Elie Buszyn, témoin inlassable de la Shoah, avait 93 ans. La veille encore il avait témoigné pour « passer le relais »
Sa fille Agnès Buzyn a annoncé « Il est décédé ce matin. Il était entouré de sa famille », a précisé l’ancienne ministre de la Santé.« Il a fait un malaise hier [dimanche] soir juste après une conférence de témoignages, où il était avec des jeunes pour « passer le relais », une conférence, qui a été très émouvante, très bouleversante, qui l’a beaucoup touché », a-t-elle ajouté
Elie Buszyn était né à Lodz (Pologne) en 1929. Elie a 11 ans lorsque les nazis créent le ghetto dans lequel la population juive de la ville est rassemblée. C’est comme ouvrier dans le tissage, puis dans la sellerie qu’Élie parvient ainsi à survivre avec ses parents, jusqu’à la liquidation du ghetto en août 1944.
Déporté à Auschwitz-Birkenau en même temps que les siens, Élie et sa sœur sont parmi les 133 sélectionnés pour le travail (sur les 1 450 personnes du convoi). Leurs parents sont assassinés dès leur arrivée. Élie est affecté à des kommandos de travail.
Suite à la liquidation du ghetto à l’été 1944, il est déporté à Auschwitz-Birkenau. Lors de l’évacuation du camp, il subit les marches de la mort de janvier 1945 en direction du camp de Buchenwald. Au printemps 1945, Elie fait partie des 426 « enfants de Buchenwald » accueillis en France par l’Œuvre de secours aux enfants (OSE). Elie Buzyn qui ne cessait de témoigner dans les écoles depuis des années laisse également de nombreux de livres pour les générations à venir: J’avais 15 ans. Vivre, survivre, revivre (éd. Alisio, 2018) et, avec Barbara Astruc, de Ce que je voudrais transmettre. Lettres aux jeunes générations.
Rempart contre la barbarie, l’inhumanité, avec le courage et l’élan de vie propre à cette génération qui, dans sa chair avait vécu le pire, Elie Buszyn avait « choisi la vie ». Malgré des pieds gelés suite à Auschwitz, Elie Buszyn qui en a souffert durant des dizaines d’années, a commencé vers ses cinquante ans à courir. D’abord cinq minutes, puis dix, quinze. Finalement il prit part à sept marathons, Elie Buszyn, un « obstiné de la vie ».
Que sa Mémoire reste vive et nous inspire force et courage. Elie Buszyn voulait être le témoin pour de nouveaux témoins et notamment les jeunes qu’il accompagnait régulièrement à Auschwitz, Cette tâche essentielle, dont nous sommes tous responsables.
A sa famille, ses proches, ses compagnons, Jforum adresse ses plus sincères condoléances.
https://www.youtube.com/watch?v=GoMnvTrq5Bg
JForum- Mémorial de la Shoah – 20 minutes