L’hommage aux victimes de Merah se mue en mobilisation contre l’obscurantisme

 
 
Un hommage a été rendu aux victimes de Mohamed Merah, le 19 mars à Toulouse.
Un hommage a été rendu aux victimes de Mohamed Merah, le 19 mars à Toulouse.AFP/REMY GABALDA

Les villes de Toulouse et de Sarcelles ont honoré, jeudi 19 mars, les personnes que Mohamed Merah a assassinées il y a trois ans à Toulouse et Montauban, et l’hommage s’est mué en une mobilisation contre l’obscurantisme, face à la multiplication des attentats des derniers mois à Paris, Copenhague et Tunis.

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« Ils sont la mort, nous sommes la vie; ils sont la nuit, nous sommes le jour; nous continuons debout, fiers de vivre en France, d’être républicains, juifs, démocrates », résumait jeudi matin une mère d’élève, Myriam, à l’issue de la cérémonie organisée à l’école juive Ozar Hatorah (rebaptisée Ohr Torah) en hommage aux trois enfants juifs et au père de deux d’entre eux, Jonathan Sandler, tués par Merah le 19 mars 2012.

« Mobilisation contre l’obscurantisme »

Mohamed Merah, un jeune délinquant toulousain de 23 ans, avait successivement tué trois militaires, le 11 mars 2012 à Toulouse puis à Montauban le 15, avant d’attaquer l’école juive à l’heure de la rentrée, le 19 mars.

Lors du rassemblement de près de deux mille personnes, dans la soirée, la présidente régionale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Nicole Yardeni a souligné que cette journée portait un message de « mobilisation contre l’obscurantisme » « On nous disait Mohamed Merah est un loup solitaire, mais l’Histoire nous a donné raison : il était le tenant d’une idéologie mortifère, qui porte la négation même de l’idée de culture », a-t-elle ajouté.

« La commémoration, l’an dernier, c’était avant l’attaque du musée juif de Bruxelles, c’était avant l’attaque de Charlie hebdo et de l’Hypercacher de Paris, avant l’attaque de Copenhague, et hier Tunis, c’est beaucoup plus lourd cette fois », a ajouté Mme Yardeni. « Face à cette obscurité je suis fière d’avoir vu la République se lever le 11 janvier » a-t-elle lancé.

« Faire passer le message du vivre ensemble »

Lors du rassemblement nocturne, auquel participait aussi l’ambassadeur d’Israël, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a réaffirmé l’attachement de la République aux Juifs de France tout comme l’ancien chef de l’Etat et président de l’UMP, Nicolas Sarkozy.

Les deux responsables politiques ont ainsi conjuré les Juifs de ne pas quitter le pays pour trouver plus de sécurité ailleurs, particulièrement en Israël. « Vous appartenez à l’Histoire de la France, ses malheurs, son miracle : la France ne serait pas la France sans la présence du judaïsme et des Juifs de France » a notamment déclaré M. Sarkozy.

La ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, et Bernard Cazeneuve, s’étaient rendus dans l’après-midi d’abord dans une école de la région toulousaine au côté de Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Merah, venue justement « faire passer le message du vivre ensemble » auprès de 25 élèves de CM2.

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Le maire de Sarcelles dénonce une « haine d’Israël »

Un hommage a également été rendu à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, aux victimes de l’attentat de Toulouse, en présence de la veuve de Jonathan Sandler et de responsables de la communauté juive française. La cérémonie s’est déroulée devant la stèle qui honore la mémoire de Jonathan Sandler, de ses deux enfants, Gabriel et Arié, et de la petite Myriam Monsonégo, « lâchement assassinés parce que juifs », sur la place qui porte leur nom à Sarcelles, où vit Eva Sandler, avec son unique fille toujours en vie.

Samuel Sandler, père et grand-père des victimes, a remercié le maire PS François Pupponi d’avoir dédié cette stèle et la place à la mémoire des victimes, car « on se souvient toujours du nom des assassins, jamais de celui des victimes »

François Pupponi s’est dit « inquiet de l’état de l’opinion » vis-a-vis des juifs, rappelant les débordements qui avaient eu lieu en marge de manifestations pro-Gaza en juillet à Sarcelles, où vit l’une des plus grandes communautés juives de France, et dénonçant une « haine d’Israël » qui, selon lui, se confond souvent chez les « jeunes de nos quartiers » avec la haine des juifs. « N’attendons pas un nouveau drame pour que cesse dans notre pays le fléau de l’antisémitisme » a-t-il conclu.

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Source : lemonde.fr

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