Incarcérés dans le même quartier de la prison de Bruges jusqu’au 18 avril dernier, Mehdi Nemmouche et Salah Abdeslam ont communiqué par cellules interposées. Le tireur présumé du musée juif de Bruxelles a notamment conseillé au dixième homme des commandos du 13 novembre à Paris de ne rien dire aux enquêteurs.
Les deux hommes ont pu communiquer…en élevant simplement la voix. Depuis sa cellule de la prison de haute sécurité de Bruges, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, a conseillé à Salah Abdeslam, homme-clé des attentats parisiens de novembre, de garder le silence face aux enquêteurs, a indiqué vendredi de source proche du dossier, citée par l’AFP. Salah Abdeslam a refusé de répondre vendredi aux juges d’instruction parisiens qui l’avaient mis en examen le 27 avril pour assassinats terroristes. Il n’a plus collaboré avec la justice française ou belge depuis les attentats de Bruxelles du 22 mars.
Informé des attentats de Bruxelles par Nemmouche
Ce jour-là, les policiers belges se rendent dans la prison de Bruges où est incarcéré Salah Abdeslam, arrêté le 18 mars dans son quartier de Molenbeek. Les policiers qui l’ont déjà interrogé dans l’enquête sur les attentats de Paris et Saint-Denis, souhaitent le réentendre après les événements de la matinée. Salah Abdeslam, à l’isolement et sans la télévision dans sa cellule, n’est pas supposé savoir ce qui vient de se produire dans la capitale belge. Il est pourtant « au courant », affirment alors les surveillants pénitentiaires aux policiers.
Son informateur est Medhi Nemmouche, auteur présumé de l’attaque du musée juif à Bruxelles de 2014, qui se trouve entre les murs de la même prison et qui lui a communiqué plusieurs informations depuis son incarcération. Ils ne sont pas voisins immédiats de cellule, mais les deux détenus peuvent communiquer entre eux, en élevant la voix, affirment les gardiens, qui reconnaissent leur voix, tout en précisant que les réponses d’Abdeslam sont « difficilement audibles ».
Il lui conseille de « garder le silence »
Dans cet épisode déjà révélé par la presse belge, Nemmouche « conseille à Abdeslam de garder le silence et de ne plus parler avec la police (belge) et son avocat car il sera envoyé en France pour y être jugé », selon une source proche du dossier rapportant les propos des gardiens aux policiers.
Selon la même source, Mehdi Nemmouche a également informé Salah Abdeslam des attentats de Bruxelles et du déroulement des opérations policières en cours via les médias audiovisuels, en précisant que « Brahim et Sofian sont morts à l’aéroport ».
Derrière les prénoms Brahim et Sofian, les enquêteurs en déduisent que Nemmouche connaît probablement deux des trois jihadistes de l’aéroport de Bruxelles: Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, alias Soufiane Kayal. Ce dernier, possible artificier des attentats du 13 novembre à Paris, et Nemmouche ont tous les deux été identifiés comme des geôliers d’ex-otages français en Syrie. Salah Abdeslam avait été transféré de la prison de Bruges à celle de Beveren le 18 avril avant d’être remis à la France.