Des navires de guerre iraniens accostent au Brésil

Israël exhorte le Brésil à désamarrer les navires de guerre iraniens

Le ministère des Affaires étrangères qualifie de « dangereuse » la décision du Brésil d’autoriser l’accostage des navires de guerre iraniens et souligne que le pays peut encore annuler cette décision ; les navires provoquent également des tensions avec les États-Unis après que l’ambassadeur américain au Brésil a exhorté à ne pas les autoriser à accoster

Israël a critiqué jeudi la décision du Brésil d’accorder l’amarrage à deux navires de guerre iraniens face à la pression américaine et a exhorté le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva à les renvoyer.

Les navires ont accosté à Rio de Janeiro dimanche. Le Brésil avait refusé de les admettre en janvier, dans un geste de bonne volonté de Lula alors qu’il s’envolait pour Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden.

Navire iranien au Brésil ( Photo: EPA )

Israël et l’Iran sont enfermés dans un conflit de type guerre froide depuis des décennies, qui comprend des accusations mutuelles de sabotage maritime, alors même que Téhéran fait face à une pression mondiale accrue sur son programme nucléaire et sa conduite régionale.

Lior Haiat, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, a qualifié le poste d’amarrage brésilien pour les navires de guerre de « développement dangereux et regrettable », accusant la marine iranienne de coopérer avec des entités sanctionnées à Téhéran.
« Il n’est pas encore trop tard pour ordonner aux navires de quitter le port », a déclaré Haiat sur Twitter.

Des responsables israéliens en route pour Washington

Le conseiller à la sécurité nationale d’Israël, Tzachi Hanegbi, et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, doivent se rendre à Washington la semaine prochaine pour discuter de l’Iran avec l’administration Biden.

Leur voyage, qui a été rapporté pour la première fois par l’agence de presse israélienne Walla, intervient avant la réunion du conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne le 6 mars, un organe où les États-Unis détiennent l’un des 35 sièges.

Israël s’est de plus en plus lié à ses alliés occidentaux, en particulier les États-Unis, au sujet de leur préoccupation commune concernant l’exécution par l’Iran de manifestants de rue et l’enrichissement d’uranium par Téhéran à 84 %, ce qui est proche des 90 % nécessaires à la production nucléaire de qualité militaire.

Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, doit se rendre en Iran vendredi, selon l’agence de presse semi-officielle Fars pour étudier les informations concernant l’uranium enrichi.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait de l’arrêt du programme nucléaire iranien une priorité et a notamment poussé les pays à suivre l’exemple des États-Unis en désignant le CGRI comme une entité terroriste.

En s’exprimant sur l’accostage des navires iraniens jeudi, le ministère des Affaires étrangères a déclaré : « Le Brésil ne devrait accorder aucun prix à un État malveillant, responsable de nombreuses violations des droits de l’homme contre ses propres citoyens, exécutant des attentats terroristes partout dans le monde et la prolifération d’armes aux organisations terroristes dans tout le Moyen-Orient.

« C’est le moment de suivre les mesures prises par l’UE, les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon et de nombreux autres pays, et de désigner le régime iranien comme ce qu’il est vraiment : une entité terroriste », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Le service de presse du président Lula n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Les navires ont également provoqué des tensions avec les États-Unis. Lors d’une conférence de presse le 15 février, l’ambassadeur américain au Brésil l’avait exhorté à ne pas autoriser le navire à accoster.

Navire de guerre iranien amarré ( Photo: EPA )

Mercredi, le sénateur Ted Cruz a appelé à des sanctions contre le pays sud-américain après l’amarrage, le qualifiant de « menace directe pour la sûreté et la sécurité des Américains ».
« L’administration Biden est obligée d’imposer des sanctions pertinentes, de réévaluer la coopération du Brésil avec les efforts antiterroristes américains et de réexaminer si le Brésil maintient des mesures antiterroristes efficaces dans ses ports », a déclaré le républicain Cruz dans un communiqué.

Un avis du 23 février dans une gazette brésilienne indiquait que les navires de guerre avaient été autorisés à accoster entre le 26 février et le 4 mars.
La diplomatie avec l’Iran a été l’un des points forts des tentatives de Lula pour renforcer la position internationale du Brésil au cours de ses précédents mandats présidentiels. Il s’est rendu à Téhéran pour rencontrer le président de l’époque Mahmoud Ahmadinejad en 2010 alors qu’il cherchait à négocier un accord nucléaire entre l’Iran et les États-Unis.

JForum avec Reuters   Ynet et www.jpost.com

Téhéran (IRNA) Des navires iraniens ont accosté sur la côte de Rio de Janeiro avec l’autorisation officielle du gouvernement du président brésilien da Silva.