Interdiction des voitures anciennes à Paris ou le «vivre-ensemblisme» autoritaire

Crédits Photo: Jean-Christophe Marmara/Le Figaro

FIGAROVOX/TRIBUNE – A partir de ce vendredi, la mairie de Paris interdit les véhicules les plus anciens. Pour Eloïse Lenesley, cette mesure qui pèse sur les «banlieusards» est une «pollution idéologique» qui ne permet pas de lutter contre la pollution des embouteillages.


Eloïse Lenesley est journaliste. Elle collabore notamment à Causeur.


Pour madame Hidalgo, la pollution est comme le nuage de Tchernobyl: elle s’arrête au seuil du périphérique parisien, qui échappe à sa nouvelle mesure gadget garantie 100% attrape-bobos, en vigueur depuis le 1er juillet: le bannissement des véhicules dont l’immatriculation est antérieure à 1997, du lundi au vendredi, entre 8h00 et 20h00. Tandis que le reste de l’Ile-de-France demeurera asphyxié par une épaisse nappe de particules fines et autres émanations mortifères, Paname se métamorphosera par enchantement en havre d’air pur, en poumon salvateur, en îlot oxygéné, enfin débarrassé des 4400 rebuts mécaniques qui compromettaient dangereusement sa survie respiratoire. Il était urgent de les mettre en quarantaine, sauf la nuit et le week-end où il semblerait, pour une raison encore non-élucidée, qu’ils polluent moins. Au terme d’un bras de fer avec la mairie, les voitures de collection bénéficient d’une opportune dérogation pour continuer à planter leurs chromes dans les artères bouchées d’une ville qui accueille tout de même l’incontournable salon Rétromobile depuis 40 ans. C’eût été ballot de les en expulser.

Quant aux véhicules qui se voient encore octroyer par la reine de Lutèce le droit (pour combien de temps?) de rouler dans la capitale, ils sont désormais classifiés en cinq catégories alambiquées dont la bureaucratie française a le secret, scrupuleusement détaillées dans un tableau qui viendra à bout de vos insomnies les plus tenaces. Les propriétaires qui le souhaitent pourront se procurer et apposer la vignette correspondante pour la modique somme de 4,50 euros, via le site certificat-air.gouv.fr.

Quel sophisme nous fera ingurgiter que l’infinitésimal 1% du parc automobile empruntant les rues de Paris

menace davantage notre santé que les embouteillages à n’en plus finir générés par la politique inepte de la municipalité socialiste depuis 2001, qui a réaménagé, restreint ou interdit des voies de circulation et supprimé quelque 90 000 places de stationnement en quinze ans? Sans parler des innombrables pistes cyclables où vient flâner un Vélib’ toute les cinq minutes, alors que des quatre-roues se retrouvent agglutinés sur des espaces rabotés. Comment quantifier la pollution d’un véhicule, dès lors que certains modèles anciens très bien entretenus s’avèrent moins nocifs que des gammes plus récentes? Une antique Mini qui effectue de petits trajets hebdomadaires sera-t-elle plus nuisible qu’un rutilant Porsche Cayenne qui sillonnera le pavé quotidiennement?

On le sait: ces décisions, dont l’impact est largement plus médiatique qu’écologique, visent essentiellement à satisfaire les adjoints verts de madame Hidalgo et leur électorat, de même que les projets de centres pour migrants ou l’implantation de HLM dans les «ghettos de riches». Maire Fouettard des automobilistes, madame Hidalgo n’hésite jamais à enclencher le turbo pour diaboliser, au-delà des émissions de CO2, l’existence même de la bagnole, symbole d’individualisme, de liberté et, selon les cas, d’hédonisme, de réussite sociale. Son Paris est avant tout celui de la glandouille bêtasse, qui trompe son ennui en trottinette sur les Champs-Élysées ou les quais de Seine fermés aux motorisations hérétiques. Une fois de plus, ce sont les défavorisés qui trinquent ; ceux qui habitent en banlieue, qui ont besoin de leur voiture pour aller bosser, qui n’ont pas les moyens de troquer leur cylindrée vieillissante contre le charme hype d’une citadine électrique. Un Paris soviétisé où les transports en commun et la piétonisation à marche forcée sont imposés comme autant de navettes en partance pour l’endoctrinement au collectivisme vivresensembliste.

Si pollution il y a, elle est d’abord idéologique, fruit d’une malhonnêteté intellectuelle tout-terrain, contre laquelle s’élève l’association «40 millions d’automobilistes», qui appelle «tous les propriétaires franciliens concernés» à rejoindre leur action juridique «afin d’obtenir l’indemnisation du préjudice financier subi. D’ici là, gageons que de nombreux conducteurs braveront l’autoritarisme de madame Hidalgo. Par obligation. Ou par résistance.

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Anisette

Oui c’est scandaleux et dans la France endormie personne ne proteste. Cette mesure autoritaire penalise aussi des parisiens. Honte a ces socialistes caviar et qui cherchent des effets d’annonce. Je suis ecoeuree. Madame Hidalgo a aussi des son arrivee supprime le stationnement residentiel gratuit le samedi a Paris et augmente le stationnement payant jusqu’ a 20h au lieu de 19h. Et personne ne proteste. Notre pou our d’achat est rongé par ces decisions arbitraires et idiotes.