Le roi Abdallah II de Jordanie a prononcé son discours annuel « Crown Speech » (discours de la couronne) le 24 mai 2015, pour commémorer le jour de l’indépendance jordanienne et le 70e anniversaire de la fondation de la monarchie hachémite en Jordanie.

Ses références à la question palestinienne méritent notre attention.

Abdullah a déclaré que la Palestine a été partie prenante dans l’Uruba (arabisme) la Grande Révolte arabe contre les Turcs ottomans, qui a commencé le 5 Juin 1916, et il a souligné la centralité de la mosquée al-Aqsa dans les responsabilités du Royaume Hashemite.1

Lors de la révolte arabe, les Hachémites ont rejoint le camp des Britanniques lors de la Première Guerre mondiale qui a mis fin au califat ottoman et le nationalisme arabe est né sur ses ruines.

Winston Churchill, British Secretary of State for the Colonies, with King Abdullah I and T. E. Lawrence (“of Arabia”), in Jerusalem, 1921.

Abdullah a ignoré les désirs des palestiniens pour un Etat (les arabes de palestine ne se faisaient pas encore appeler palestiniens à l’époque NDLR) D’ailleurs il ne voyait pas le bien fondé d’un nationalisme palestinien, en général – et il avait déclaré que la Palestine faisait partie intégrante de « l’arabisme » [identité arabe] signifiant par là qu’il n’y avait pas de caractère distinctif palestinien.

Le discours de la Couronne a été prononcé après qu’une détérioration progressive ait marqué les relations entre la Jordanie et l’Autorité palestinienne jusqu’à un point de rupture entre le roi et le chef de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen. Cette détérioration a commencé il y a deux ans lorsque les Palestiniens ont forcés la délégation jordanienne à soumettre une proposition contraire à la position de la Jordanie sur Jérusalem, au Conseil de sécurité des Nations Unies. 

Elle s’est envenimée suite à l’expulsion honteuse d’une figure religieuse jordanienne de haut rang de la Mosquée al-Aqsa, puis avec l’échec de la Jordanie à installer des caméras de sécurité sur le Mont du Temple suite à de virulentes objections palestiniennes, et plus récemment encore, avec l’abrogation d’un accord écrit entre la Jordanie et l’Autorité palestinienne concernant la représentation de Jérusalem à l’UNESCO par la Jordanie. Un rappel: les Palestiniens ont fait passer une décision à l’UNESCO visant à  effacer l’histoire juive du Mont du Temple.

Ce qui ravive encore la fracture entre la Jordanie et l’Autorité palestinienne, c’est la possible fermeture des ponts sur le fleuve du Jourdain comme l’Egypte qui a fermé son point de passage de Rafah avec Gaza. La Jordanie a menacé de le faire après l’expulsion de ses représentants de la Mosquée al-Aqsa, et cette menace n’a jamais disparu.

Ceci expliquerait pourquoi une délégation de commerçants de Hébron se sont rendus en Jordanie récemment pour conclure un accord commercial distinct entre Hébron et la Jordanie qui ne seraient pas lésés par la potentielle fermeture de ces ponts. Une importante délégation des villages situés sur les collines de Hebron est actuellement aussi en train d’être organisée.

JCPA.org

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