La majorité soutient la motion de l’opposition pour la dissolution de la Knesset

La lecture préliminaire du projet de loi a été adoptée par 61 à 54 députés le mercredi 2 décembre, dans un mouvement de l’opposition visant à dissoudre la Knesset et à provoquer de nouvelles élections. Le parti Ra’am a rompu les rangs avec la Liste arabe unie et s’est abstenu de voter après des discussions avec le Premier ministre Binyamin Netanyahu. Le projet de loi fait l’objet d’un débat en comité et de trois lectures avant d’être adopté en tant que loi préparatoire à une nouvelle élection qui aura lieu trois mois plus tard, ce qui serait la quatrième en moins de deux ans.

Le Premier ministre suppléant Benny Gantz a voté avec l’opposition sept mois après s’être associé au Premier ministre Binyamin Netanyahu dans un gouvernement d’unité pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Avant le vote, Gantz a déclaré que la fracture pourrait encore être corrigée si le Premier ministre présentait le budget 2021 immédiatement. Il a également lancé l’idée d’un gouvernement alternatif sans recourir à une élection.

La survie de la coalition gouvernementale dépendait depuis sa naissance de deux politiciens incompatibles: le Premier ministre Binyamin Netanyahu et le ministre suppléant de la Défense, Benny Gantz. En sept mois, leurs partis Likud et Kahol Lavan n’ont jamais réussi à surmonter leurs divergences et à réaliser un partenariat de travail pour vaincre la pandémie de covid et ses dommages économiques collatéraux.

Cette semaine, le virus a de nouveau commencé à devenir incontrôlable. Le mardi 1er décembre, 1 227 nouveaux cas ont été enregistrés, le plus haut depuis la mi-octobre. Une frénésie d’achats massive de cinq jours dans 15 centres commerciaux rouverts était un témoignage flagrant du ratage de la dernière décision des ministres et de l’inévitabilité d’un troisième confinement.

La date limite du Premier ministre Netanyahu pour le dépôt du budget de l’État 2021 est le 23 décembre, sinon le gouvernement tombe. Le premier ministre suppléant Gantz a dû décider si sa faction issue de Kahol Lavan accordait à son ancien co-leader Yair Lapid une majorité pour la motion de dissolution de la Knesset mercredi.

Deux factions alliées à Gantz occupant des postes ministériels, le Parti travailliste et Derekh Eretz, ont anticipé en déclarant leur soutien à la motion de l’opposition, faisant écho à l’argument selon lequel l’absence de budget et la mauvaise gestion chaotique ont paralysé la gouvernance. Le ministre de la Défense, Gantz, a accusé Netanyahu de faire passer ses problèmes juridiques personnels avant les besoins du pays.

Le dirigeant de Kahol Lavan a dû faire face à un dilemme personnel. Renoncer à son alliance avec le rival détesté du Likoud, en réponse à la pression de ses partisans et aux railleries de Lapid, valait-il la chandelle, alors que cela tuerait sa seule chance d’obtenir le poste de Premier ministre dans onze mois? C’est alors que son accord de rotation avec le leader du Likoud doit entrer en vigueur. Ses conseillers l’ont averti que Netanyahu n’avait de toute façon aucune intention de tenir cet engagement. Alors pourquoi s’accrocher à une relation de plus en plus impopulaire?

D’autre part, Lapid a clairement indiqué mercredi que si Gantz retournait dans le giron de Kahol Lavan pour une élection, il ne serait plus le leader accepté du groupe.

Le Premier ministre a peu parlé de ses intentions, à part commenter brusquement que les élections seraient mauvaises pour le pays. Les experts disent qu’il a systématiquement retardé le dépôt du budget de l’État pour les années 2020 et 2021 comme un levier ou une épée de Damoclès à tenir au-dessus de la tête d’un partenaire indiscipliné de la coalition. La question du budget lui donne la possibilité de déterminer si et quand une élection profiterait au Likud – par exemple, quand les premiers vaccins contre le coronavirus seront mis en service l’année prochaine. Une dissolution sur la question du budget le laisserait d’ailleurs à la tête d’un gouvernement intérimaire jusqu’à une élection.

Mis à part les vaccins anti-covid, Netanyahu semble compter sur ses exploits extraordinaires de rétablissement de la paix au niveau régional et d’autres réalisations remarquables pour prendre des raccourcis à travers les bois. Cependant, la pandémie sans fin érode la volonté populaire de supporter des restrictions ennuyeuses, des problèmes financiers et une dépression émotionnelle, alors que les ministres qui dirigent balancent impuissants au bord d’un nouveau confinement. De plus, l’antipathie personnelle de ses adversaires envers lui et sa famille l’emporte sur la politique rationnelle. Cela se reflète dans les postes de direction vacants que les deux parties ne peuvent accepter de pourvoir.

Les partis religieux soutiennent fermement Netanyahu. La droite Yamina, éloignée du Likud, monte en flèche dans les sondages et son chef Naphtali Bennett tente de défier Netanyahu pour le poste de Premier ministre. Le Front arabe uni est divisé; Mansour Abbas, chef du parti Ra’am, s’est engagé dans des pourparlers avec le Premier ministre.

Ce vote préliminaire n’est que la première étape sur la voie d’une élection. Le processus législatif en comité et trois lectures complètes peut encore être interrompu. Gantz a laissé la porte grande ouverte au maquignonnage pour sauver la situation et éviter une élection…

Majority backs opposition motion for Knesset dissolution

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