Bernard Reviriego et Bernadette Salinier, maire déléguée de Sainte Marie de Chignac devant la stèle © Radio France – Valerie Dejean

Le 27 mars 1944, 23 otages des allemands, résistants ou juifs, avaient été exécutés à Sainte Marie de Chignac.

Dix huit d’entre eux avaient pu être identifiés. Soixante quinze ans après,on peut aujourd’hui donner un nom aux cinq victimes de ce massacre restées inconnues.

La stèle de Sainte Marie de Chignac et ses cinq inconnus

La stèle de Sainte Marie de Chignac et ses cinq inconnus © Radio France – Valérie Déjean

Soixante quinze ans après la tuerie des rivières Basses à Sainte Marie de Chignac, le 27 mars 1944,  une nouvelle stèle va rendre hommage à toutes les victimes des représailles de la division Brehmer  ( 25 résistants et juifs venus de la prison de Limoges).

Jusqu’à ce jour, la plaque leurs rendant hommage était incomplète. Il manquait l’identité de cinq victimes des nazis. Grace au travail de l’archiviste Bernard Reviriégo, ces cinq inconnus ont désormais un nom qui figurera sur la nouvelle plaque inaugurée dimanche dix mars. Les archives ont fini par livrer leurs secrets. 

Extrait des archives de Périgueux - Aucun(e)
Extrait des archives de Périgueux – DR

Bernard Reviriego espère retrouver les familles de trois d’entre eux.

L’identification a été possible grâce à deux documents que j’ai trouvé consécutivement ; l’un qui venait des archives de Périgueux où l’on donnait la liste des gens abattus à Sainte Marie de Chignac et un autre qui donnait la liste des gens qui avaient été pris dans la prison de Limoges et emmenés à Sainte Marie de Chignac le 27 mars 1944. Et comme on connait tous les autres, par comparaison  on a les cinq manquants . Pour deux d’entre eux, les familles sont identifiées, celles de Simon Wolfgang et la famille Dunayer originaire du Pas de Calais. Mais pour les trois autres victimes, nous recherchons encore leurs familles. Il s’agit de Gérhard Joachim, Mendel Sikove et Johan Trojanowsi. Bernard Reviriego

Bernard Reviriego  espère évidemment que des descendants ou des proches de ces victimes de la barbarie peuvent encore se manifester 75 ans après.

Pour redonner une histoire à ces hommes tombés tragiquement et dont on ne garde que quelques traces, des papiers parfois ou des images tirées des archives judiciaires.

 

image d'archive des victimes de Sainte Marie de Chignac - Aucun(e)
image d’archive des victimes de Sainte Marie de Chignac – DR

 

Les noms d’Henri Dunayer, Gerard Joachim, Mendel Sikove, Johan Trojanowski et Simon Wolfgang vont donc venir compléter la longue liste des 23 victimes du 27 mars 1944. Sortis de la prison de Limoges par les allemands, ces hommes juifs ou résistants pour la grande majorité ont été transportés jusqu’à Sainte Marie de Chignac, aux potences.

C’est là qu’ils ont été exécutés par un détachement de la division Brehmer pour venger l’attaque d’un convoi allemand par la résistance un peu plus tôt.

Aujourd’hui, grâce au travail du chercheur archiviste Bernard Reviriego, tous ont une identité et leur nom sera gravé sur le marbre de la stèle commémorative. Jean Paul Bedoin, président  de l association des anciens combattants et des amis de la résistance y tient beaucoup.

Compte tenu des événements qui se déroulent actuellement dans le monde, en Europe et même en France  avec la montée de l’antisémitisme, avec la montée de l’extrême droite, il est important de rappeler sans cesse ce pour quoi les résistants ont combattu, quelles étaient les valeurs qu’ils défendaient contre la barbarie allemande, contre le fascisme et contre le nazisme.

La nouvelle plaque, complète, sera inaugurée ce dimanche dix mars, sur la stèle  des rivières basses à Sainte Marie de Chignac.

Valérie Dejean

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Élie de Paris

Chère Valérie Dejean, merci pour eux. Toutefois, je vous ferai remarquer que 2 fois, sur 3,vous avez rappelé que ces héros pouvaient être résistants ou Juifs.
Les lapsus rédactionnels révèlent parfois de curieuses évidences.
Les résistants ne pouvaient-ils être aussi juifs, comme semble l’exclure le « ou », alternative qui suggère la non-conjonction…?
Quand on sait la proportion de Juifs dans la résistance.
Certes, aucun n’était sorti se proclamer « compagnon de la libération. Combien, du groupe Manouchian, furent-ils reconnus Fils de David ? La modestie le disputait à la discrétion et l’humilité.
Nous avions laissé le soin à l’Histoire de préciser les rôles…
Nous nous étions trompés.
En ces temps obscures, quelques gloires viendraient fort à propos redonner le lustre qu’on nous a terni.