien n’est définitif, rien n’est prêt.

Pourquoi le gouvernement a t il agi de la sorte en houant à cache-cache avec le public au point que certains se sont livrés à des simulations qui ont vite fait de mettre le feu aux poudres ?

Pourquoi a t il tardé à admettre que le monde enseignant allait être lésé par la réforme si l’on ne corrigeait pas en accordant par avance des primes et des augmentations à ce million de personnes qui encadrent nos enfants et aident la France à maintenir son haut niveau culturel ? Et on pourrait multiplier les exemples…

En dépit des atermoiements du gouvernement actuel le gouvernement doit réformer le pays, mais il doit le faire avec doigté et prudence. Ce pays à la fâcheuse tendance à s’enflammer rapidement. Visiblement il ne s’y est pas préparé avec la minutie nécessaire. Si on ne fait rien, c’est le syndrome grec qui nous attend.

Mais on ne peut pas reprendre les mêmes et continuer, comme si de rien n’était. Surtout quand on se rend compte que cette réforme, censée annihiler les régimes spéciaux ne pourra pas s’en défaire car il existe d’indéniables spécificités dans les situations de chacun : un maçon est épuisé à 55 ans, pas un professeur agrégé. Un chauffeur routier ou un employé de la RATP ne cotisent pas de la même manière ni n’exercent leur métier avec la même pénibilité.

Comment faire ? On se le demande…

Maurice-Ruben Hayoun

Le professeur Maurice-Ruben Hayoun, né en 1951 à Agadir, est un philosophe, spécialisé dans la philosophie juive, la philosophie allemande et judéo-allemande de Moïse Mendelssohn à Gershom Scholem, un exégète et un historien français. il est également Professeur à  l’université de Genève. Son dernier ouvrage: Joseph (Hermann, 2018)

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Masca38

A force de tirer sur la corde, elle va casser et le peuple risque fort de se soulever.
Depuis plus de 40 ans, les élus n’ayant rien fait, il faudrait transformer ce Pays mais pas en 5 ans et cette opération ne sera positive que si le peuple le décide. Anciens élus, élus actuels et futurs élus, qu’attendez-vous pour demander de l’aide au peuple qui a du mal à vous faire confiance ?

Asher Cohen

La France ne va pas « mal », elle s’est tout simplement effondrée politiquement et la dernière élection présidentielle avec élimination des partis qui la gouvernaient depuis la Libération n’en est qu’une preuve. L’effondrement politique a toujours pour conséquence inéluctable l’effondrement économique, qui n’est plus qu’une question de temps. Le PIB est en stagnation chronique depuis plus de dix ans, et cela ira très mal quand sa chute brutale démarrera. En attendant les dépenses de retraites continuent d’augmenter. Quelles autres solutions pourrait avoir le gouvernement que d’essayer de contenir la charge des retraites à 14% d’un PIB qui va entrer dans la récession grave? Ce n’est bien sûr qu’une solution palliative au gravissime problème que sera la chute du PIB. Mais en quoi le gouvernement ne serait-il pas fondé à raboter les retraites de la cohorte des planqués, bons à rien et parasites sociaux des transports publics, hôpitaux criminels, éducation nationale bidonnante et inutile, et j’en passe.? Il y a des gens qui passent quelques années à glander le cul sur une chaise dans les entreprises publiques de transports, dont on connait la très basse qualité de service, et qui dès 50-55 ans revendiquent des retraites de planqués, tandis que d’autres continuent à travailler, et donc à cotiser, après 65 ans, les cons! Durant mes études secondaires je n’avais que des « enseignants » qui n’avaient même-pas atteint le niveau de la Licence Universitaire dans leur domaine, donc je devais étudier tout seul, et j’en ai croisé des enseignants incompétents, parasites sociaux qui touchent des salaires mirobolants dans les universités, ceci sur le dos des cons qui triment pour produire de la valeur dans ce pays. Et ces gens-là revendiquent des hausses de salaires, qu’ils sont incapables de justifier, et des retraites anticipées? Pauvres minables! Enfin pour le système de « santé » publique, l’on a laissé frauder les concours d’internat en médicaillerie et produit des imposteurs super-parasite sociaux, on a laissé commettre des délits de certificat de complaisance psychiatrique pour éliminer les gêneurs en toute impunité; des magistrats dûment informés, ont couvert tant la criminalité médicale que les comptes en Suisse accumulés sur le dos de « l’in-Sécurité Sociale » et autres CSG-RDS prélevés par la force sur les vaches à lait, et en contrepartie de tout ceci les gens crèvent aux urgences des hôpitaux; des policiers rémunérés par le con-tribuable ont muselé des intellectuels pour couvrir les crimes et abus financiers de la médicaillerie, servant ainsi des intérêts privés en toute impunité. Comment pourrait-on justifier les retraites des chauffeurs arabes violents qui refusent de transporter des Juifs dans leur autobus? Comment justifier les retraites des enseignants bidons, des fraudeurs aux concours d’internat, des médicaillons incompétents, criminels et voleurs, des policiers complices de la délinquance, des magistrats pourris destructeurs de la Société Civile, et j’en passe?

Maintenant qui souffre de cette grève des transports publics? Ce sont les 11 millions d’exclus qui vivent avec moins de 1000 euros par mois, et les millions de précaires qui n’ont pas les moyens d’assumer le budget d’un moyen de transport indépendant( automobile, 2-roues, etc..). Les parasites sociaux des transports publics veulent défendre leur rente de situation en faisant souffrir les millions de pauvres de cette société. C’est le genre d’égoïsme irrationnel qui caractérise les communistes esclavagistes du Peuple. Chacun pour soi et Dieu pour tous! Les gens qui circulent en voiture s’en tapent le popotin de la grève des cons, mais quand le PIB commencera à chuter, il y aura la guerre civile dans ce pays. Et bien des Juifs en France n’ont toujours-pas compris qu’ils n’ont pas d’autre choix que de fuir ce pays. Qu’ont-ils à faire dans ce piège à cons?

louzoun sion

Je regrette que vous vous joigniez au cercle des pleureuses, des emmerdeurs, des ronchonneurs. La France doit être reformée, sinon elle fera faillite et nos enfants sinon nous mêmes trinquerons. Certes, il y a eu des maladresses, mais il y a eu aussi le courage de dire la vérité et de commencer à reformer ! Si on n’aide pas Macron, si on suit la meute, tout ira à vau l’eau et tant pis pour tout le monde.
Sauvons la France, aisons nous nous mêmes et faisons des sacrifices, la France que nous aimons vaut bien cela, sinon elle tombera dans l’escarcelle des populistes de droite et de gauche à la grande joie des Islamistes

Veritas

Les BOBOS BABELOS KABBALOS MONDIALOS LIBERTAROS ONT DETRUIT LA FRANCE !!!!