L’Iran « très inquiet » de la « présence » israélienne dans le Caucase.

Téhéran s’attend à une reprise « prochaine » des pourparlers de Vienne sur le nucléaire.

L’Iran s’est dit « très inquiet » hier de la « présence sioniste » dans le Caucase sur fond de tensions régionales, Téhéran reprochant à son voisin, l’Azerbaïdjan, une coopération croissante avec Israël. « Nous ne tolérerons certainement pas de changements géopolitiques et de changements de cartes dans le Caucase et nous sommes très inquiets de la présence de terroristes et de sionistes dans cette région », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, en visite à Moscou.

L’Azerbaïdjan et l’Iran, qui ont traditionnellement de bonnes relations, connaissent depuis la semaine dernière des tensions sur fond de liens croissants entre Bakou et Israël, ennemi juré de Téhéran et l’un des principaux fournisseurs d’armements de l’armée azerbaïdjanaise.

Téhéran reproche également à l’Azerbaïdjan d’avoir autorisé la présence sur son territoire de militaires israéliens, à la frontière avec l’Iran, alors que la République islamique y menait des manœuvres. Bakou a rejeté ces accusations lundi, démentant toute présence israélienne à la frontière lors de ces exercices lancés vendredi par l’Iran et qui avaient été critiqués par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. M. Aliev a assuré mardi que les accusations « infondées » de Téhéran « ne resteront pas sans réponse ».

Hossein Amir-Abdollahian a lui défendu hier à Moscou ces exercices militaires de Téhéran, soulignant qu’ils étaient menés « à l’intérieur du territoire iranien ». Il a également rappelé que l’Azerbaïdjan avait également mené des manœuvres « avec différents pays » sur son territoire, ce qu’il a qualifié de « provocation ». « La multiplication de ces exercices n’inspire pas de bonnes émotions dans la région », a-t-il encore affirmé.

Les relations entre l’Iran et l’Azerbaïdjan, deux pays musulmans, ont été plombées récemment par ces exercices militaires de chaque côté, mais aussi par la décision de Bakou d’imposer des taxes douanières aux camions iraniens en transit.

Autre signe de l’aggravation des tensions, Bakou a fermé mardi une mosquée liée au guide suprême iranien, officiellement pour cause de hausse des cas de Covid-19 dans le pays.

La compagnie aérienne azerbaïdjanaise a également commencé à utiliser l’espace aérien du voisin et rival arménien hier, alors que des informations font état de la fermeture de l’espace aérien iranien aux avions de l’armée azerbaïdjanaise la veille. Les vols passant par l’espace aérien arménien serviront à desservir l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, nichée entre l’Arménie et l’Iran, selon un communiqué de la compagnie aérienne AzAl.

Nucléaire iranien

Sur un tout autre plan, Téhéran s’attend à une reprise « prochaine » des négociations internationales sur l’accord sur le nucléaire iranien suspendues depuis juin, a indiqué hier son chef de la diplomatie, après une rencontre avec son homologue russe. « J’ai mis l’accent sur le fait que nous finalisons actuellement nos consultations à ce sujet et que très prochainement nous relancerons les négociations à Vienne », a dit Hossein Amir-Abdollahian.

Son homologue Sergueï Lavrov a assuré que l’Iran y « est prêt » et que désormais la « communauté internationale attend des États-Unis son retour dans la légalité de l’accord sur le nucléaire et l’annulation des restrictions illégales visant » Téhéran.

À Téhéran, le porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement a annoncé hier que « les négociations sur le nucléaire débuteront dans les prochains jours ».

Cité par l’agence Tasnim, Mahmoud Abbaszadeh Meshkini affirme que « les messages et les signaux envoyés par les Occidentaux montrent qu’un nouveau cycle de pourparlers va débuter ». Il a ajouté que les négociations seront menées par « le ministère des Affaires étrangères ou par le Conseil suprême de la sécurité nationale », la plus haute instance du pays. M. Abbaszadeh a expliqué « qu’habituellement les grandes lignes stratégiques du pays sont définies au Conseil suprême et elles sont mises en application par le ministère des Affaires étrangères ».

Un peu plus tôt mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères avait indiqué que M. Lavrov s’était entretenu avec son homologue américain, Antony Blinken, et qu’ils avaient évoqué le dossier de la reprise des négociations. Ces pourparlers sont interrompus depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien. Téhéran a régulièrement assuré vouloir les reprendre.

Conclu en 2015 entre l’Iran d’une part et les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne de l’autre, l’accord offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l’ONU.

Mais après le retrait unilatéral des Américains de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, Téhéran a progressivement abandonné ses engagements. Les États-Unis ont en retour imposé des sanctions.

Tout cela est grand jeu de dupes. C’est avec le soutien à peine déguisé qu’Israël apporte son appui à l’Azerbaïdjan au détriment de l’Arménie, et cela pour des contres-parties de la part de la Russie en Syrie où Israël peut agir contre l’Iran. L’ami de mon ami est mon ami, l’ennemi de mon ennemi est mon ennemi. Tout cela n’est pas si vrai. Que Dieu me preserve de mes amis, je m’occupe de mes ennemis disait le Roi David. Et dans cette affaire la Turquie est aussi cocufiée par la Russie.

 

L’Azerbaïdjan dément une présence israélienne lors des manœuvres de l’Iran.

L’Azerbaïdjan a démenti hier des allégations faisant état d’une présence de militaires israéliens dans ce pays du Caucase lors de manœuvres menées par l’Iran à leur frontière commune.

Ces exercices militaires ont été lancés vendredi malgré les critiques de l’Azerbaïdjan, avec qui Téhéran maintient de bonnes relations. Un haut gradé de l’armée iranienne avait alors affirmé à la télévision que des « éléments du régime sioniste » étaient « présents dans la région ». « Nous rejetons les allégations sur la présence de pays tiers à la frontière entre l’Azerbaïdjan et l’Iran. Ces allégations sont totalement infondées », a rétorqué hier la porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Leïla Abdoullaïeva. Israël, l’ennemi juré de l’Iran, est un fournisseur d’armes majeur de l’Azerbaïdjan, une ex-république soviétique du Caucase dont la population est en majorité musulmane.

JForum – AFP

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Bonaparte

Et aux frontiéres d’Israël n’avons nous pas l’Iran par procuration ?