Les médicaments antirhume, tels que Humex, Dolirhume et Actifed, ont longtemps été les alliés de nombreuses personnes souffrant d’un rhume.

Cependant, une récente alerte de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) remet en question leur utilisation. La raison de cette mise en garde réside dans la persistance d’effets secondaires graves, bien que rares, associés à ces médicaments, en contraste avec la nature généralement bénigne du rhume.

L’ANSM, en concertation avec des professionnels de la santé, a pris une position inhabituellement ferme en recommandant aux Français de cesser d’utiliser ces comprimés antirhume. Cette démarche est soutenue par divers acteurs du secteur médical, y compris l’Ordre national des pharmaciens, les syndicats, le Collège de la médecine générale et les oto-rhino-laryngologistes (ORL). Cette mobilisation intervient alors que l’hiver approche, une période où les rhumes sont courants et où les médicaments antirhume sont fréquemment utilisés.

Les médicaments en question, tels qu’Humex, Actifed, Dolirhume, Nurofen rhume et Rhinadvil, sont susceptibles de provoquer des effets indésirables graves tels que des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux, même à de faibles doses et pour des durées de traitement courtes. Ces risques ont été connus depuis un certain temps, et des mises en garde antérieures ont été émises. En février, l’Union européenne a même décidé de réévaluer ces médicaments. Toutefois, la France a choisi de ne pas attendre les conclusions de cette évaluation et a décidé de prendre les devants.

La principale préoccupation qui motive cette action préventive est que, malgré des mesures de contrôle mises en place au fil des années, les cas d’effets secondaires graves persistent. Entre 2012 et 2018, la base nationale de pharmacovigilance a recensé 307 cas graves liés à l’utilisation de ces médicaments antirhume.

Pour comprendre le fonctionnement de ces médicaments, il est utile de considérer l’image d’un robinet qui se ferme. Lorsqu’une personne souffre d’un rhume, la muqueuse nasale s’enflamme en réponse à une infection virale, et les vaisseaux sanguins se dilatent pour permettre l’afflux de globules blancs destinés à combattre l’infection. Les médicaments antirhume, en particulier ceux contenant de la pseudoéphédrine, ont un effet vasoconstricteur, c’est-à-dire qu’ils resserrent les vaisseaux sanguins pour dégager le nez. Cependant, ce rétrécissement des vaisseaux peut également se produire dans d’autres parties du corps, ce qui peut entraîner des problèmes cardiovasculaires graves. Cela soulève des inquiétudes quant au rapport bénéfice-risque de ces médicaments.

Les autorités françaises ont déjà renforcé la réglementation entourant la délivrance de ces médicaments, notamment en interdisant la publicité pour ces produits depuis 2017 et en fournissant aux pharmaciens des fiches d’aide à la dispensation depuis 2020. Néanmoins, les comprimés antirhume restent disponibles sans ordonnance. Il est crucial de noter que de nombreuses contre-indications s’appliquent à ces médicaments, et ils ne sont pas adaptés à tous. Les personnes atteintes d’hypertension, de diabète, d’antécédents d’accidents vasculaires cérébraux, de convulsions, d’insuffisance coronarienne, d’hyperthyroïdie, de glaucome oculaire ou les femmes enceintes sont particulièrement exposées aux risques liés à ces médicaments.

Malgré les mesures de contrôle, les ventes de ces médicaments antirhume ont connu une baisse ces dernières années. Cependant, l’ANSM estime que leur utilisation reste trop répandue. Par conséquent, elle préconise une réévaluation approfondie de ces médicaments au niveau européen et s’interroge sur la possibilité de les interdire complètement sur le marché.

Il est essentiel de prendre en compte que ces médicaments, bien que parfois efficaces pour soulager les symptômes du rhume, ne guérissent pas la maladie elle-même. Par conséquent, il est recommandé de rechercher des alternatives plus sûres et de consulter un professionnel de la santé en cas de doute. Cette action de l’ANSM souligne l’importance de la sécurité des patients et incite à la prudence lors de l’utilisation de médicaments en automédication.

Jforum.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires