Dieudonné demande au Parlement israélien de le recevoir pour « demander pardon ».

Ce personnage a de drôles de conseillers. Ils pensent que tout n’est que spectacle. Mais, la vie n’est pas qu’un spectacle ou des opérations de communication.

Disons-le à nouveau, le pardon n’est possible qu’après une réparation complète des torts  causés à autrui. Ce personnage pendant plus de 20 ans a proféré des insanités sur Israël et le peuple Juif. Il doit faire maintenant le chemin à l’envers, et ce n’est qu’après, que la question de son se posera. Pour l’instant, il a une lourde dette à régler, que personne n’est en droit d’effacer pour le compte des autres. Il serait bon que les juifs qui lui servent d’alibi, ne lui octroient pas gratuitement un pardon immérité à ce jour.

Dans une lettre que nous avons pu consulter, l’humoriste controversé demande à être reçu lors d’une « audience publique » à la Knesset.

Dieudonné a-t-il trouvé son chemin de Damas ? Alors que l’humoriste controversé pourrait monter sur les planches du Zénith de Paris, le 14 septembre 2023, « Dieudo » continue en parallèle son mea culpa rocambolesque. Actu Paris s’est procuré une lettre datée du 28 avril 2023, et adressée à Amir Ohana, président du Parlement israélien, dans laquelle le comédien demande par l’intermédiaire de son avocat à être reçu en « audience publique » devant les élus de la Knesset. But de l’opération : présenter oralement sa « demande de pardon (…) devant le peuple israélien ».

Une démarche « hautement symbolique »

À la plume de ce courrier, Me Emmanuel Ludot, s’exprimant pour le compte de Dieudonné M’Bala M’Bala. En préambule, l’avocat rappelle la précédente « demande de pardon » de son client, parue le 10 janvier 2023.

Dans cette lettre ouverte surprenante, Dieudonné s’excusait « pour toutes [s]es fautes et excès ». « Mon ambition était de faire rire tout le monde et la communauté juive fait partie de mon monde », expliquait-il. Le jour même, son avocat évoquait alors, dans les colonnes du Parisien, une « étape » parmi d’autres à venir, « dont le but recherché est un pardon sans concession ».

Dans cette lignée, le courrier rappelle cette démarche « hautement symbolique » que l’ancien partenaire de jeu d’Élie Semoun souhaite « parfaire » en la réitérant « publiquement et oralement » devant « la représentation du peuple israélien ».

Soit une nouvelle étape dans un revirement dont il faut jauger la sincérité. Faut-il encore rappeler que Dieudonné M’Bala M’Bala a été plusieurs fois condamné pour ses propos antisémites ? Qu’à l’apogée de ses provocations, l’humoriste avait fait monter le négationniste Robert Faurisson sur la scène du Zénith de Paris en 2008 ?

Déplacement à Auschwitz en juin ? 

Dieudonné pourrait ne pas s’arrêter là. « Il est prévu un déplacement à Auschwitz, accompagné d’une association destinée à la protection de la mémoire de la Shoah, le 29 juin prochain », indique sobrement ce document. Contacté par actu Paris, Me Emmanuel Ludot précise cependant que « les discussions sont encore en cours avec cette association », sans pouvoir en citer le nom.

Interrogé sur le passif du comédien, qui prête légitimement à douter de sa bonne foi, l’avocat répond : « Tout le monde se pose cette question. Je me la suis posée aussi. Mais est-ce qu’on peut laisser passer cette occasion ? C’est lui qui n’a pas le droit à l’erreur. »

Cela fait longtemps qu’il a cette idée dans la tête. Cela n’a rien à voir avec le timing du Zénith de Paris. Il y a une demande de pardon qui s’inscrit dans une démarche à caractère quasi religieux. Et il y a un aspect plus politique, une volonté d’apaisement.

Emmanuel LudotAvocat de Dieudonné M’Bala M’Bala

Et pourquoi ne pas simplement s’adresser aux représentants de la communauté juive en France ? « Dieudonné est un fonds de commerce pour certaines associations de lutte contre l’antisémitisme. Le dialogue est impossible, fustige le conseil. Certains responsables d’associations nous ont dit que le pardon, c’est les yeux dans les yeux avec le peuple juif. C’est pour cela que nous souhaitons nous rendre devant la représentation du peuple israélien. »

La Knesset acceptera-t-elle cette demande sujette à caution ? « C’est possible, ils peuvent prendre de la hauteur, veut croire l’avocat de Dieudonné. Lutter contre l’antisémitisme, c’est aussi aller à la rencontre d’un antisémite présumé – ce que je ne pense pas que soit Dieudonné –  et montrer qu’il n’y a pas que la répression. Il y a le dialogue et la pédagogie. »

Dieudonné, 20 ans d’antisémitisme mot à mot

Il se présente comme un «bouffon», «là pour la rigolade». Pourtant, à écouter les propos tenus dans ses vidéos sur le Web, Dieudonné fait surtout de la politique. «Libération» en a extrait les éléments de langage récurrents, qui dessinent une vraie pensée antisémite.

Cet outil essentiel du discours antisémite contemporain figure en bonne place dans le répertoire de Dieudonné. Relativiser, voire nier le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale permet en effet d’en attaquer les conséquences – comme la création d’Israël et la supposée emprise matérielle et morale des juifs. Alain Soral se plaît ainsi à disserter sur la présence de fenêtres dans les chambres à gaz. Quant à Dieudonné, il ne manque pas une occasion de s’afficher avec le négationniste Robert Faurisson, à qui il a remis sur scène un «prix de l’infréquentabilité» en 2008.

«On a créé quelque chose d’unique, on a un peuple martyr qui porterait la souffrance de l’univers, que dis-je, de trois galaxies sur ses épaules, explique le pseudo-humoriste en juillet 2012. Ce peuple serait le peuple juif, ce qui n’a absolument aucun sens. […] C‘est ce qui s’est passé d’ailleurs lors de la dernière guerre mondiale avec le comportement d’Israël, le comportement obscène, inimaginable, d’aller faire payer l’Allemagne sur des crimes que ses jeunes générations n’ont pas commis.»

Moins ouvertement révisionniste qu’Alain Soral, Dieudonné privilégie l’ «humour» , comme avec sa chanson parodique Shoahnanas, ou le sous-entendu : «Je n’ai pas à choisir entre les Juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire, glisse-t-il en janvier 2014. Qui a provoqué qui ? Qui a volé qui ? Bon, j’ai ma petite idée…» S’insinue ainsi l’idée que l’existence de l’État d’Israël, et la compassion entourant le souvenir du génocide, seraient le produit d’une manipulation. Même chose concernant les actes antisémites contemporains : dans une vidéo commune avec Alain Soral, en avril 2013, Dieudonné approuve son comparse lorsque celui-ci affirme que « les actes antisémites n’existent pas ».

Ce thème permet également à Dieudonné d’exploiter les blessures identitaires des populations d’origine africaine, en dénonçant un « deux poids, deux mesures » mémoriel à leur détriment. « Il existe donc […] une loi qui interdit aux Français de remettre en cause un génocide [arménien] qui ne les concerne ni de loin, ni de près, s’indigne-t-il en janvier 2012. Alors qu’il est toujours permis de contester des génocides commis par l’armée française[…] sur des populations assimilées françaises. Par exemple, le génocide commis sur les Kanaks ou les Antillais, sur les Africains de manière générale

L’antisionisme

C’est la façade officielle du discours de Dieudonné. Celle qui a donné son nom à la liste présentée aux élections européennes en 2009 avec Alain Soral ; celle qui lui permet de s’afficher avec des juifs eux-mêmes antisionistes par orthodoxie religieuse ; celle qui lui vaut la sympathie de jeunes musulmans s’identifiant à la cause palestinienne – comme certains des manifestants du week-end dernier à Paris et à Sarcelles.

Le polémiste est ainsi à son aise pour commenter la récente offensive de Tsahal sur la bande de Gaza, en termes particulièrement virulents : dans l’une de ses dernières vidéos, il fustige ainsi la « haine puante et pleurnicheuse des soldats de Tsahal »« ces rats immondes voleurs de terre et voleurs d’eau, veules, lâches, fourbes et menteurs ».

En de précédentes occasions, il avait salué « les fiers combattants du Hamas qui sont aux portes de l’enfer ». Et dit son soutien aux régimes autoritaires et anti-israéliens de Bachar al-Assad en Syrie, de feu Muammar al-Kadhafi en Libye, et de Mahmoud Ahmadinejad en Iran.

Pour Dieudonné, cependant, la question ne s’arrête pas aux frontières d’Israël, et dépasse le Moyen-Orient. Le sionisme est considéré comme un projet global d’essence colonisatrice, une menace omniprésente concernant notamment la France. « Nous devons nous émanciper de cette saloperie qu’est le sionisme », professe-t-il.

L’esclavage

L’ennemi étant explicitement désigné, il s’agit de constituer face à lui une communauté de « résistants ». Pour y parvenir, Dieudonné met en scène le martyre d’un « pays réel » aux mains des « sionistes ». « Ce monde est une taule, une prison à ciel ouvert, explique-t-il en septembre 2011. On est tous des détenus. » Ou encore : « Nos maîtres n’ont jamais été aussi puissants qu’aujourd’hui, ils nous dominent, ils nous violent, nous humilient, nous insultent. »

Avant la présidentielle de 2012, il juge que « le prochain président sera très certainement un ami d’Israël, pédophile et violeur d’enfant. Mais, nous l’accepterons sans broncher, car c’est notre lot, amis esclaves ». Cette métaphore récurrente de l’esclavage joue sur les blessures identitaires des populations d’origine africaine, sur les frustrations de jeunes à l’avenir bouché. Dieudonné attribue aux juifs un rôle majeur dans le commerce esclavagiste – un élément qui, comme beaucoup d’autres dans le discours du polémiste, était déjà présent chez les Black Muslims américains dans les années 50.

« Vous êtes de la merde »« on mérite ce que l’on a »… Le recours intensif au vocabulaire de l’humiliation et de l’exploitation par le polémiste fait naître une communauté imaginaire – les « non-juifs de France ». De nouveaux damnés de la terre chez lesquels ce discours est censé provoquer prise de conscience et passage à l’action : « On est des esclaves dans un champ de cannes, alors il faut qu’on se tire, c’est tout » Soyez subversifs, soyez désobéissants, faites chier ce système de merde », exhorte Dieudonné. « Nous sommes pour un coup d’État, militaire pourquoi pas, par la farce et la non-violence. Par la quenelle.»

Le pouvoir occulte

Novembre 2013. François Hollande vient d’achever une visite d’État en Israël. Dans une vidéo posée sur YouTube, Dieudonné se gausse : « Vous avez vu notre monarque socialiste se prosterner devant ses maîtres. » Qu’elle soit suggérée sur un ton léger ou assénée de la manière la plus crue, l’idée revient sans cesse : la démocratie n’est qu’une façade, un jeu de dupes – « une vieille prostituée », dit Dieudonné : « On vous fait croire que vous participez, mais c’est de la merde

La réalité du pouvoir serait ailleurs : dans des réseaux occultes, économiques, politiques, médiatiques et financiers, dont les rênes seraient entre les mains de juifs ou de leurs affidés. Aux prises avec la presse, le polémiste pointe donc « Jérusalem » comme « la maison mère des médias en France ». En mal d’argent, il raconte : « Je suis allé voir ma banque […]. Ils m’ont dit : « On a eu un coup de téléphone de Jérusalem. » Tu m’as compris…» Le gouvernement est également pointé comme une succursale « sioniste » : dans l’un de ses spectacles, Dieudonné ridiculise Manuel Valls, «ce petit soldat israélien veule et docile», décrit comme rampant aux pieds du président de la Licra, Alain Jakubowicz. Quant à l’ex-ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, «lui aussi pourra être extradé vers son pays, en Israël». Le procédé permet à Dieudonné de se poser en victime d’un système surpuissant : «Je suis encore en vie, mais pour combien de temps ? J’ai toute la fine équipe au cul, le puissant lobby juif international, de Montréal à Bruxelles en passant par Paris.»

Se dessine ainsi une vision du monde paranoïaque et complotiste, qui trouve une forme particulièrement extrême dans ces commentaires d’août 2011 au sujet des attentats commis en Norvège par Breivik. Celui-ci est alors qualifié de «star montante des productions judéo-maçonnique» : «Regardez-le avec son petit tablier [de maçon]Il a les mêmes couleurs que le drapeau israélien, d’ailleurs.» De même, il feint de s’interroger sur un voyage en Israël de Mohamed Merah – auteur de sept assassinats, dont ceux de trois enfants juifs, en mars 2012, et suggère une complicité du Mossad : «Qu’est-ce qu’il était venu faire [là-bas] ? Il était en vacances ? A Tel-Aviv ?»

JForum.fr – Libération 

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Charles DALGER

Les déchets antijuifs les plus nuisibles et les plus dangereux, sont tous les dirigeants des restes du monde, qui soutiennent, aident, ou financent les déchets nazislamistes nuisant en Israël.

Mais les pires de tous les antijuifs, c’est yimah chemom, les rats de palais du bagats.

A côté des déchets anti réforme, M’Bala m’Bala n’est que ce qu’il est : un amuseur public.

Pierre

Des années de mepris, de haine, d’insulte, de negationnisme, de soutien aux pires ennemis des Juifs et d’Israel, et magiquement il deviendrait philosemite voire sioniste! @Franck Debanner, malheureusement, se trompe.

Franck DEBANNER

Moi ! Je suis convaincu que M’Bala M’bala a été dépassé par ce qui n’était au départ qu’une provocation, très déplacée. Les dégénérés antijuifs primaires lui ont conféré un succès inattendu, succès qu’au début, il a dû s’amuser à en profiter. Car même si il n’aime pas les Juifs, ce qui est son droit absolu, pour qu’elle raison ne demanderait-il pas pardon, selon ses propres circonstances. Et surtout, pourquoi nous refuserions, à priori, son pardon ? Sommes nous Ribono Chel Olam qui a endurci exprès le coeur de pharaon ?

Merci

Dinguedonne fait son cinéma, sa demande n’est pas recevable

Rosa SAHSAN

J’espère que cette demande sera rejetée. Qui peut croire au pardon sincère de cet antisémite névrosé.
ROSA