Plus d’un million et demi d’Arabes israéliens sont victimes, comme les Palestiniens, d’une décision arbitraire de l’Arabie saoudite qui les prive de pèlerinage à La Mecque (« hajj », ou « hadj »).

Des millions de Palestiniens privés du hajj. Gardienne de La Mecque, lieu le plus saint de l’islam, l’Arabie saoudite impose depuis le mois de septembre de nouvelles restrictions pour accorder des visas d’entrée dans le royaume.

Pour des raisons restées mystérieuses, les pèlerins se voient désormais dans l’obligation de présenter un passeport en bonne et due forme.

Une contrainte qui frappe de plein fouet les Palestiniens, dans la mesure où ils ne disposent pas d’un Etat, ni donc de passeports valables.

Jusqu’à présent, les fidèles qui souhaitaient participer au pèlerinage que chaque musulman est censé effectuer au moins une fois dans sa vie, ou à « l’Umra » – le « petit pèlerinage » facultatif -, devaient se rendre en Jordanie et recevoir dans ce pays un passeport provisoire leur ouvrant les portes de l’Arabie saoudite.

Les Arabes israéliens visés aussi par l’Arabie saoudite

Mais cet arrangement a été remis en question. « Nous avons été informés de cette décision du jour au lendemain et le pire, c’est que nous n’avons eu droit à aucune explication de la part des autorités saoudiennes, c’est scandaleux pour les fidèles qui se retrouvent ainsi dans l’impossibilité d’accomplir leurs devoirs religieux, surtout de la part d’un pays qui contrôle l’accès de La Mecque et Médine », s’indigne le patron d’une agence de voyage installée dans la partie arabe de Jérusalem.

Prudent, il préfère garder l’anonymat par crainte de possibles sanctions saoudiennes qui lui feraient perdre une bonne partie de sa clientèle. Des immigrés palestiniens employés en Arabie saoudite et revenus en vacances chez eux se sont également retrouvés bloqués et ne peuvent plus repartir pour reprendre leur travail.

Mais les Palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem, musulmans dans leur immense majorité, ne sont pas les seuls à faire les frais de l’arbitraire bureaucratique saoudien.

Plus d’un million et demi d’Arabes israéliens, descendants des Palestiniens qui n’ont pas fui ou qui n’ont pas été expulsés à la création de l’Etat hébreu en 1948, se retrouvent eux aussi dans le collimateur.

Les Saoudiens refusent en effet l’entrée sur leur territoire des détenteurs de passeports délivrés par Israël, un pays qu’ils ont toujours refusé de reconnaître en proclamant bien haut leur « solidarité indéfectible » avec la cause palestinienne.

Les Arabes israéliens utilisaient la même procédure de passeports provisoires jordaniens, depuis 1978.

Avant cette date, les autorités saoudiennes refusaient aux musulmans arabes israéliens le droit de prendre part aux pèlerinages.

Ceux-ci étaient soupçonnés de « collaborer avec l’ennemi sioniste ».

« C’est un retour en arrière, nous sommes victimes d’un déni de nos droits religieux », s’indigne Talab Abou Arar, un député arabe israélien d’opposition, lui-même membre d’un mouvement islamiste.

L’amertume est d’autant plus évidente qu’une fois n’est pas coutume, Israël n’apparaît pas cette fois-ci comme le principal accusé de mesures perçues comme «anti-musulmanes».

Par Julien Lacorie

marianne.net

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Miraël

L’Arabie Saoudite pourrait au moins accepter les titulaire de passeports israëliens, afin de montrer ses bonnes relations nouvelles avec Israël