“Moïse à Washington: les racines bibliques des États-Unis”.

Lionel Ifrah rappelle dans un livre que les premières colonies américaines furent fondées par des Puritains anglais férus de la Bible hébraïque qui se proposaient de créer outre-Atlantique une nouvelle Terre promise…


Le 4 juillet, anniversaire de la Déclaration d’Indépendance américaine, est l’occasion de découvrir un livre passionnant, qui permet de mieux comprendre les États-Unis. En écoutant les médias français parler de la récente décision de la Cour suprême renversant la jurisprudence Roe c. Wade, ou d’autres sujets d’actualité – on mesure combien les États-Unis demeurent un sujet d’incompréhension pour la France et pour les autres pays occidentaux. Comme le faisait remarquer Philippe Karsenty, excellent connaisseur des États-Unis au micro de BFM TV, “les Américains ne sont pas des Français parlant anglais” et ils ont une histoire et une culture qui leur sont propres.

Pour illustrer cette histoire, Karsenty a exhibé un billet de cinq dollars, sur lequel figure la fameuse devise “In God We Trust”… Chacun connaît cette devise, souvent moquée par les non-Américains, qui y voient une référence mal placée. En réalité, ce n’est pas seulement sur leur monnaie, mais dans tous les autres lieux éminents de leur vie publique et de leurs institutions que les Américains se réfèrent à Dieu, à la Bible et à ses personnages. Fondés par des puritains anglais férus de Bible, les États-Unis sont demeurés un pays pétri de références bibliques, où il n’existe pas moins de dix-huit villes portant le nom de Jérusalem et dix-huit autres celui de Hébron.

Pour en savoir plus sur sujet, le livre récent de Lionel Ifrah est une excellente introduction. Il nous fait découvrir les “racines bibliques des États-Unis”, sujet passionnant et méconnu du lecteur francophone. La photo en couverture montre un relief de la Cour suprême, représentant Moïse tenant les tables de la Loi. Il n’y a pas moins de huit statues ou sculptures sur le même thème en différents lieux de la Cour suprême, rappelle l’auteur. On comprend à la lecture du livre que ces thèmes bibliques ne sont pas de simples souvenirs du passé, mais des références toujours présentes dans l’imaginaire collectif et dans la psyché américaine.

En effet, et c’est un des aspects importants du livre, la Bible n’appartient pas seulement à l’histoire et à la période fondatrice des États-Unis. Elle y est présente jusqu’à aujourd’hui et il est impossible de comprendre l’actualité américaine sans y faire référence. La récente décision de la Cour suprême n’est donc pas seulement – comme une lecture superficielle peut le faire croire – une victoire du camp conservateur sur le camp progressiste. Elle est, de manière plus fondamentale, un retour aux racines religieuses de l’Amérique (et le fait que les juges conservateurs actuels soient en majorité catholiques et non protestants ne modifie pas cette donnée essentielle).

En annexe au livre figurent plusieurs textes tirés des Psaumes et des Prophètes, souvent utilisés par des prédicateurs, des hommes politiques et des chefs militaires américains, textes qui, rappelle l’auteur, ont exercé et continuent d’exercer “une influence déterminante sur toutes les couches de la population américaine dans les divers aspects de leur vie sociale, juridique, politique, militaire et même économique”. Un livre important.

Pierre Lurçat 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Nicole

Yes
Et autre chose… un jour en visite au Luxembourg je vois une plaque avec l’hymne luxembourgeois. D. Est cité
Ensuite je cherche l’hymne suisse, pays de mon enfance, D. Est cité
L’Amérique, D. Est cité

Ce sont des pays prospères – hasard ?

L’hymne israélien devrait peut-être faire l’objet d’une modification, D. Devrait être cité
Et surtout le mot « espoir » enlevé et être remplacé par Victoire

Asher Cohen

Au moment de la Réforme, les protestants ont adopté le canon juif de la Bible, et l’on a parlé alors de chrétiens hébraïsants. Probablement au 17ième siècle, les manuscrits hébreux, et donc le savoir scientifique Juif, sont arrivés dans les universités de l’Amérique Coloniale, ( Yale, Harvard, Dartmouth Collège, etc..) où les allocutions de fin d’études étaient données en Hébreu. Georges Washington connaissait cette langue, Paine en 1776 se référait uniquement à la Bible, comme la Déclaration d’indépendance de Juillet 1776 rompt avec la pensée chrétienne d’alors en consacrant l’absolutisme des Droits Naturels, dont le Droit au Bonheur qui est un concept Juif. Ralph Wado Emerson, issu d’un courant calviniste, a étudié l’hébreu à Harvard, d’où il est sorti pasteur vers les années 1820, avant de devenir philosophe trouvant le Judaïsme  »trop austère ». Le maintien de la peine de mort aux États-Unis est justifié par le fait que l’ homme n’est pas la plus haute autorité sur Terre, ce qui est un concept Juif. Etc…Bien des pasteurs américains connaissent mieux l’hébreu biblique que bien des Juifs.