Le Qatar est le Janus à deux têtes de la scène international

Capable à la fois de dépenser sans compter pour la construction de salles de sport à travers le monde mais aussi d’ouvrir son compte en banque au profit d’organisations terroristes de la planète, telles que le Hamas ou Jabat Al Nosra.

Alors, quand ce double jeu s’invite sur le territoire israélien et parvient à entretenir financièrement un club de l’élite du football dans le pays, à savoir Bnei Sakhnine, forcément les soupçons s’amoncellent.

Récit et explications

Tout commence en 2005. « Bnei Sakhnine est en proie à de sérieuses difficultés financières et se trouve menacée de rétrogradation en troisième division par la fédération », affirme Guy Lieberman, journaliste au Yediot Aharonot et auteur d’une récente enquête détaillée sur les relations entre le Qatar et Bnei Sakhnine.

Dans l’urgence, le président du club Mazen Ganem, aujourd’hui maire de Sakhnine prend contact, selon le journaliste ,« avec le député Ahmed Tibi pour lui organiser un rendez-vous avec les autorités du Qatar ».

Ainsi, au mois d’octobre 2005, le président du club est accueilli à Doha par les responsables qataris et notamment par l’ex-émir Hamad Ben Khalifa Al Thani et son fils qui a aujourd’hui pris sa succession, le prince Tamim ben Hamad Al Thani.

« Les deux plus hautes figures du Qatar saisissent l’opportunité qui leur est donnée d’étendre leur réseau d’influence sur le monde arabe jusque dans les rues israéliennes. Les dirigeants qataris offrent ainsi au club de Sakhnine un chèque de dix millions de shekels qui servira à la construction d’un stade et de structures dignes d’un club de football professionnel », souligne ainsi le journaliste du Yediot Aharonot.

L’enceinte du club porte d’ailleurs le nom de la capitale du Qatar : Doha.

Depuis 2005, les dirigeants du club de Sakhnine ont multiplié les voyages vers la péninsule arabique mais aussi « en Lybie » révèle Lieberman. « Les dirigeants de Sakhnine ont rencontré à l’époque le président Kadhafi qui avait fait preuve de générosité financièrement envers le club israélien. »

Le dernier voyage en date vers le Qatar d’une délégation de représentants du Bnei Saknine date du 9 juin dernier. La mise en relation avec les autorités de Doha a été rendue possible par Azmi Bishara.

L’ancien député arabe de la Knesset cultive une sulfureuse réputation en Israël depuis son départ précipité vers Doha le 8 avril 2007. Le fondateur du Parti arabe Balad est toujours soupçonné par les autorités israéliennes d’espionnage pour le compte du Hezbollah lors de la dernière guerre du Liban durant l’été 2006.

Une médaille pour l’ex-député en cavale

Malgré cette notoriété peu reluisante dans le pays, le porte-parole du Bnei Sakhnine, Moundir Halaïle, confirme le rôle joué par M. Bishara dans la dernière rencontre organisée entre les dirigeants de son club et ceux du Qatar. « M. Bishara jouit d’une influence considérable auprès des autorités qataries. Il a aidé le club à obtenir un chèque de quatre millions de dollars offerts par les responsables du pays. Cette somme servira à construire d’autres terrains de football pour les enfants de la ville et à couvrir les dettes du club », déclare ainsi Halaïle

Concernant le départ de M. Bishara d’Israël et les soupçons d’espionnage qui pèsent sur lui, le porte-parole assure que « ce don et l’action de M. Bishara auprès des responsables qataris visent à offrir une meilleure intégration par le sport aux enfants de la ville de Sakhnine mais aussi de Nazareth. Nous refusons de faire de la politique. »

Pourtant, au mois de décembre dernier, les dirigeants de Sakhnine décident de récompenser l’action de l’ex-parlementaire de la Knesset en organisant une cérémonie de remise de prix avant un match de leur équipe en championnat.

Le nom de Bishara est scandé par les supporteurs de Bnei Sakhnine et des drapeaux de l’Autorité palestinienne sont aussi brandis. L’honneur accordé à un homme complice de « l’ennemi » a alors provoqué un torrent de critiques de la part de l’ensemble des responsables politiques israéliens.

Au-delà des honneurs accordés à Azmi Bishara, c’est la provenance des fonds qui entretient une certaine ambiguïté. En mars dernier, le sous-secrétaire américain au Trésor, David Cohen, chargé, entre autres, du combat contre le financement du terrorisme, a révélé que « le Qatar finance depuis de nombreuses années le Hamas et d’autres organisations terroristes de la région. »

Or, le financement par le Qatar du club israélien de Bnei Sakhnine ne semble pas gêner outre-mesure le ministère des Sports et la Fédération israélienne de football. Jointes par téléphone, les porte-paroles du ministère des Sports en Israël, Or Elis Doron, et celle de la Fédération israélienne de football, Michal Grundalner, déclarent à IsraPresse : « L’État d’Israël n’interdit pas un pays étranger ou un organisme privé d’aider une autre entreprise ou un club de football. Toutes les transactions effectuées par ces organisations font l’objet d’un examen approfondi et reçoivent au final l’accord des autorités compétentes. » Et la porte-parole des instances du football israélien d’ajouter : « Si l’État d’Israël venait à changer de politique en matière de don accordé par certains pays à des clubs israéliens, alors la Fédération agira en conformité avec les nouvelles lois. »

Jonathan SERERO – IsraPresse

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Alex E. MERALI

Ce club soit-disant israélien est en fait un club arabe. Voila tout.

Ratfucker

Le foot business corrompt tout. Ce serait un progrès pour l’humanité de démanteler le foot professionnel.

Paula Koiran

Inimaginable ! Comment Israël peut-il accepter cela ?

jacqueline1

L’argent sale du Qatar sali celui qui l’accepte!!!!!!!!!!!!!!

yaakova

Oui, alors, mon D. c’est insensé ! et cela porte préjudice à Israël. Vite, il faut stopper cela. Mais comment on peut en arriver là ?