Soixante ans après la grande révolte juive, sous le règne de l’empereur Hadrien, une seconde grande révolte juive éclate.

Lorsqu’il prend la charge suprême de l’empire romain, à 42 ans Hadrien se considère comme le meilleur défenseur de la civilisation gréco-romaine. A la suite de sa visite en Judée, il prend des mesures antijuives.

La première année de la guerre, les révoltés conduits par Bar Kokhba enregistrent des victoires contre les armées romaines : un semblant de service est rétabli sur les ruines du Temple.

La riposte romaine est terrible, l’empereur Hadrien vient lui-même en Judée : Jérusalem est reprise et les Juifs atterrés par cette nouvelle se replient vers la Mer Morte, Massada et Bétar. Les Romains pourchassent les Juifs et leurs familles réfugiées dans les grottes et toutes les poches de résistance sont vaincues.

Jérusalem est alors complètement rasée. Débaptisée, elle porte désormais le nom romain d’Aelia Capitolina où un temple est dédié à Jupiter sur l’emplacement du Temple des Juifs qui n’ont plus le droit d’entrer dans la Ville sous peine de mort, la Judée désormais baptisée Palestine, est désertée.

Pendant ce temps, le centre de la vie juive se reconstitue en Galilée autour de rabbins et d’érudits installés à Safed, Tibériade et Zippori où ils rédigent le Talmud[1].

Après la première révolte juive, Johanan Ben Zakkaï est parvienu à sortir de Jérusalem caché dans un cercueil[2]. Il obtient de Vespasien, futur empereur, l’autorisation de fonder une école rabbinique à Yavné. Avec ses successeurs, il va refonder un Judaïsme privé du Temple et de tout pouvoir temporel : élaboration de la Mishna (codification de la loi orale), du Talmud dont celui de Babylone dépasse en renommée celui de Jérusalem.

Un des deux Talmud est appelé Talmud de Jérusalem, alors qu’il a été rédigé en Galilée. Le nom qui a été attribué à ce Talmud marque l’engouement qu’éprouvent ses rédacteurs envers la Ville sainte.

Désormais, ce sont les docteurs de la Loi qui vont être les régulateurs de la religion juive. Jérusalem n’est plus qu’un vœu et un symbole d’espérance.

Pendant deux siècles, Jérusalem demeure une cité païenne. Si Jérusalem cesse d’être alors la capitale d’un état juif, durant le temps de la perte d’indépendance nationale, la ville demeure malgré tout le centre de la foi religieuse.

Pendant plus de 300 ans il est interdit aux Juifs d’entrer à Jérusalem ou même de s’en approcher sous peine de mort.Saint Jérôme, violemment anti-juif, témoigne déjà au IVesiècle de l’habitude des Juifs de venir pleurer le long du mur :

« Jusqu’à ce jour, ces locataires hypocrites ont l’interdiction de venir à Jérusalem, car ils sont les meurtriers des prophètes et notamment du dernier d’entre eux, le Fils de Dieu ; à moins qu’ils ne viennent pour pleurer car on leur a donné permission de se lamenter sur les ruines de la ville, moyennant paiement ».

Pour illustrer notre réflexion, on relate cette histoire mettant en scène le célèbre rabbin Akiva[3]qui a soutenu l’une des dernières révoltes juives antiromaines dirigée par Bar Kochba[4].

Rabbi Akiva, raconte le Talmud, passa un jour avec ses élèves près du Mont du Temple, quand ils aperçoivent un renard qui rôde sur l’emplacement du Saint des Saints. Les compagnons de Rabbi Akiva fondent en larmes, mais Rabbi Akiva sourit :

« Pourquoi ris-tu ? » lui demandent-ils. « Et pourquoi pleurez-vous ? ». « Nous voyons l’endroit où seul le grand Prêtre avait accès hanté par les renards et nous ne pleurons pas ? » « C’est pour cela, répond Akiva que je ris. Si la menace divine de détruire son sanctuaire s’est bien réalisée, sa promesse de le reconstruire plus beau qu’avant s’accomplira certainement aussi » et les autres de s’écrier « Akiva, tu nous as consolés ».

Cette anecdote contient les thèmes majeurs de l’histoire du monde juif: splendeur, destruction et renaissance.

Jforum

 


[1] Talmud : en hébreu, enseignement. Ensemble des écrits tirés des enseignements des rabbins, de la loi orale, interprétation de la Bible hébraïque. Il est composé d’un texte central, la Michna (IIe siècle) et d’un commentaire de cette Michna, la Guemara (Ve siècle). Il existe deuxcompilations talmudiques : le Talmud dit de Jérusalem et le Talmud de Babylone

[2] Cf. Le Talmud de Babylone.

[3]Rabbi Akiva est l’un des plus importants maîtres de la troisième génération de docteurs de la Mishna (Ie-IIesiècles)

[4]Simon BarKokhba fut un patriote juif, et le chef de la dernière révolte des juifs contre l’empire romain.

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Abraham

Jérusalem (3): la dernière révolte juive contre Rome
Ce soulèvement d’essence messianique où la Diaspora prit sa part, fut décidé par rabbi Akiva fondateur de l’Yeshiva de Bné Brak, il reconnut comme messie, Bar Khorbah, comme vrai Messie malgré l’opposition de l’assemblée.
Ce choix est motivé par la décision du gouverneur de la région Hadrien en l’an 110 de notre ère, avant qu’il ne soit désigné par l’empereur Trajan comme son hériter, de procéder à la construction du 3ème Temple où résiderait Hashem. Son neveu AQUILA converti au judaïsme a traduit la Torah en araméen, nous permettant aujourd’hui de lire et de comprendre le Rouleau sacré de la même manière qu’il y a 20 siècles.
Le choix de rabbi Akiva avait pour objectif de faire annuler la construction du 3ème Temple, car cette édifice aurait permis aux Cohanim et aux Lévites de reprendre le pouvoir et les Rabbis deviendraient des scribes sans pouvoir théologique.
Ce soulèvement prétendument d’essence messianique conduit l’empereur Hadrien, de crainte d’être accusé par le sénat de connivences avec les juifs, a une répression dramatique. Elle conduit à la destruction de 585 villages bourgs et cités, le sacrifice de 90.000 combattants juifs enfermés dans la forteresse de Beithar, laissés sans sépulture, la destruction de la Jérusalem juive et à son changement de nom par celui d’une déesse païenne du nom d’Oeilia Capitolina, et cerise sur le gâteau le changement de nom de la province : Judée-Samarie-Galilée par Palestine.
Si, Jérusalem retrouve son identité au 4ème siècle ce fut grâce au christianisme. Ce culte s’étant hissé à la plus haute marche du pouvoir romain et comme la résurrection ne pouvait se produire que dans la cité de David, celle-ci retrouve son identité d’origine, mais pas la Judée-Samarie-Galilée !

Miraël

Le troisième temple sera assurément un chef d’oeuvre architecturale