La constitution en tant que partie civile de la LICRA dans le procès intenté à l’historien Georges Bensoussan par le CCIF, pour incitation à la discrimination, la haine ou la violence à l’égard de la communauté musulmane, suscite beaucoup de critiques à son encontre.

De Gilles-William Goldnadel, qui relève que  « Georges Bensoussan aura dû perdre douze heures pour expliquer l’évidence culturelle de la puissance de l’antisémitisme au sein du monde musulman, et qu’un sondage Ipsos commandé à la mi-janvier mais étrangement occulté aurait pu faire gagner beaucoup de temps au tribunal. Sondage qui conclut que 50% des musulmans sondés nourrissent des préjugés envers les juifs, ce qui constitue un taux record en le comparant aux autres communautés… » (http://blognadel.over-blog.com/) à Alain Finkielkraut, qui a démissionné de la LICRA il y a quelques jours.

Tant il est vrai que les chefs d’accusation à l’encontre de l’historien Georges Bensoussan ont suscité l’incompréhension. Voici, à cet égard, deux autres points de vue.

Le premier est celui du président de la LICRA de Montpellier-Hérault, Jean-Luc Bonnet, qui a exprimé son désappointement en des termes courageux :

« Monsieur Alain Jakubowicz, le combat contre tous les racismes suppose aussi de mener celui contre l’antisémitisme d’où qu’il vienne.
Sous le titre « Monsieur Bensoussan, il n’existe pas d’antisémite de naissance» Alain Jakubowicz, actuel président de notre association, la Licra avance «la légitime colère de nombre de militants antiracistes» concernant les propos tenus par Georges Bensoussan.
Je tiens, quant à moi, en tant que militant antiraciste de longue date à dire mon indignation et ma colère face aux propos d’Alain Jakubowicz et mon entier soutien à Georges Bensoussan. Ainsi, l’historien de la Shoah, l’éditorialiste du Mémorial, le coordinateur de l’ouvrage « Les territoires perdus de la République» en 2002, aurait tenu des propos racistes, essentialisant les arabes, etc…
Pourtant, dire que dans le monde arabo-musulman et en France même, dans nos quartiers et banlieues, il y a un antisémitisme virulent qui se transmet dans les familles issues de l’immigration et dans toute une population est une réalité qui justement avait fait l’objet de l’ouvrage collectif«Les Territoires perdus de la République»…en 2002.
Alain Jakubowicz de se réfugier derrière la décision du Parquet de Paris de poursuivre Georges Bensoussan…Pourtant, dire que dans le monde arabo-musulman et en France même, dans nos quartiers et banlieues, il y a un antisémitisme virulent qui se transmet dans les familles issues de l’immigration et dans toute une population est une réalité qui justement avait fait l’objet de l’ouvrage collectif«Les Territoires perdus de la République»…en 2002.
Le seul fait de citer un sociologue algérien Smain Laacher qui utilise  une métaphore pour le dire …«l’antisémitisme, on le tête avec le lait de la mère» ferait de Georges Bensoussan l’auteur de propos racistes car mettant en avant une réalité «biologique» , et de surcroît cela assignerait «tout les arabes à une identité fondée sur l’antisémitisme». Allons un peu de sérieux!  Georges Bensoussan évoque aussi, mais cela aura échappé à la sagacité de notre président national la notion d’intégration qui (pour Georges Bensoussan) reste possible dès lors que justement l’on se verra débarrassé de cet antisémitisme qui se situe sur le plan culturel.
Dès lors prétendre que Georges Bensoussan aurait visé des antisémites de naissance alors qu’il s’agit d’un atavisme  d’ordre culturel, constitue une grave déformation des propos de celui-ci.
C’est le même, sous le nom «Emmanuel Brenner» qui dans« les Territoires perdus de la République» s’interrogeait à juste titre «peut on croire qu’il n’y ait pas d’arrière fond social et familial aux pires propos assassins (et depuis des crimes à caractère antisémite ont bien eu lieu sur le territoire français) jamais entendu dans le cadre de l’école républicaine depuis 1945?»
Oui «il y a bien une imprégnation culturelle, familiale de la haine du juif avec des accents génocidaires»…«De nombreuses familles maghrébines sont travaillées par un discours anti-occidental et antisémite».
Contrairement à ce que pense Alain Jakubowicz, il n’y a nulle assignation à résidence à dénoncer ce fait culturel de l’antisémitisme dans des pans entiers de la population, car bien évidemment l’individu et (Il y en a !) peut se construire, sans reproduire nécessairement cette ignominie de la haine du juif qu’ évoque Georges Bensoussan ainsi que pour les plus illustres d’entre eux Boualem Sansal, Kamel Daoud…Alors demeure une interrogation : pourquoi ?
Pourquoi voir dans le propos de Georges Bensoussan une dimension raciste?
C’est là, je pense une forme de «déni de réalité» (tout en prétendant le contraire) et une préférence pour le confort douillet…d’une expression sans risque comme pour conjurer ses propres peurs.
Il appartient au citoyen, à nos organisations à la Licra, donc aussi et en premier lieu de résister et de ne pas se tromper dans le combat antiraciste.
Il appartient au citoyen, à nos organisations à la Licra, donc aussi et en premier lieu de résister et de ne pas se tromper dans le combat antiraciste.
C’est à cette seule et unique condition que nous pourrons garder dignité et estime de nous-mêmes.
Merci Georges Bensoussan pour votre combat et au plaisir de vous convier à une rencontre à Montpellier sur votre dernier ouvrage.
Jean Luc Bonnet, Président Licra Montpellier, le 26 janvier 2017. »
L’autre point de vue émane de l’historien Benoît Rayski, qui, dans une tribune dans le journal ATLANTICO, estime que la LICRA est morte.

« Au commencement était la LICA (Ligue Contre l’Antisémitisme). Dans les années 30, ses jeunes militants, pas tous juifs loin de la, faisaient le coup de poing contre les Camelots du Roi et quelques autres groupes d’extrême droite dont la haine du Juif était la raison d’être. Le régime de Vichy mit bon ordre à tout cela. Dans les années de l’après guerre la LICA se mua en LICRA (Ligue Contre le Racisme et l’Antisémitisme). Il fallait bien ça, une nouvelle population souffrante requérant aussi son attention.

La cousine d’extrême gauche de la LICRA, le MRAP, fut encore plus radicale dans son entreprise de déjudaïsation. Les initiales MRAP voulaient dire Mouvement Contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix. On garda le sigle en en modifiant le contenu. Et le MRAP devint le Mouvement Contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples ! Bien trouvé non ? Il ne fallait désespérer les quartiers et les cités ou le mot “Juif” est toujours précédé de “nique le”…

La LICRA, avec un peu de retard, s’est engagée sur le même chemin que le MRAP. Elle s’est portée partie civile dans le procès pour islamophobie intenté à Georges Bensoussan, historien courageux et auteur des Territoires perdus de la République. La plainte contre lui a été déposé par le Comité Contre l’Islamophobie en France (CCIF), une vitrine transparente des Frères musulmans. Dans un pays normal toute plainte émanant d’une telle officine irait directement au panier. Apparemment il n’est pas interdit aux islamistes d’user et d’abuser des lois françaises…

Voir la LICRA marcher la main dans la main avec les barbus du CCIF a de quoi donner la nausée. Et Alain FInkielkraut a eu la nausée. Il vient de démissionner de cette organisation pointant son “déshonneur”. Le philosophe, tout intelligent qu’il est, a mis du temps à comprendre les mécanismes implacables qui modifiaient le visage de la LICRA dont il était membre. Il fallait, rapport à la nouvelle clientèle que la LICRA veut séduire, faire oublier un peu le côté juif de l’organisation. C’est devenu : “cachez cette kippa que je ne saurais voir”. La conquête des djellabas vaut bien ça…

On s’en voudrait de terminer sur une note aussi grave. Car il se passe des choses drôles au tribunal où est jugé Bensoussan. Une sociologue d’origine arabe, citée comme témoin par le CCIF, est venue ainsi expliquer que dans les familles maghrébines quand on engueulait les enfants en les traitant d’ “espèce de juif” il ne fallait pas y voir malice. Juste un tic langagier. Pas méchant pour un sou. Moi quand j’engueule mes enfants je ne leur dit pas “espèce d’Arabe”…

Ce procès Bensoussan n’a pas fini de faire parler de lui. Tant il est vrai que sa mise en accusation cristallise des questions qui se font plus pressantes que jamais et qui sont au coeur des problèmes que nous connaissons aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde.

Impossibilité d’exprimer une réalité. Dénis. Rôle des associations anti-racistes dans ce combat contre l’islamisme. Et, aussi, bien sûr, la position réelle qu’entendent occuper les intellectuels et associatifs dénonçant l’islamisme.

Le rôle de témoin à charge de Mohamed Sifaoui, en l’occurrence, est problématique.

Dire de Georges Bensoussan qu’il «détricote tous les moments positifs entre juifs et arabes. N’est-il pas en train d’écrire une histoire qui peut servir à des milieux douteux ? C’est un destructeur des ponts entre juifs et arabes. »  alors que cet intellectuel est réputé pour dénoncer et démonter tous les circuits de haine de l’islamisme amène à la question qui fâche :

Suffit-il de détester les islamistes pour ne pas haïr les Juifs ?

Solange Hendi pour JFORUM

 Lire également : Georges Bensoussan : « Ils veulent interdire de penser »

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alexandra

Cela devient inouï cet aveuglement volontaire.
La Licra est-elle corrompue ? Plus jamais je ne ferais confiance à cette association.
Quant à la soit-disante sociologue citée comme témoin du CCIF, avec son « tic de langage », elle ne fait que donner raison à G. Bensoussan : l’antisémitisme dans les familles arabes est une chose tellement banale, naturelle et ordinaire qu’il ne semble venir à l’idée de personne de s’en offusquer. Voilà ce que son « témoignage » dit.

DAMRAN

La judiciarisation à outrance voulue par les organisations islamistes est une stratégie mise en place pour faire taire toute opposition et intimider ceux qui osent s’exprimer différemment de la pensée unique généralisée.
Il revient à la justice d’étudier les dossiers qui lui sont remis avant de les transmettre à un juge, autrement la pensée islamiste va l’emporter haut la main, face à la peur qui est son outil principal d’action.

Lire ci-dessous, l’article complet paru dans « Valeurs Actuelles » qui en dit long à ce propos, c’est encore pire que le deux poids-deux mesures, il s’agit de complaisance judiciaire insupportable :

Justice.
L’enquête préliminaire visant l’imam de Brest Rachid Abou Houdeyfa, – qui s’était fait connaître en publiant sur internet des vidéos polémiques – a été classée sans suite, “faute d’infraction établie”, selon le parquet de Brest.
L’enquête préliminaire ouverte à l’encontre de l’imam salafiste de Brest Rachid Abou Houdeyfa, – qui s’était fait connaître en publiant sur internet des vidéos polémiques – a été classée sans suite, “faute d’infraction établie”, a annoncé, ce vendredi 3 février, le parquet de Brest. Ouverte en avril 2016, suite à la prise de parole de François Hollande sur le sujet, l’enquête visait les activités économiques de l’imam de la mosquée Sunna. Ses propos controversés ne tombent pas sous le coup de la loi.

“Prêcheur de haine”
Le jeune prédicateur est à l’origine de nombreuses vidéos sur internet. En plusieurs années, il a enregistré neuf-cents heures de prêches qui ont valu au religieux le surnom “d’imam youtubeur”. Certaines de ces vidéos ont créé la polémique, comme celle dans laquelle on le voit expliquer aux enfants que celui qui écoute rock’n’roll peut être transformé en porc.

Emanuel

Quelle honte de condamner un intellectuel aussi honnête et érudit que Georges Bensoussan!!! Que la licra marche avec de pauvres aveugles c’est encore pire que ce qu’on pouvait penser. Mais la France aura bien du mal à soutenir l’insoutenable et les générations à venir vont pâtir de la faiblesse de certains intellectuels…
Courage M. Bensoussan le bon sens l’emportera… .enfin je l’espère!

Benouaisch

quels beaux souvenirs….quand nous pouvions nous traiter de …Fils de Juif ou de musulman.. sans attirer autre chose qu’une bonne dispute de voisinage…

Paul

Le procès de la LICRA est fait. Elle est condamnée pour avoir pactisé avec les islamistes contre un intellectuel qui avait dénoncé avec brio l’islamisma des banlieues. Mon plus profond mépris à Alain Jakubowicz et à la LICRA!