La toute dernière chance du Liban de se sauver des griffes de l’Iran 

La démission d’Hariri et ses paroles très crues à l’encontre de l’Iran créent une opportunité pour tenter de modifier la réalité dans ce pays, avant que l’Iran et le Hezbollah n’achèvent leur mainmise complète. Cela requiert, à la fois, des pressions internationales et des décisions libanaises courageuses, ainsi qu’une action israélienne indirecte.

 

La démission du Premier Ministre Saad al-Hariri et ses paroles très crues contre l’Iran ont créé une occasion  d’essayer de modifier la réalité dans le pays de notre voisin du nord. Je ne parle pas d’intervention militaire, comme celle qu’a tenté Israël en 1982, mais de la création d’une coalition internationale qui ferait pression sur le Président libanais, avant qu’il entreprenne de changer la situation de son pays.

Après l’assassinat, en 2005 du Premier Ministre d’alors, Rafik al-Hariri, le père du premier ministre démissionnaire, une coalition internationale avait exigé des Syriens le retrait de leurs forces du Liban. Dans un débat organisé par le Premier Ministre d’alors en Israël, Ariel Sharon, les participants étaient d’avis que l’initiative internationale correspondait aux intérêts israéliens, mais en tant que chef du Conseil de Sécurité Nationale, je pensais que le retrait syrien du Liban ne ferait que renforcer l’influence bien plus dangereuse et pernicieuse de l’Iran.

En définitive, une nouvelle coalition s’est alors établie entre l’Arabie Saoudite, la France et les Etats-Unis -les pays qui ont actuellement un intérêt et la capacité d’influencer la situation au Liban – et à la suite de cette pression coordonnée, qui avait reçu l’appui des Nations-Unies, la Syrie s’est précipitée pour retirer ses divisions du Liban.

Lebanese President Michel Aoun (R) with Hezbollah Secretary-General Hassan Nasrallah. Helping Iran take over his country

Le Président Michel Aoun (D) avec le Secretaire-Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Aider l’Iran à s’emparer de son pays…  

 

Cette fois, la pression devrait se concentrer sur le Président chrétien du Liban, Michel Aoun, qui aide l’Iran à s’emparer de son pays et qui a déclaré que le Hezbollah est la « force défensive » du Liban. En disant cela, il prend fondamentalement la responsabilité de toutes les actions du Hezbollah et il reconnaît implicitement que l’organisation a la puissance de dicter l’agenda du pays en matière de sécurité.

Au lieu d’essayer de convaincre la Grande-Bretagne de soutenir un amendement à l’accord nucléaire avec l’Iran, comme le Premier Ministre Binyamin Netanyahu l’a fait au cours de sa récente visite à Londres (un effort futile qui n’a aucune chance de succès), l’éclairage aurait dû porter vers les activités iraniennes en Syrie et, à présent, au Liban. Les efforts diplomatiques devrait être axés sur l’obtention d’une exigence portée par la communauté internationale que le Président, le parlement et le peuple libanais prennent une décision : soit, ils veulent être considérés comme un état souverain, soit ils acceptent que la tutelle de l’Iran s’exerce sur eux, à travers le Hezbollah.

S’ils choisissent la première option, cela pourrait se traduire – au moins au premier stade – par trois engagements de leur part : 1) une demande que l’Iran retire ses forces, dont les Gardiens de la Révolution, du pays ; 2) l’exigence d’un engagement du Hezbollah de n’agir que conformément aux instructions du gouvernement légal du Liban ; et 3) Une déclaration que le gouvernement libanais soit responsable du maintien de l’ordre et du calme à la frontière israélienne.

On peut supposer que ce ne sont là que des mots, mais la situation est actuellement différente : le Liban a une chance, peut-être sa dernière chance, de se libérer des griffes de l’Iran. Et cela requiert des décisions courageuses. Si le président libanais refuse, on pourrait l’interpréter comme un aveu qu’il continuera à ramper devant l’Iran et le Hezbollah jusqu’à ce qu’ils achèvent leur mainmise sur le Liban.

Une composante importante, ici, serait l’OTAN. Cette exigence attendue du Liban doit se conjuguer à un engagement des états-membres de l’organisation de fournir au Liban une aide militaire au cas où le Hezbollah résiste. L’Occident a hésité en Irak et en Syrie et, la conséquence est que ces pays, sont, fondamentalement « tombés » entre les mains de l’Iran. Si nous voulons empêcher un siège iranien total dans la région, on doit empêcher que le Liban n’y tombe aussi.

Est-ce que le Président Donald Trump, à la différence de ses prédécesseurs sait comment recourir et employer la force? Cela peut être des temps difficiles. Nous ne devons pas nous attendre à un acte courageux du Liban sans le soutien de l’Occident et nous ne pouvons pas nous attendre à une initiative des Américains sans une requête de la part du gouvernement légal du Liban. Il n’y a qu’une combinaison de ces deux facteurs qui puisse éventuellement déboucher sur un succès.

Et qu’en est-il de l’action d’Israël? Nous ne pouvons pas intervenir directement. Quand nous avons essayé de le faire, en 1982, nous avons été entraînés à nous embourber inutilement au Liban. Mais il y a deux choses qu’Israël peut faire : d’abord, l’Etat peut tenter de convaincre les pays occidentaux d’être proactifs au Liban, selon les lignes directives que je viens juste de présenter ; deuxièmement, il peut re-clarifier qu’aussi longtemps que le président, le gouvernement et l’armée au Liban préfèrent servir l’Iran, cela aura une influence négative nous dirigeant droit vers la « Troisième guerre du Liban ». Si et quand cette troisième guerre éclatera, Israël ne combattra pas que le Hezbollah, mais combattra son patron : l’Etat du Liban.

 

Major-Général (de réserve) Giora Eiland est un ancien Chef du Conseil National de Sécurité d’Israël.

ynetnews.com

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