Winter 1941. Dr. Rosenfeld (Mitte) mit dem Vizegesundheitsminister Cui Yitian (li.) und Qi Zhonghuan, dem ärztlichen Direktor der Neuen 4. Armee © ÖGCF

Dans l’Empire Austro-Hongrois, dans une charmante petite ville nommée en ce temps-là Blumberg et aujourd’hui Lvov en Ukraine, naquit un garçon premier-né du couple Régina et Michaël Rosenfeld, en 1903.

La famille décide de déménager sept ans plus tard, dans un village situé en basse-Autriche (Wöllersdorf) et la famille compta un enfant de plus, une fille du nom de Stéfanie.

Âgé de 18 ans, il décida de s’orienter vers des études de médecine et, pour cela, il s’installe à Vienne pour s’inscrire en faculté de médecine et, sept ans plus tard, il reçoit son diplôme et se trouve apte à professer ce métier qui lui plait tant. Il décida de se spécialiser en urologie et en obstétrique et parallèlement, il travaille en milieu hospitalier.

La sœur de Jacob, avait, elle aussi, fait des études de médecine et de dentaire. Ils décidèrent d’ouvrir ce que l’on appellerait aujourd’hui un « centre médical ».

Cependant, la vie heureuse en Autriche disparut avec l’expansion du régime Nazi sur l’Autriche, qui rejoignit la politique d’Hitler (l’Anschluss) et, Jacob Rosenfeld fut arrêté et envoyé à Dachau et de là à Buchenwald.

En 1939, il fut libéré avec l’ordre de quitter le pays dans les deux semaines suivantes. Cette situation se présenta en 1939 à plusieurs Juifs isolés ou familles juives qui purent grâce au concours de deux personnages d’exception que furent le consul chinois du nom de Ha Fengshean ou du consul du Japon Chiune Sugihara tous deux d’ailleurs élevés au rang de « Juste des Nations » par l’Organisme « Yad Vashem » de Jérusalem.

Jacob Rosenfeld reçut donc un visa pour la Chine et, il s’enfuit avec son frère Yoshi (Yéhoshouâ) pour Shanghaï où ils ouvrirent un autre centre médical dans le ghetto de Shanghaï qui était soumise à l’occupation japonaise.

Puis, il prit la décision de rejoindre les rangs de l’armée révolutionnaire et populaire chinoise, avec l’un de ses amis juifs, réfugié lui aussi.

Dr. Jakob Rosenfeld

Dr. Rosenfeld (1903–1952) in der Uniform der 4. Armee.
© ÖGCF

Son ami : Heinz Schiff, communiste plus que convaincu était un journaliste installé dans le ghetto et il écrivait pour un périodique allemand : Die Welt Wien sous le pseudonyme « Asiaticus ». Rosenfeld, avec la complicité de son ami, réussit à s’échapper du ghetto en 1941 et en tant que médecin s’engagea dans l’armée chinoise, dont les combats se jouaient autour de Shanghaï.

Il occupa alors les fonctions de chirurgien dans l’hôpital de campagne (de guerre). Il soigna ainsi des milliers de soldats blessés mais aussi des paysans et mis au monde de très nombreux bébés.

Mais le patronyme Rosenberg était imprononçable pour la population chinoise il fut donc désigné par le sobriquet Louo Sheng soit « long nez ».

Deux années plus tard, il se retrouva dans un autre détachement militaire au Nord de la Chine.

Il gagna du galon mais Mao Ze Dong (Mai Tsé Tung) le nomma Général. A ce titre, il eut pour mission de faire construire des hôpitaux et former des équipes médicales.

Un an plus tard, les Japonais bombardaient l’un des hôpitaux qui fut reconstruit deux ans plus tard en 1946 cependant, Rosenfeld fut nommé en 1945, Médecin en chef de l’Armée chinoise stationnée en Mandchourie.

C’est en 1949 que la guerre civile chinoise fut stoppée par la victoire du parti communiste chinois et la création de la République Populaire de Chine.

C’est alors que Rosenfeld décida de regagner son Autriche natale avec son frère pour tenter de rassembler le reste de la famille dont certains membres avaient été massacrés au cours de la Shoah.

Il désira retourner en Chine mais il rencontra de nombreuses difficultés ; il pensa à retrouver son frère aux Etats Unis mais le visa lui fut refusé à cause de sa participation à la révolution chinoise.

Il lui restait l’opportunité de venir retrouver son plus jeune frère qui résidait en Israël et c’est ainsi qu’il fit son « aliya » en août 1951.

Il fut employé à Tel-Aviv à l’hôpital Assuta et quelques mois plus tard il décédait des suites d’un arrêt cardiaque. Et il fut enseveli au cimetière de Kyriat Shaoul dans les faubourgs de Tel-Aviv.

Il est à signaler que depuis l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et la Chine que des officiers chinois de haut rang se rendent sur la tombe de « l’homme au long nez » : Louo Sheng pour saluer cet homme courageux qu’il fut.

En Chine, en Israël et en Chine des hommages furent rendus par des exposition dans divers musées comme le Beith HaTefoutsoth à Ramat Aviv ou à Vienne en 2006.

Dans l’ancien Empire du Milieu, des cités ont donné à des rues le nom de Louo Sheng et un monument à son effigie fut consacré à sa mémoire.

L’hôpital de Shandong porte le nom de Louo Sheng et même le service philatélique des Postes chinoises inaugura en 2003, année du centenaire de la naissance de Rosenberg, une série de timbres célébrant le grand homme et, en 2016, une statue de Jacob Rosenberg fut exposée au Musée de la déportation de Shanghaï.

Et, enfin, dans l’entrée de l’hôpital autrichien de la ville de Graz a été apposée une plaque pour perpétuer son souvenir.

Rosenfeld Gedenktafel beim UKH

Gedenktafel für Dr. Rosenfeld beim Eingang in das UKH
© B. Mader

Caroline Elishéva REBOUH
MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

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Bonaparte

@  » il fut donc désigné par le sobriquet Louo Sheng soit “long nez”.  » .

On peut en sourire .