Czesława Kwoka est morte à 14 ans en 1943 dans le camp de la mort d’Auschwitz. Publiées sur Twitter lundi par le Mémorial des lieux, les photos, colorisées par une artiste brésilienne, de l’adolescente à son arrivée dans l’horreur ont ému les réseaux sociaux. Son histoire a également été racontée.
C’est une série de clichés, pour partie en noir et blanc et pour partie colorisés, qui émeut les internautes du monde entier. Sur les photos partagées lundi sur le compte Twitter du mémorial d’Auschwitz, on voit une jeune fille de 14 ans, le regard droit mais effrayé, les cheveux ras. Sur l’une des photos, prises lors de son enregistrement dans le camp, elle porte un fichu.
Le reste de ses vêtements en dit long sur son destin: elle porte déjà l’uniforme rayée des déportés dans les camps nazis. Sur celui-ci, un triangle rouge, la pointe en bas: le symbole signifie qu’elle se trouve là car les Allemands la tiennent pour une prisonnière « politique ». Le « P » qui remplit la figure géométrique confirme qu’elle est Polonaise.
Battue peu avant la photo
L’institution mémorielle a raconté l’histoire de cette adolescente assassinée, Czeslawa Kwoka. Elle arrive à Auschwitz, au sein d’un convoi de 318 femmes le 13 décembre 1942. Sur place, les nazis l’affublent du matricule 26947. Auparavant, elle était née en 1928 à Wolka Zlojecka, dans la région polonaise de Zamosc. Parmi ses 317 compagnes d’infortune, l’une lui est plus chère que les autres: sa mère, Katarzyna. Celle-ci mourra le 18 février 1943. Czeslawa, sa fille, immortalisée par ces photos, tiendra jusqu’au 12 mars suivant avant d’être tuée par une injection de phénol en plein coeur.
Les photos en couleurs de Marina Amaral, coloriste digitale brésilienne, de l’adolescente frappent avec davantage de force les spectateurs car elles dévoilent plus crûment encore la violence que subit la jeune fille à Auschwitz. Des marques rouges aux lèvres indiquent qu’elle y est battue.
Selon le message du mémorial d’Aushwitz, Czeslawa avait été frappée par une surveillante juste avant la photo.
Le témoignage de Marina Amaral
L’artiste brésilienne a fait part de son émotion personnelle devant les retombées de cette initiative. « je suis bouleversée et très fière de voir l’histoire de Czeslawa racontée dans tant de pays. Comme je l’ai dit plus tôt, mon travail n’y est pour rien mais je suis simplement heureuse d’avoir pu aider à mettre son histoire dans la lumière », a-t-elle écrit sur Twitter.
Nous n’avons et ne finirons jamais d’exposer la Shoah au yeux du monde lucide.
Tellement d’atrocités s’en sont produits envers les Juifs, qu’il est impossible d’en faire le décompte sans les témoignages des victimes.
Un vieil adage dit et confirme tout :« le silence de la tombe ».