L’institut national du cancer évoque souvent ce chiffre, mais une étude de Santé Publique France le confirme : 4 cancers sur 10 sont évitables. L’étude a porté en 2015 sur une population adulte de plus de 30 ans. Sur 346.000 cancers constatés, 142.000 (41 %) étaient liés au mode de vie et à des infections.
Une part importante des cancers est attribuable à des facteurs de risque liés aux modes de vie ou à l’environnement, et donc potentiellement évitable par une suppression ou une réduction « réalisable » de l’exposition à ces facteurs. Un projet collaboratif, mené par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et qui a réuni plus de 80 experts des principales institutions de recherche ou de santé publique françaises, a permis de réaliser une étude allant dans ce sens sur les adultes en France métropolitaine, en 2015.
Tabac, alcool, alimentation, surpoids : les grands facteurs de cancers
Selon ces travaux, quatre cancers sur dix environ étaient attribuables en 2015 en France aux facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement étudiés. Ainsi, 142 000 cancers auraient pu être évités, par des actions de prévention primaire, sur les 346 000 nouveaux cas diagnostiqués chez les adultes. Sans surprise, le tabac, l’alcool, l’alimentation et le surpoids sont les plus grands facteurs de risque identifiés et modifiables. Viennent ensuite les infections, les expositions professionnelles (aux rayons ultra violets notamment) et l’inactivité. Hommes et femmes ne sont d’ailleurs pas exposés de la même façon.
Des divergences hommes – femmes ?
La responsabilité du tabac est beaucoup importante chez les hommes, l’exposition professionnelle aussi. Chez la femme, l’obésité arrive juste après le tabac et l’alcool dans les facteurs de risque. Les choix alimentaires, en tout cas, ont une influence très clair. Consommer trop peu de fruits ou de la viande transformée peut jouer un rôle également. Le cancer le sensible à ces facteurs de risque, c’est celui du poumon, dont le lien avec le tabac est très clair.
Dans une moindre mesure, ces facteurs augmentent les risques de cancer du sein, de cancer colorectal, de cancer de la peau, de cancer du foie, de cancer du col de l’utérus et de papillomavirus. Ce dernier serait responsable de 6.300 cancers par an, les deux tiers chez les femmes. Seul remède : le vaccin pour les toutes jeunes filles, et pourquoi pas les garçons, mais en France il est encore très peu utilisé, puisque seules 15 % sont vaccinées.
France Inter avec, Véronique Julia