Les détracteurs de « J’accuse, de Polanski », entre panurgisme et soumission
J’ai beau vivre au bout du monde, entouré d’ennemis, je vis des moments exceptionnels : théâtre, cinéma, concerts, tout y passe, beaucoup plus vite que quand je vivais à Paris.
Sur le film proprement dit, je me dispenserai de commentaires. C’est un film de Polanski, bien léché, bien joué par un Jean Dujardin dans le rôle du héros, qui reste sobre et qui est parfait dans son rôle.
Je vous encourage vivement à aller voir ce film non pas seulement parce que c’est un bon film, ce qui pourrait être une raison suffisante, mais aussi parce que j’ai vu que des Parisiens et des Rennais redresseurs de torts, s’étaient érigés en juges et empêchaient les spectateurs d’entrer dans les salles qui projettent le film au prétexte qu’il s’agit d’un film de Polanski.
Paradoxe des paradoxes, l’opinion publique juge, condamne et maintenant, va jusqu’à exécuter la sentence. « Mort aux Juifs ! » « Mort à Polanski ! » On veut voir des analogies entre certains passages du film et le cas de Polanski. Moi, je vois surtout une constante chez les Français : ce sont des donneurs de leçons invétérés, des grands antisémites devant l’Éternel – « Chassez, le naturel, il revient au galop ! » –, des fieffés emmerdeurs qui ne vivent que pour se mêler de la vie des autres. Car, enfin quoi, qu’ils aient une idée très arrêtée sur la culpabilité de Polanski avant tout jugement, avant toute mise en examen, même, – pourquoi pas ? – mais qu’ils l’imposent aux autres, là, c’est intolérable. La censure des moralisateurs, des bien-pensants, des politiquement corrects et, maintenant, de cette catégorie d’imbéciles heureux qui se sont autoproclamés juges – et bourreaux –, trop c’est trop !
Il faut réagir parce que le « panurgisme » ajouté à la « soumission », ça va finir par rendre l’air en France bien plus irrespirable que la pire des pollutions. PG♦
Pierre Gaillaud, MABATIM.INFO
Affaire Polanski : la projection de « J’accuse » perturbée à Rennes, les salles évacuées
La direction a choisi de déprogrammer les trois séances initialement prévues ce dimanche 17 novembre. Les suivantes devraient toutefois bien avoir lieu.
Source AFP
© Gaumont – Legende Films – Canal / Collection Christophel
Des militants féministes opposés à la diffusion de J’accuse de Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol, ont perturbé samedi 16 novembre en soirée une séance de cinéma du TNB à Rennes, qui a été annulée, a-t-on appris dimanche. « On a envahi le TNB à Rennes pour exiger la déprogrammation de J’accuse ! ! ! Des centaines de personnes ont été évacuées, on attend de rencontrer le directeur qui a expliqué dans une lettre que projeter J’accuse, c’était ouvrir le débat », a posté sur Twitter « Jeanne La Rouge », militante féministe et syndicaliste étudiante.
Après une longue discussion avec les militants, la direction a décidé de déprogrammer les trois séances prévues dimanche, mais elle a maintenu les suivantes. « Les militants ont envahi le TNB assez brutalement et déclenché l’alarme qui a interrompu toute l’activité du théâtre, dont deux spectacles, en plein festival. Plus de 1 200 spectateurs ont dû être évacués. Les spectacles ont repris après 30 minutes d’interruption », a réagi la directrice générale Anne Cuisset.
Arthur Nauzyciel
Dans une longue lettre publiée sur le site du TNB, le directeur Arthur Nauzyciel explique les raisons de son choix. Ce film « traite d’un sujet brûlant et d’une page d’histoire honteuse de notre pays et dont le scandale se perpétue encore aujourd’hui », rappelle-t-il. « Cependant, son réalisateur fait l’objet, depuis des années, de plaintes pour viols et de demandes de réparation en justice. Et depuis des années, notre société est engourdie jusqu’à la surdité quant aux questions de harcèlements sexuels et de violences faites aux femmes », poursuit-il.
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« Déprogrammer le film serait évacuer le débat »
À la question de savoir si l’on peut « dissocier l’œuvre de l’homme », il répond : « Ne désirant pas penser seul cette expérience inédite, je prends le risque de maintenir les séances du film pour que cela ouvre une brèche dans la compréhension de ce que nous traversons. » « Déprogrammer le film serait évacuer le débat, sa complexité, et nous ferait rater une chance de conscientiser ce que nous traversons en apprenant de nos erreurs, si ce choix, car c’en est un, s’avère en être une », conclut Arthur Nauzyciel.
Valentine Monnier, photographe française, ancien mannequin qui a également joué dans quelques films dans les années 1980, accuse Roman Polanski de l’avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu’elle avait dix-huit ans. Cette Française, dont les accusations s’ajoutent à celles d’autres femmes ces dernières années, toutes également réfutées par Roman Polanski, précise ne pas avoir déposé de plainte pour ces faits, prescrits. Mais elle affirme avoir décidé d’exprimer publiquement cette accusation en raison de la sortie en France de J’accuse, qui porte sur une célèbre erreur judiciaire de la fin du XIXe siècle, l’accusation à tort du capitaine Alfred Dreyfus.
Plus de quarante ans après, elle retrouve la mémoire…. il ne faut jamais désespérer !
Histoire sordide, avec des gens qui s’excitent « haro sur le baudet », sans savoir de quoi il retourne, précisément, sans même respecter la présomption d’inocence. En fait… toutes les valeurs sont galvaudées en ce moment !
Cette « affaire Roman Polanski » , qui éclabousse le cinéma français , cela ressemble à de la jalousie . Qui a fait mieux que lui en tant que réalisateur , et ces gens qui s’érigent en juge , pour qui se prennent ils ? au sein du gouvernement français ,il y a eu de fâcheuses accusations , puis le silence s’est fait .J’ACCUSE est un film magnifique , Les femmes battues, tuées par leurs conjoints depuis des décennies , on en parle mais pas grand chose n’est fait pour les protèger quand il est encore temps . Et pourquoi une femme ,quarante cinq ans après réflexion, déclare à la sortie du film qu’elle a été violée par Roman Polanski ? boycott ?
Comment ne pas faire de parallèle entre la réédition des oeuvres de Louis Ferdinand Céline, le plus odieux des collabos antisémites français qui n’a pas provoqué de tsunami médiatique, et Polanski qui se fait lyncher par tout ce que la France contient de raclures de poubelles qui se prennent pour des justiciers de la Vertu ?
Alors quoi, l’antisémitisme viscéral de Céline serait moins grave qu’un prétendu viol qui se serait passé il y a près de 45 ans, dont la victime présumée vient de se souvenir, curieusement, à la sortie de « J’accuse » ?????
Des mémés ratatinées se réveillent après 45 ans de silence, pour dénoncer leur viol, ou des attouchements commis par Polanski, durant leur jeunesse : A partir de combien d’années il y a prescription ?
Cette nouvelle forme de lynchage médiatique de tous les personnages qui déplaisent est indigne.
En attendant, le film « J’accuse » malgré les violences de ses détracteurs, est en tête des entrées après cinq jours d’exploitation, et malgré le retrait de certaines salles de projection.
Et si ces boycotteurs complètement givrés s’occupaient de problèmes plus sérieux ?????