Israël devant la réhabilitation du boucher de Damas
Freddy Eytan
Le président syrien, Bachar al-Assad, sort vainqueur de son isolement diplomatique et redevient fréquentable au sein de la ligue arabe. Après avoir déclenché en 2011 une guerre civile qui a fait plus de 500 000 morts et provoqué l’exode de millions de réfugiés, voilà que le boucher de Damas est réhabilité et regagne sa place parmi les nations arabes. Le 6 février 2023, lors du terrible séisme qui avait frappé la Syrie, Assad saute sur la macabre occasion, demande un soutien humanitaire et une aide internationale pour reconstruire son pays. Le président syrien n’a guère besoin de cette aide puisque sa fortune familiale est estimée à deux milliards de dollars…Un réseau de sociétés écrans et des comptes cachés dans des paradis fiscaux. Sa famille contrôle l’énergie, l’immobilier et les télécommunications du pays et gère même le trafic de la drogue avec l’Iran et le Hezbollah. Le pouvoir alaouite qui dirige est ancré dans toutes les sphères de la société, de l’armée, des services de sécurité et des institutions gouvernementales. Assad étouffe et écrase toutes les libertés des droits de l’Homme. Il ne recule d’aucun moyen pour mettre au pas ses opposants en exerçant à leur encontre une punition sanglante et impitoyable. Son armée est principalement destinée à la répression intérieure.
Et pourtant, durant cinq décennies le monde libre laisse faire dans le désarroi total. Les crimes souillés de sang perpétrés par la famille Assad ne datent pas d’aujourd’hui. Hafez al Assad, père de Bachar, fut en février 1982 responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes, dont des centaines d’enfants innocents, lors d’un massacre sans précédent par sa brutalité et son horreur dans la ville de Hama. La barbarie, la sauvagerie et l’utilisation d’armes chimiques se sont poursuivies par ce même régime sanguinaire durant toute la guerre civile. Le 6 septembre 2007, l’aviation israélienne avait détruit un site nucléaire syrien construit avec l’aide de la Corée du Nord et l’Iran.
Le président Nicolas Sarkozy accueille à l’Elysée Bachar el Assad. (Présidence de la République France/Flickr)
Les pages de l’histoire contemporaine syrienne demeurent obscures et infâmes. Rappelons pour mémoire les assassinats commandités par Damas et perpétrés avec la connivence de l’Iran et du Hezbollah : de l’ambassadeur de France à Beyrouth, Louis Delamare, en 1981, du président Bachir Gemayel en septembre 1982, et du Premier ministre Rafic Hariri en février 2005. L’explosion des voitures piégées à Beyrouth en 1983 qui a coûté la vie à 241 Marines américains et 58 soldats français et de nombreux autres attentats meurtriers perpétrés dans plusieurs capitales européennes.
Et pourtant, tous les dirigeants occidentaux ont fait le chemin de Damas et les présidents français Chirac et Sarkozy ont accueilli la famille Assad en grande pompe et devant l’Arc de Triomphe…
Nous constatons toujours que le monde arabe demeure indifférent face aux massacres quotidiens de leurs frères. Aucune manifestation ne défile, non plus, dans les rues de Paris, Londres, Berlin ou Montréal pour protester contre ce régime sanguinaire…Les intellectuels et les éditorialistes sont toujours plus sévères et arrogants quand Tsahal ose se défendre et lance des opérations ponctuelles et préventives contre des terroristes islamistes. Certes, les massacres en Syrie sont rapportés par les médias mais ne font pas hélas, la une des journaux ni la priorité des nouvelles, comme c’est le cas pour un seul palestinien tué ou blessé dans des affrontements avec les forces israéliennes. Toujours ce double standard, un poids deux mesures, quand l’actualité concerne l’Etat juif.
Le site nucléaire syrien avant et après sa destruction par Tsahal. (Porte-parole de Tsahal)
Le 19 mars 2022, Assad s’est rendu aux Émirats arabes unis, pour une première visite dans un pays arabe depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011. Lors de cette visite soutenue par l’Iran, Assad a discuté avec le prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed de « la coopération et la coordination entre les deux pays frères » en vue de “contribuer à la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde arabe et au Moyen-Orient ».
La réhabilitation de Bachar El Assad a été déjà présenté lors d’une rencontre tripartite inédite tenue à Jérusalem le 24 juin 2019 avec les conseillers à la sécurité nationale des Etats-Unis et de la Russie. Israël avait proposé un plan de paix qui appellerait un retrait de toutes les forces étrangères de Syrie, une aide financière pour la restauration du pays, et des élections présidentielles. Dans le cadre des tractations avec les Etats arabes, Nétanyahou pensait que ce plan pourrait chasser l’Iran du plateau du Golan et mettrait un terme à la guerre civile. Un souhait bien naïf.
Ce n’est pas la première fois qu’Israël tente en vain de négocier un accord de paix avec la Syrie. Rappelons brièvement, la Conférence de paix de Genève en 1974 et les accords de désengagements de Tsahal après la guerre de Kippour, ainsi que les nombreuses navettes d’Henry Kissinger, Warren Christopher et James Baker à Damas. Les propositions à Hafez el Assad de Benjamin Nétanyahou en 1996, les négociations d’Ehoud Barak en 2000 et Ehoud Olmert en 2008, ainsi que la fameuse rencontre à Genève du président Bill Clinton avec Assad. En octobre 1991, lors de la Conférence de paix de Madrid, des délégations israéliennes étaient présentes pour la première fois pour négocier la normalisation entre les deux pays voisins.
Voilà déjà 22 ans que Bachar el-Assad dirige la Syrie avec un bras de fer. Il maintient son pouvoir grâce au soutien de l’Iran et une présence militaire russe dans le pays.
La Russie est affaiblie par la guerre ukrainienne et ne compte pas retirer toutes ses troupes de Syrie. Moscou est sanctionnée pour ses crimes de guerre en Ukraine et elle est isolée dans l’arène diplomatique occidentale. En revanche, l’Iran sort de sa quarantaine et se renforce grâce à un nouvel accord signé avec l’Arabie saoudite sous les auspices de la Chine.
Ces jours-ci, le chef de la diplomatie iranienne a observé le territoire israélien à partir d’une position du Hezbollah installée proche de la frontière libanaise. Son président Ibrahim Raissi est attendu à Damas pour planifier la marche à suivre avec Assad.
L’Amérique du président Biden est indifférente en laissant Israël affronter seul la nouvelle donne géopolitique et les menaces de guerre.
Israël ne peut permettre le maintien d’Assad au pouvoir tant que l’Iran s’installe dans notre région et le Hezbollah fait la pluie et le beau temps au Liban. Tsahal devra poursuivre ses attaques ponctuelles contre l’acheminement d’armes sophistiquées au Hezbollah via Damas. Israël et les pays occidentaux ne peuvent tolérer les crimes d’Assad, la terreur contre sa propre population, les armes chimiques et ses intentions de construire toujours des sites nucléaires à des fins militaires. Le départ de toutes les forces étrangères est impératif, puis œuvrer pour un changement de régime acceptable par la Ligue arabe et particulièrement par l’Arabie saoudite.
Dans le contexte géopolitique actuel et devant l’indifférence des Etats-Unis, le temps n’est pas encore propice pour réhabiliter Assad. Le boucher de Damas devra être traduit en justice pour crime contre l’Humanité.
Il s’agissait de choisir entre Assad le » boucher » et Daech le »charcutier »
Le premier a sauvé les minorités.
Cessons de répéter les crétineries occidentales
Assad doit etre pendu ainsi que Poutine
Si Damas attaque Israel il faudra que Tsahal détruit Bachar et sa famille ainsi que Nasralah et ses boueux d’iraniens tous en enfer ….