Un flop ? : l’interview de Macron n’a réuni que 3,8 millions de téléspectateurs

Le président de la République a attiré moins de quatre millions de téléspectateurs mercredi 15 décembre sur TF1. Un score assez décevant, relève le Parisien. L’interview préenregistrée d’Emmanuel Macron diffusée mercredi 15 décembre sur TF1 a rassemblé en moyenne 3,8 millions de spectateurs, rapporte le Parisien. Un score qui la place en première position des parts d’audience de la soirée, mais qui reste décevant pour une intervention du président de la République. A fortiori en comparaison de la concurrence affichée par les autres chaînes et des interventions précédentes du chef de l’État. Alors que le mercredi n’est traditionnellement pas un soir de diffusion de programmes phares, les chiffres apparaissent décevants pour l’exécutif.

Macron entre « Koh Lanta » et « Le Code »

Emmanuel Macron s’était habitué à être écouté par près d’un Français sur deux durant la pandémie de Covid-19, ses interventions rimant souvent avec l’annonce de nouvelles restrictions sanitaires. Il avait été suivi par 36,73 millions de personnes le 13 avril 2020, et par 20,9 millions de téléspectateurs le 9 novembre 2021. Mais il s’agissait cette fois d’un discours purement politique en forme de bilan, sans véritable annonce si ce n’est concernant une candidature de plus en plus évidente bien que non-déclarée. Sur les réseaux sociaux, certains avaient d’ailleurs appelé à boycotter cette intervention pour protester contre le détournement par le chef de l’État de son temps de parole pour faire campagne.

L’analyse de son propre quinquennat par le président de la République n’a ainsi pas beaucoup plus intéressé les Français que la série Le Code diffusée sur France 2 (3,1 millions de téléspectateurs). Il a également réalisé un score plus faible que la finale de Koh Lanta diffusée la veille sur la première chaîne (4,4 millions de téléspectateurs), pointe le Parisien, et moitié moins que le concours de Miss France (un carton à 7,3 millions de téléspectateurs).

Débat Mélenchon-Zemmour : record d’audience pour BFMTV avec 3,8 millions de téléspectateurs

Pour mémoire le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour avait réalisé un carton d’audience sur BFMTV. La chaîne d’information arrive en tête des programmes jeudi soir, tout canal confondu, et décroche son deuxième plus gros score de toute son histoire.

L’exercice de communication bien rodé d’Emmanuel Macron.

Il fallait lire entre les lignes du président de la République hier soir sur TF1. Mais les paroles et les promesses étaient bel et bien claires.

Le genre de l’émission dont Emmanuel Macron était hier la vedette n’est pas exactement défini. Il est même tout à fait original. Conçu pour lui, sinon avec lui. Ce ne devait pas être une simple défense et illustration de son mandat, cela l’a été plus souvent qu’à son tour. Ce ne devait, disait-on, pas être une émission politique, il n’a été question que de cela. Pas non plus être une annonce de candidature : chacun a pourtant compris que, sauf si le ciel lui tombe sur la tête, Emmanuel Macron se déclarera, dans la dernière semaine de janvier ou la première de février, comme chacun le murmure auprès de lui, comme candidat à sa propre succession.

Son mandat, il a été celui qu’il a été, fait de creux et de bosses, de moments de doute et de bonheur, d’angoisses, de peur aussi (ah, ce jour où l’Arc de Triomphe a été vandalisé à un kilomètre seulement de l’Élysée !)

Pas le temps pour les regrets

Mais enfin, au bout du compte, Emmanuel Macron n’en est pas trop mécontent. Pour lui, l’heure n’est pas aux regrets. Même s’il n’a pas fait, et de loin, la « révolution » qu’il annonçait dans son livre de campagne. Les erreurs de comportement, il les a reconnues, il les regrette, erreurs de jeunesse, presque, a-t-il plaidé, dont ces quelques petites phrases – « décontextualisées », souligne-t-il, qui, dès les premiers mois de son mandat, lui ont fait tant de mal. Certes, bien des réformes promises n’ont pas été faites. Et notamment celle des retraites, mal présentée et, de toute façon, impossible à mettre à nouveau sur la table, après les deux crises qu’aucun président de la Ve République n’a eu à affronter : crise sociale inouïe, brutale, que personne n’avait vue venir, celle des Gilets jaunes, et crise sanitaire la plus meurtrière, la plus longue depuis un siècle.

Toutes ces années « horribile » se terminent, pourtant, et il ne cache pas son plaisir à le dire, avec un chômage en baisse, une croissance qui tend à effacer le gouffre de 2020, grâce au « quoi qu’il en coûte » que ses adversaires lui reprochent aujourd’hui, qui, pourtant, à ses yeux était nécessaire à la protection des Français. Quant à la pandémie – et sans doute est-ce aujourd’hui dans l’esprit d’une majorité de Français ce qui fait à peu près consensus –, il a fait ce qu’il a pu, et jusqu’ici, plutôt bien. Un satisfecit ? Ça y ressemble un peu, comme si l’émission avait tourné parfois à une psychanalyse aimable, où le psychanalyste, plutôt séduit par son patient, l’écoutait, étendu sur le divan, évoquer les contradictions de sa vie et les difficultés de son être. Les journalistes n’avaient pas le même ton hargneux qu’ils ont à l’égard d’un Éric Zemmour. Ils étaient plutôt affables voire presque serviles. Les spectateurs qui ont tenus les deux heures, ont été méritants, mais surtout peu nombreux.

Politique, cette émission l’a été également, sans qu’un nom de ses adversaires ait seulement été cité. La politique était bien là, subliminale dans chacun des propos du président de la République. C’est à Valérie Pécresse qu’Emmanuel Macron s’adressait en se demandant comment diable on pourrait se débarrasser de 250 000 fonctionnaires alors qu’on en redemande partout, dans la police, les hôpitaux, la magistrature. c’est l’argument pour ne rien faire, ni mettre les moyens là où il faut, ni en retirer là où ils sont sans intérêt.

C’est à Éric Zemmour qu’Emmanuel Macron répondait en décrivant une France et des Français qui, quoique de religion différente, pourraient un jour vivre en paix, en apprenant à leurs enfants à respecter les lois de la République et en les respectant eux-mêmes. Tel est, selon lui, le b.a.-ba de la laïcité, dont Macron souligne qu’elle n’est pas l’effacement des religions, mais le respect de la dignité de chacun. Non, le président ne croit pas au « grand remplacement », mais il convient que les frontières européennes doivent être redéfinies et mieux surveillées, la justice plus prompte et les magistrats plus nombreux pour lutter contre l’insécurité. Face à Éric Zemmour, le président plaide pour le contraire de l’immigration zéro : pour une immigration « de travail, limitée, choisie ». On est donc certain qu’avec lui la France passera de 25% à 40% d’étrangers dont certains se divertissent en brulant des voitures, tandis que d’autres s’occupent à vendre de la drogue, alors que les Français apeurés dans les banlieues verdoyantes et calmes rasent les murs.

Au bout du compte, on sent bien, même si le débat n’a pas été ouvert hier, tout le fossé, l’abîme, qui sépare la conception d’un monde modernisé, ouvert sur le futur, capable de saisir toutes les chances de développement, tel que le décrit le président, de celle d’Éric Zemmour, soucieux de retrouver la France telle qu’elle a toujours été, éternelle et catholique. Mais quand on dit la France de demain, il faut prendre en compte aussi sa trajectoire : dette galopante, déficit commercial en forte croissance, désindustrialisation, et surtout tous les services publics vitaux à la ramasse (hôpital, justice, police, éducation nationale).

La France, qui était 23e lorsque l’ONU a pour la première fois réalisé ce classement en 2012, n’est plus que 31e dans l’édition 2017.l’ONU situe la France au 31e rang mondial, très loin derrière la Norvège qui caracole en tête du classement. Ce qui n’est déjà pas très glorieux en soi puisque l’Hexagone se situe derrière des pays dont le niveau de vie est bien inférieur comme le Panama (30e), le Guatemala (29e), le Mexique (25e) ou encore le Costa Rica (12e). Mais c’est surtout l’évolution qui inquiète. Quant à Israël, elle se trouve à la 11e place grâce à un certain Netanyahou.

Détermination intacte

Qui peut croire enfin qu’Emmanuel Macron envisage un seul instant de ne pas se représenter ? Même s’il a insisté sur le nouveau variant qui l’obligera peut-être à prendre des positions impopulaires dans les jours qui viennent, même s’il laisse entendre qu’il hésite encore, qui peut douter de sa volonté de se projeter au-delà de son premier quinquennat, jusqu’à voir se dessiner la France et l’Europe de 2030, auxquelles il fait si souvent référence. Il gouvernera, dit-il, jusqu’au dernier moment, avec la même vigueur que François Mitterrand lorsqu’il avait dit, presque rageur : « Je ne leur accorderai même pas cinq minutes. » Emmanuel Macron a voulu montrer aux Français que sa détermination était intacte, sa volonté de modernisation inchangée, son volontarisme renforcé.

A-t-il convaincu ? Nul doute que ses partisans n’aient été revigorés par ces deux heures présidentielles. Mais ses adversaires, de droite et surtout de la gauche, auxquels il pensait fortement ? Pas sûr, même si le « quoi qu’il en coûte » est sans doute la mesure la moins libérale qu’un président ait imposée sous cette République.

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Richard MALKA

Calligula Micrus Autoproclamé empereur de l’eurabia jusqu’à la fin de ses jours !!!